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CHOIN (Marie Emilie Joly de), née à Bourg en Bresse, d’une famille noble, fut placée auprès de la princesse de Conti, sous le règne de Louis XIV, et inspira au dauphin une vive passion. etlependant, s dit Duclos, son commerce avec ce prince fut longe temps caché, sans être moins connu. Quand le « dauphin venait ai Meudon. mademoiselle de Choin a s’y rendait de Paris dans un carrosse de lounge, et e en revenait de même lorsque son amant retourit nait al Versailles. Malgré cette conduite d’une n maîtresse obscure, tout semblait prouver un mariage secret. Le roi, dévot comme il était, et CBO
a qui d*abord avait témoigné du mécontentement, a finit par offrir à son fils de voir ouvertement a mademoiselle de Choin, et même de lui donner « un appartement à Versailles ; mais elle s’y refusa it constamment... Elle paraissait être à Meudon tout e ce que madame de Maintenon était à Versailles, et gardant son fauteuil devant le duc et la duchesse it de Bourgogne, les nommant familièrement le duc, « la duchesse, sans addition de monsieur et madame. a La duchesse de Bourgogne faisait à mademoiselle a de Choin les mêmes petites caresses qu’a madame « de Maintenon.... La favorite de Meudon avait e donc tout l’extérieur, l’air et le ton d’une belle-mère, et, comme elle n’avait le caractère insolent a avec personne, il était naturel d’en cout-lure la o réalité d’utt mariage avec le dauphin. n Voltaire s’elève néanmoins fortement contre cette assertion. Après la mort du dauphin, mademoiselle de Choin vécut dans la retraite, avec une fortune très-médiocre, et mourut en 1741. Elle avait toujours donné au prince les meilleurs conseils, et l’avait déterminé à de sages réformes dans sa conduite. (Voy. Louis.) Sa figure n’était pas régulière ; mais elle avait de beaux yeux, de la douceur, de l’esprit et de la dignité dans les manières. M-n j. t1tlotN (Louis-At.nenr-.1ot.r na), de la même famille que la précédente, naquit le 22 janvier 1702, à Bourg en Bresse, dont son père était gouverneur. Après avoir fait ses études théologiques au séminaire de St-Sulpice à Paris, il fut doyen de la cathédrale de Nantes, et grand vicaire de ce diocèse. Le cardinal de Fleury le fit nommer, en 1758, a l’évêché de Toulon. La surprise du nouveau prélat fut extreme, en lisant la lettre du tniuistre qui lui apprenait sa nomination. Il voulut en vain se défendre de l’accepter ; le cardinal insiste ; il obéit. Dès qu’il fut arrivé dans son diocèse, il n’en sortit plus que pour assister aux assemblées du clergé, quand il y était député. Il fit revivre dans son diocèse la simplicité des premiers temps de l’Église, ne porta que des habits de laine, réserve tous ses revenus pour les pauvres, accorda ai tous ses diocésains un libre acces auprès de lui, montra un zèle ardent et pur pour le maintien de la foi, n’eut que pendant peu de temps un grand vicaire, et voulut que toutes les affaires passassent par ses mains. Son désintéressement lui fit refuser une abbaye qu’on lui avait donnée pour suppléer à la modicité des revenus de son évêché. Il publia un grand nombre de mandements, fruits de sa charité, de sa piété et de sa science. Il écrivit au chancelier de Lamoignon une lettre vraiment apostolique sur les intérêts de la religion et sur les droits de l’Église ; mais il est surtout connu par son excellente Instruction sur le Rituel, Lyon, 1778, 5 vol. in-1° ; réimprimée dans la même ville en 1790. Cet ouvrage, devenu classique pour le clergé, et qui pourrait presque tenir lieu de bibliothèque ecclésiastique, est le résultat d’une immense lecture des livres saints, des Pères, des docteurs et des casuistes. Il contient les principes les plus sages et les décisions les plus nécessaires aux curés et aux confesseurs sur la théorie et la pratique des sacrements et