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Athénien, et fut disciple d’Anaxagore. (Voy. Suidas.) — Il y a eu aussi un poète nommé Carnéade ; il faisait des élégies qui, dit-on, étaient froides et obscures. (Voy. Vossius, de Poet. grœc.)

B-E f.


CARNEAU (Étienne), natif de Chartres, apprit parfaitement les belles-lettres et ensuite la jurisprudence. Il exerça même les fonctions d’avocat au parlement de Paris. Dégoûté du monde, il s’engagea, en 1630, dans l’ordre des célestins. Il s’acquit, dans le temps, beaucoup de réputation par ses poésies latines et françaises, oubliées aujourd’hui. Il mourut à Paris, le 17 septembre 1671. Il s’était composé cette épitaphe[1] :

Qui jacet hic multum scripsit prosaque metroque,
Atque latens spargit nomen in orbe suum.
Præclaras artes coluit ; sed firmius unam,
Illam præcipue quæ bene obire docet.

Le P. Carneau a été l’un des traducteurs des Voyages de Pietro della Valle, 1665, 4 vol. in-4° ; Rouen, 1715, 8 vol. in-12. On a du même auteur la Stimmimachie, ou le Combat des médecins modernes, touchant l’usage de l’antimoine, poëme histori-comique, 1656, in-8°. Becquet, dans son ouvrage sur l’ordre des célestins, p. 216, donne la liste de quelques autres opuscules de Garneau.

B-t.


CARNEIRO (Melchior, ou en portugais, Belchior), jésuite portugais, né à Coïmbre, d’une famille noble, fut le premier recteur du collège que les jésuites établirent dans cette ville. St. Ignace, l’ayant fait venir à Rome, le présenta au pape Jules III, qui le nomma évêque de Nicée et coadjuteur du patriarche d’Éthiopie. En 1555, il s’embarqua pour les missions des Indes, aborda à Goa, et travailla quelque temps, mais avec peu de succès, à la conversion des juifs de Cochin. Pour les empêcher de faire des prosélytes, il demanda l’établissement de l’inquisition à Goa, et alla exercer son zèle apostolique. chez les chrétiens de St-Thomas, sur la côte de Malabar. En 1567, il fut nommé évêque de la Chine et du Japon, et il mourut à Macao, le 19 août 1585. On a de lui quelques lettres dans les recueils des missions. — Antoine Carneiro, ou Carnero, Portugais, né à Fronteira, près d’Elvas, chevalier de Calatrava, commissaire et trésorier des armées espagnoles dans la Belgique en 1585, écrivit l’histoire des guerres civiles des Pays-Bas depuis leur origine, en 1559, jusqu’à l’an 1609. Cet ouvrage fut publié à Bruxelles sous le titre suivant : Historia de las guerras civiles que ha avido en los estados de Flandes, Madrid, 1612, in-4o ; 1655, in-fol., livre estimé et rare. — Antonio-Maris Carneiro, gentilhomme portugais, chevalier de Perdre du Christ, vivait au commencement du 17e siècle, et crut avoir trouvé le moyen d’empêcher la déclinaison de l’aiguille aimantée ; aussi lui donna-t-on, le surnom d’Agulha fixa. Il fit un voyage aux Indes pour vérifier la bonté de sa découverte, et fut nommé cosmographe du royaume, à la place de don Manuel de Menezes. Il a publié : 1° Regimento de pilotos, e roteiro das Navegaçoens da India oriental novamente emendado, e acrecentado com o roteiro de Sofala atè Moçambique, etc., Lisbonne,16·12, in-4° ; ibid., 1655, 1666 ; 2° Hydrographia curiosa de la navegacion, St-Sébastien, 1675.

Diego-Gomez Carneiro, Portugais, né à Rio-Janeiro, en Amérique, fut secrétaire de den Alonzo de Portugal, marquis d’Aguiar, et mourut à Lisbonne, le 26 février 1676, avec la charge d’historiographe du Brésil. On ne connaît de lui qu’un discours relatif à la révolution de Portugal (Lisbonne, 1611, in-4°), une traduction de l’Histoire de la conquête de la Chine par les Tartares Mantchous, du P. Martini (ibid., 1657, in-16), et quelques autres traductions d’un médiocre intérêt.

C. M. P.


CARNEY (Jean-Alexandre de), membre de l’académie de Béziers, naquit à Montpellier, en 1711, et mourut dans cette ville en 1819. Uniquement occupé de spéculations utiles, il publia d’abord un Mémoire sur les poids et mesures, présenté au directoire de l’Hérault le 12 avril 1791, Montpellier, 1792. Il lut, en 1805, à la société libre des sciences et belles-lettres de Montpellier, un mémoire sur la Géographie physique considérée comme devant frayer la voie tant à la géographie astronomique ou mathématique qu’à la géographie politique ou civile, qu’il fit imprimer séparément, Montpellier, 1805, in-8° de 64 pages. Il en fut de même d’un autre mémoire, lu en 1806, de la Correspondance entre les couleurs et les lettres ou chiffres, et de la double télégraphie qui en résulte, Montpellier, an 14, (1806), in-8o de 56 pages ; puis d’un troisième intitulé : Règle nouvelle de la prosodie latine d’un usage très-étendu, Montpellier, 1808, in-8o. On doit encore à Carney un éloge de M. de Senès, ingénieur du roi, qui a été réimprimé dans les éloges des académiciens de Montpellier, publiés par le baron Desgenettes.

Z.


CARNOT (Joseph·-François-Clément), dit Carnot de la Côte d’or, jurisconsulte, né à Nôlai le 22 mai 1752, était le frère aîné de l’ex-directeur (voy. l’art. suiv, ). Il passa de la présidence du tribunal criminel de Dijon à la cour de cassation en 1801. Il adhéra en 1814 à la déchéance de Bonaparte, signa, le 25 mars 1815, l’adresse Muraire contre les Bourbons, et, le 12 juillet, l’adresse Audier contre Bonaparte. Il est mort en 1833. Carnot s’est mis au rang des bons criminalistes français par son ouvrage intitulé : de l’Instruction criminelle considérée dans ses rapports généraux et particuliers avec les lois nouvelles et la jurisprudence de la cour de cassation, Paris, 1812-1817, 5 vol. in-4°. On lui doit de plus : 1° Examen des lois des 17, 26 mai, 9 juin 1819 et 31 mars 1820, relatives à la répression des abus de la liberté de la presse, Paris, 1820, in-8o ; 2° édition, 1821. L’auteur, partant de ce principe que quand la loi commande il faut obéir, mais qu’il n’est pas interdit d’en solliciter le changement et même d’en

  1. En voici la traduction en vers français, faite par Carneau lui-même :

    Ci-gît qui, s'occupant de vers et de prose,
    A pu quelque renom dans le monde acquérir ;
    Il aima les beaux-arts, mais, sur toute autre chose,
    Il médita le plus celui de bien mourir.