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au même âge que lui, sous les yeux de M. T. Cicéron, et l’on dit que ce grand homme ne dédaignait pas de leur servir quelquefois de précepteur. Chacun d’eux cependant en avait un particulier. Celui de Quintus était un rhéteur nommé Paconius, qui s’attachait surtout à la déclamation, tandis que l’affranchi Denys, précepteur de Marcus Cicéron, habituait beaucoup plus son élève à bien penser qu’a bien dire. Grâce a la trop grande indulgence de son père, Quintus s’abandonna de bonne heure à toute la fougue de son caractère, aussi embrasse-t-il le parti de César, moins pour se faire un nom dans les armes, que pour se soustraire à l’autorité de sa famille. Il poussa plus tard l’ingratitude envers son oncle jusqu’à écrire des libelles contre lui, et à le dénoncer à César. Il se jeta aussi dans-la débauche, et se comporta si mal avec sa mère, que son père se vit contraint de le chasser de chez lui. Quintus Cicéron s’attacha ensuite à Marc-Antoine, qu’il ne tarda pas à quitter pour se rendre auprès de Brutus, affectant alors autant de zèle pour les intérêts de la république, qu’il avait d’abord montré d’indifférence. Proscrit avec son père par les triumvirs, il tomba comme lui entre les mains de leurs satellites, qui les égorgèrent en même temps.(Voy. l’art. précéd.) Quintus Cicéron déploya dans ses derniers moments une générosité et un courage qui rachètent en partie les fautes et les faiblesses de sa vie. Ch-s.

ClCl5ll0N (Maucos), seul fils deM T. Cicéron et de Térentia, naquit l’an 688 de Rome (1). La guerre civile le torça à prendre de bonne heure le parti des armes. Il n’avait que dix-sept ans quand il lut conduit par son père au camp de Pompeo : il se lit remarquer par son habileté aux exercices militaires, et mérite de commander à Pharsale une aile de cavalerie. Après la mort du général, il fut envoyé a Athènes pour y passer quelques années dans l’étude de la philosophie et des lettres. M. Brutus le vit dans cette ville, et fut surpris de lui trouver tant de talents, de belles qualités, et de haine contre la tyrannie. Il le lit son lieutenant, et lui donna, en Maccdoine, le commandement de sa cavalerie, quoiqu’il n’ent que vingt ans. Cicéron se montra bien en toute occasion : dans un engagement qui eut lieu contre C. Antoine, trére du triumvir, il battit ce général, et le lit prisonnier. Après la bataille de Philippes, il se retira en Sicile, auprès du jeune Pompée, et continua a détendre la cause de la liberté. Il profita ensuite de l’amnistie qui fut accordée aux exilés de son parti pour retourner lt Rome, ou il vécut quelque temps dans une condition privée. Auguste ne lut pas plutôt seul maître du gouvernement, qu’il le prit pour son collègue dans le consulat, et ce futa lui, en qualité de consul, qu’il écrivit pour lui annoncer sa victoire d’Actium et sa conquéte d’Égypte. Cicéron eut la satisfaction de faire exécuter le décret qui ordonnait que toutes les statues et tous les monuments élevés à Llarc-Antoiue fussent abattus. Après son consulat, il fut (1) Des biographes anglais le lool ltallte l’an de Roma 090, environ 61 ana avant J.-C.

CIC

nommé au gouvernement de l’L1sie ou de la Syrie ; À partir de cette époque, l’hist~›ire ne parle* plus de lui. Il mourut dans un àee avancé. On lui a reproché d’être adonné à la dissipation et à Pivroguerie. Il paraîtrait que ce fut dans un excès de vin qu’il jeta une coupe à la tête de Vipsanius Agrippa, et qu“il lit saisir et battre de verges un certain Cestius (depuis préteur), qui se trouvait à sa table, et qui était connu pour parler insolemment de son père. Sénéque accorde au jeune Cicéron de l’urbanité ; mais R ajoute qu’il n’y eut que le nom de son père qui le porta au consulat. On peut opposer zi ses détracteurs les éloges de plusieurs de ses contemporain, les Leutulus, les Trebuuins, et, ce qui est du plus grand poids, le suffrage de M. Brutus, qui l’avait en auprès de lui dans son armée. Par ses lettres publiques et particulières, il loue son habileté, son courage et son élévation d’ame. Il va jusqu’à dire a M. T. Cicéron que son fils n’aura pas besoin d’emprunter de sa gloire pour arriver aux mêmes honneurs que lui (I). Q-ll-Y.


CICOGNA (Pasquae), doge de Venise, succéda, le 18 août 1585, à Niccolo du Ponte : c’était le tiocoud : loge choisi parmi la nouvelle noblesse. Sous son règne, le sénat de Venise donna, le premier, l’exemple aux États catholiques de reconnaître llenri IV comme roi de France. malgré les excommunications du pape : les Véuitiens, toujours fermes dans la foi catholique, ont presque toujours fait cause commune avec le parti protestant. Le commerce, florissant pendant le règne de Pasqual Cicegna, accumulait dans Venise d’immenses richesses ; on en fit usage pour embellir cette ville : le pont du Rialto l’ut bâti en pierre et d’une seule arche au travers du grand canal ; le palais ducal fut restauré, et les superbes bâtiments de la place St-Marc furent achevés. En même temps la forteresse de Palma-Nuora fut bâtie pour couvrir le Frioul, et arreter les ravages des Turcs. Pasqual Cicogna mourut le 2 avril 1596 ; il eut pour successeur Marino Griniani.


S-S-I.


CICOGNARA (Laororm, comte os), né le 26 novembre 1767, à Ferrare, d’une riche famille patricienne, manifesta dés son enfance un goût marqué pour les arts du dessin ; mais son père, qui désirait le voir occuper de hautes charges dans l’État, n’a tint aucun compte, et l’envoya faire son droit la l’université de Pavie. Le jeune Cicognara cultive, Dlllre cette science, les mathématiques et la physique ; et, après avoir pris ses degrés, il se rendit à Rome, ou il se livraen commun avec Camuecini, Benvenuti et Sabatelli à la peinture et à des recherches sur l’histoire des beaux-arts. Il lit aussi dans cette (1) Iarcus Cicéron a lmlvé parmi les modernes un paaégt-lste encore plus enthousiaste : éest Panteur déjà cité de Pllialoin la Quatre Cicéron (voy. Ctctinott), ouvrage destiné spécialement, comme son titre l’iudique, à prouver, luprés les historiens yrcra et Mina, que le /ils de Il. T. Cicéron est aussi illulre que sonpére. l)’après l’abbè Macé, le silence de la plupart des écrivains sa sujet de llarcus Cicéron tient a re que ses ouvrages ne nous sont point parvenus. et a ce que ses couteutporains. par flatterie, ont attribué a Auguste seal rltonnettr de ltitll ce qu’ils avaient fait ensemble ds lfllü— Ctt-s.