ceron, les continuateurs de Moréri et plusieurs autres critiques en citent une édition revue et augmentée, Lyon, 1650 ; mais nous pouvons assurer
que cet ouvrage n’a eu qu’une seule édition, et que
les exemplaires avec la date de 1650 ne différent
des premiers que par le frontispice. Cette histoire de
Besançon est bien écrite, et elle se fait lire avec intérêt ; mais l’auteur, encore jeune lorsqu’il la publia,
affecte trop de montrer son érudition ; il admet
aussi sans examen des contes populaires et toutes
les traditions fabuleuses des légendes. Dunod a
relevé un assez grand nombre d’erreurs de Chifflet,
mais il en a laissé subsister plusieurs. 2° De Loco
legitimo concilii Eponensis Observatio, Lyon, 1621,
in-4o. Chifflet place le lieu de ce concile à Nyon, et
Chorier à Epona, village du Dauphiné, près de
Vienne. D’autres critiques le placent dans le Valais
(voy. Briguet.) 3° De Linteis sepulchralibus Christi Crisis historia, Anvers, 1724, in—4°. Cette dissertation, dans laquelle l’auteur veut prouver la vérité
du saint suaire que l’on conservait à Besançon, a
été traduite en français sous le titre d’Hiérotonie
de Jésus-Christ, ou Discours des saints suaires de
Notre Seigneur, Paris, 1631, in-8o. Il est remarquable
que Chifflet, qui a écrit en faveur du saint suaire,
a publié un traité contre la sainte ampoule, en latin,
Anvers, 1651. 4° Portus Iccius Julii Cœsaris demonstratus, Madrid, 1626, in-4o ed. aucta et recensita,
Anvers, 1627, in-4o. Chifflet place le lieu
où César s’est embarqué pour passer en Angleterre,
à Mardick, petite ville ruinée, dans le diocèse de
St-Omer. 5° Le Blason des armoiries des chevaliers
de l’ordre de la Toison d’or, ouvrage très-curieux,
divisé en 14 chapitres, en latin et en français, Anvers,
1632, in-4o. Ce n’est que l’essai de l’ouvrage
que Chifflet avait promis sur cet ordre fameux, mais
qu’il n’a point achevé. 6° Opera politico et historica,
Anvers, 1652, 2 vol. in-fol. C’est le recueil de
tous les ouvrages qu’il avait publiés séparément
contre la France, en faveur de l’Espagne et de la
maison d’Autriche. Marc-Antoine Dominicy, David
Blondel, Jacques-Alexandre Letenneur, répondirent
à Chifflet. Toutes ces disputes politiques, dans lesquelles
se mêlaient souvent la mauvaise foi et l’esprit
de parti, n’offrent plus aucun intérêt. 7° Pulvis
fébrifuges orbis Americani ventilatus, Anvers, 1653,
in-8o ; réimprimé la même année, à Paris, in-4o.
C’est une déclamation contre le quinquina. Foppens,
en indiquant cet ouvrage dans la Bibliotheca Belgica,
a mis le mot vindicatus au lieu de ventilatus,
et, en conséquence, il ne balance pas à regarder
Chifflet comme un des défenseurs de cette écorce
fébrifuge, au lieu qu’il en était un des plus ardents
adversaires. Cette première erreur l’a jeté dans plusieurs
autres encore plus grossières, et, ce qu’il y a
de plus singulier, c’est qu’il cite comme autorité,
Niceron, qui dit précisément le contraire de tout ce
qu’il lui fait dire. 8° Anastasis Childerici primi, Francorum regis, sive Thesaurus sepulchralis Tornaci
Nerviorum effossus et commentario illustratus,
Anvers, 1655, in-4o, ouvrage rare, curieux et l’un
des plus recherchés de l’auteur. Il le compose à
l’occasion de la découverte faite en 1653, à Tournay, du tombeau de Childéric Ier. On trouva dans ce tombeau des anneaux d’un grand prix, des médailles
et des abeilles d’or. Chifflet conjecture que
les abeilles étaient les armes de nos rois de la première
race, et il emploie, à développer son sentiment,
une partie de ce volume, rempli d’ailleurs
d’une érudition prodigieuse, mais un peu superflue
et étrangère au sujet. W-S.
CHIFFLET (Pierre-François), frère de Jean-Jacques,
né à Besançon en 1592, entra dans l’ordre
des jésuites, professa la philosophie, la langue hébraïque
et l’Écriture sainte dans différents collèges de son ordre. Quelques ouvrages sur des sujets d’érudition l’ayant fait connaître avantageusement, Colbert l’appela à Paris en 1675, et lui confia la garde du médailler du roi. Il mourut en cette ville, le 5 octobre 1682, dans sa 90e année. Les principaux ouvrages du P. Chifflet sont : 1° Fulgentui Ferrandi diaconi Carthaginiensis Opera, cum notis,
Dijon, 1649, in-4o. 2° Scriptorum veterum de fide catholica quinque Opuscula, cum notis, Dijon, 1656,
in-4o. 5° Lettre touchant Beatrix, comtesse de Châlon,
Dijon, 1656, in-4o. Cet ouvrage est rempli de recherches. Les pièces originales et les chartes que le P. Chifflet a fait imprimer à la fin, et qui ne se trouvent que là, le rendent précieux pour les personnes qui étudient l’histoire de France du moyen âge. Il a été réimprimé à Lons-le-Saulnier, en 1809, in-4o, par M. Delhorme, à vingt-cinq exemplaires seulement, sous la date de 1556. Les exemplaires
de l’édition originale sont faciles à distinguer de la
réimpression, en ce que dans les premiers on trouve
des gravures en cuivre représentant des sceaux et des armoiries qui manquent dans les autres. 4° De ecclesiœ S. Stephani Divionensis Antiquitate, Dijon, 1657, in-8o. 5° S. Bernardi Clarevallensis abbatis Genus illustre assertam, Dijon, 1660, in-4o. Le P. Chifflet n’est que l’éditeur de cette dissertation, à laquelle il a joint d’autres pièces et quelques remarques ; Paul-Ferdinand Chifflet, bernardin, l’un de ses neveux, en est l’auteur. 6° Paulinus illustratus, sive Appendix ad opera et res gestas S. Paulini, Nolenis episcopi, Dijon, 1662, in-4o. Lebrun-Desmarettes, à qui l’on doit une excellente édition des
œuvres de St. Paulin, Paris, 1685, in-4o, faisait cas
des remarques du P. Chifflet. 7° Victoris Vitensis et Vigilii Tapsensis Opera, Dijon, 1664, in-4o. 8° Histoire
de l’abbaye et de la ville de Tournus, Dijon, 1664, in-4o. Cet ouvrage est peu commun et assez
estimé. L’histoire de la même abbaye par l’abbé Juenin (voy ce nom ) est cependant plus complète. 9° Dissertationes tres ; de uno Dionysio ; de Loco et Tempore conversionis Constantini magni ; de S. Martini Turonensis Temporuru Rasione, Paris, 1676, in-8o. La première de ces dissertations est la plus connue, le P. Chifflet veut y prouver que St. Denis l’areopagite est venu en France. Il la traduisit lui-même en français, et la fit imprimer la même année, in-12. Son opinion n’a point prévalu. 10° Bedœ presbyteri et Fredegarii scholastici Concordia ad senioris Dagoberti definiendam monarchiœ perio-