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de leur mieux la cause royale : Ormond plus timide, plus embarrassé entre les protestants et les catholiques, les Irlandais et les Écossais, les royalistes et les parlementaires ; Clanricard plus ferme, marchant plus directement à son but, décidant avec plus de promptitude ce qu’il fallait appuyer ou combattre, détendre ou sacrifier. Pendant les négociations pour ce qu’on a appelé la paix de 1648, entre les confédérés et le gouvernement, lorsque celui-ci, contre l’avis même du roi, refusait aux catholiques l’exercice de leur culte et la révocation des lois pénales, le comte de Clanricard déclara hautement « que refuser a tant de milliers de sujets loyaux des conditions sans lesquelles ils ne pouvaient vivre avec liberté de conscience, honneur et sécurité, c’était se déclarer ennemi du roi. » Lorsqu’après la conclusion du traité, le fanatique Owen O'Neill et le turbulent nonce Rinuccini s’opposèrent à la ratification des articles, comme insuffisants pour la sûreté des intérêts religieux, Clanricard prit sur O'Neill le château d’Athlone, les places de James-Town et de Moote. Il assiégea le nonce dans Gallway, força la ville à ouvrir ses portes, à proclamer la paix, en dépit des censures que Rome elle-même désavoua, et à payer de fortes contributions pour le service du roi. Cette paix, qui, plus tôt conclue, aurait pu être si utile a l’infortune Charles Ier, se proclamait en Irlande pendant qu’il recevait le ’coup mortel en Angleterre. Le marquis d’Ormond, après avoir lutté, cédé, capitale, s’embarqua pour la France, laissant à Clanricard, avec le titre de lord député, le gouvernement de ce qui restait encore en Irlande de sujets fidèles au roi Charles II. Le nouveau gouverneur se distingua encore par son dévouement. Il s’épuisa en efforts pour tenir toujours sur pied une armée royaliste, dut-il même ne faire qu’une guerre malheureuse, mais qui opérerait toujours une diversion en faveur des royalistes d’Angleterre et d’Écosse. Même après que Gallway s’était rendu aux troupes de Cromwell, Clanricard, n’ayant plus que 5 000 hommes, perça dans l’Ultonie, conquit sur les rebelles les forts de Ballyshannon et de Donégall. Ce fut son dernier succès et son dernier effort. Abandonné, trahi, il envoya lord Castlehaven prendre les ordres du roi Charles, alors descendit eu Écosse. Le roi, en le remerciant de son inébranlable loyauté, lui conseilla de capituler, et d’obtenir pour lui et ce qui lui restait de partisans les meilleures conditions possibles. Clanricard n’en voulut aucune personnelle à lui seul. Une capitulation lui permit d’abord de rester avec sa troupe au milieu des quartiers de l’ennemi tout le temps nécessaire à l’arrangement de leurs affaires, et sans prêter aucun serment aux autorités nouvelles. Un passe-port lui permit ensuite de s’embarquer avec 3 000 hommes armes, de traverser l’Angleterre, et de les conduire sur le continent, au service de tout prince en paix avec la république anglaise. Sorti d’Irlande, où il laissait en proie aux confiscations un revenu territorial de 59 000 liv. sterl., il fut arrêté en Angleterre par des infirmités, glorieuse et déplorable suite de ses travaux! Quoique le parlement de Cromwell l’eût excepté de tout pardon et mis hors de la loi, sa capitulation ne fut point violée. On le laissa mourir tranquillement dans sa terre de Sommer-Hill, où il espéra toujours, à la première lueur de sauté, aller rejoindre son maître exilé. Clarendon place cette mort dans l’année 1655, Leland en 1659, et l’Irish Peerage en 1651. Le marquis de Clanricard a laissé de précieux Mémoires concernant les affaires d’Irlande, depuis 1610 jusqu’à 1655. Clarendon en faisait beaucoup de cas, et ils ont été imprimés à Londres en 1722. On y trouve une dissertation curieuse sur les antiquités d’Irlande. Le marquis de Clanricard étant mort sans enfants mâles, son titre de marquis s’éteignit avec lui ; ceux de comte de Clanricard, baron de Dunsellin, etc., passèrent successivement a son cousin germain Richard, prescrit par Cromwell en 1657, et réhabilité en 1661 ; puis à Guillaume, frère de llichard, qui, après une capitulation aussi honorable que celle du marquis, alla rejoindre Charles II dans son exil, revint avec lui en Angleterre, fut lord lieutenant du comte de Galltvay en 1680, et de toute l’Irlande en 1687. L-T-t..


CLAPASSON (André), avocat à Lyon, ne le 15 janvier 1708, mort le 21 avril 1770, est auteur d’une Description de la rílle de Lynn, publiée sous le pseudonyme de Paul Rivière de Brinais, 1741, pctit in-8°. Ses Recherches sur la bataille de Brignais, où les Ilhrd-venu : furent mis en déroute (avril 1562), ont été insérées dans les Archives du Rhône, t. 5. p. 415-424. L’académie royale de Lyon, dont il était membre, conserve un assez grand nombre d’antres dissertations qu’il lui avait communiquées, et parmi lesquelles il en est une sur les colonnes de l’église d’Ainay, et une sur les aqueducs de Lyon. Il a encore laissé en manuscrit une Description de l’eglise de St-Pierre de Lyon, et un Essai de comparaison

des villes de Lyon et de Paris.

A. P.


CLAPIERS (François), seigneur de Vauvenargues, jurisconsulte du 16e siècle, conseiller à la chambre des comptes et cour des aides de Provence, mort en 1585. Il a recueilli et publié les arrêts de sa compagnie

sous le titre de Centuriæ causarum, imprimés pour la seconde fois à Lyon, 1589, in-4°. Il a composé aussi un abrégé de Provincia Phocensis Comitibus, Aix, 1584, in-8° ; Lyon, 1726, in-4°, et à la fin de son premier ouvrage cite ci-dessus ; cet abrégé a été traduit en français par Fr. Dufort, Angevin, sous le titre suivant : Généalogie des comtes de Provence, depuis l’an 577 jusqu’au règne d’Henri IV, Aix, 1598, in-8°. L’ouvrage est peu exact, et le traducteur n’a fait qu’ajouter aux fautes de l’original ses propres contre-sens.

C. T-y.


CLAPIES (Jean), ingénieur et astronome français, naquit à Montpellier, en 1671, d’une famille noble de Béziers. Il fit ses études chez les jésuites de cette dernière ville, et y lit connaître ses talents pour la versification par un petit poëme sur l’art de la verrerie. La lecture des Éléments d’Euclide, qu’il fit avec un de ses amis, dévoila ses dispositions pour les mathématiques, et il se livra exclusivement à cette science. Sa naissance l’appelant au service militaire, il