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BRU

au parlement de Dôle, et, en cette qualité, il se trouva membre du conseil chargé de la défense de cette ville. (Voy. Boyvin.) Le compte avantageux qu’on rendit de Brun a la cours d'Espagne détermina le roi a l’envoyer aux diètes de Worms et de Ratisbonne, et à le nommer enfin son plénipotentiaire au congrès de Munster, en 1643. Il se conduisit dans cette place importante avec beaucoup d’habileté, et eut seul le mérite de cette négociation, dont le résultat fut la paix entre l’Espagne et la Hollande. Brun fut alors envoyé en Hollande avec le titre d’ambassadeur ; en même temps il fut créé baron et conseiller d’État au conseil suprême de Flandre à Madrid. L’estime qu’ou avait pour Brun en Hollande s’accrut encore quand il fut mieux connu. Il ne s’y traitait rien sans qu’il fût consulté, et la confiance-qu’on avait dans ses lumières et dans su droiture était telle, que souvent même on s’en rapportait entièrement à sa décision sur des points contestés. Il mourut à la Haye, le 11 janvier 1654, dans un âge peu avancé. Quelques écrivains français, rivaux ou ennemis de Brun, ont parlé de lui d’une manière peu avantageuse ; mais on prendra de ses talents et de ses qualités personnelles une opinion plus favorable et plus juste, si l’on s’en rapporte à ce qu’eu disent Wicquefort, dans son Traité de l’ambassadeur et de ses fonctions, et le P. Bougeant, dans son Histoire du traité de Westphalie, deux auteurs dont le témoignage ne saurait être suspect. Balzac nommait Brun le Démosthène de Dôle. Faret et Théophile lui ont donné aussi de grands éloges. On a de Brun les ouvrages suivants : l° Choix des Épîtres de Juste-Lipse, traduites du latin en français, Lyon, 1619, in-8o. L’abbé Joly, dans ses Remarques sur le Dictionnaire de Bayle en cite une 2e édition de Lyon, toit, in-8o, et Moréri, une 3e de Lyon, 1650, in·8° ; mais ces prétendues éditions de 1624 et de 1650 ne diffèrent de la première que par le frontispice. 2° Les Pieux Devoirs du sieur Brun à la glorieuse mémoire de Philippe III, monarque des Espagnes, et d’Albert, archiduc d’Autriche, duc et comte de Bourgogne, Besançon, Moingesse, 1621, in-4°. Cet ouvrage a été attribué, par erreur, à Jean-Laurent Brun, frère d’Antoine Brun, doyen du chapitre de Poligny. 3° Bibliotheca Gallo-Suecica ; Erasmus Irenicus collegit, Utopia (Paris), 1642, in-4o ; nouvelle édition, in-4o. Cet ouvrage, très-rare, est attribué par les uns à Isaac Wolmar, et par d’autres, à Antoine Brun. Le cardinal Maurin en regardait Brun comme l’auteur, et son opinion est ici d’un grand poids. C’est un catalogue de livres supposés contre la France ; il fut supprimé par arrêt du parlement de Paris, et l’imprimeur condamné au fouet. Amico-critica Monitio ad Galliæ legates, monasterium Westphalorum pacis tractandæ titulo missos, augm. Adolph. Sprengero, Francfort, MH, in-4°.t, Matthieu de Morgues, sieur de St-Germain, répondit à cet onvrage. Brun lui répliqua par les suivants : 5° Spongia France-Gallicæ lituræ a Wilhelmo Rodulpho Gemberlakhio, apud Triboces consule, Inspruck, 1616, itt·4°. 6° Oratio libera Wolfgangi Ernesti a Papenhausen, liberi baronis, in-4°. Matthieu de Morgues fit une nouvelle réponse à ces deux ouvrages, plus violente que la première. Barbier attribue à Ant. Brun : Politiscimus Gallicus, seu Foedus triplex Gallo-Turcimcum, Gallo-Hollandicum, Gallo-Suecicum, Cosmopoli, 1640, . in-4o. Il a encore publie : 7° Pierre de touche des véritables intérêts des Provinces-Unies du Pays-Bas, et des intentions des deux Couronnes (de France et d’Espagne) sur le traité de paix, 1050, iu-8° ; réimprimée plusieurs fois in-8° et in-4°. 8° Lettre d’Ant. Brun, ambassadeur pour S. M. C. en Hollande, sur l’innocence de MM. les princes, du 19 août 1650, in-4o. Dans sa jeunesse, Brun avait composé des vers français. On en trouve quelques-uns dans les Délices de la poésie françoise. 1620, in-8o. On lui attribue aussi des chansons, imprimées à Nuremberg.

W-s.

BRUN (Antoine), Espagnol, a fait imprimer à Saragosse, en 1619, Arte para aprender a escrivir. — Jérôme Baux, aussi Espagnol, a donné une histoire du siège de Parts en 1590, sous ce titre : La mas noble Cerco de Paris que hizo el duque de Nemurs gobernador de los cereados ; el secorro que embio el rey D. Felipe con los duques de Parma y Humena, Saragosse, chez Jean Bscatrilla, 1501, in-8o. Dans la Bibliothèque historique de la France, il n’est fait aucune mention de cet ouvrage, que Nicolas Antonio dit au reste n’être qu’un extrait des relations françaises.

A. B-t.


BRUN (Marie-Marguerite de Maison-Forte, plus connue sous le nom de madame), naquit à Coligny, le 25 juin 1715. Elle unissait, à la beauté et aux grâces extérieures, un esprit vif et agréable, des connaissances variées et une mémoire étonnante. Elle épousa, en 1730, M. Brun, subdélégué de Besançon, et ensuite procureur du roi du bureau des finances de Franche-Comté. Sa maison devint le rendez-vous de toutes les personnes de la province distinguées par leur naissance, par leur esprit, ou seulement par leur goût pour la littérature. Elle est morte à Besançon, au mois de juillet 1794, dans sa 81e année. On a de cette dame les ouvrages suivants : 1° Essai d’un Dictionnaire comtois-français, Besançon, 1753. in-8o ; 2e édition, augmentée, 1755, in-8o. Petit-Benoist a eu part a ont ouvrage utile, mais superficiel et incomplet. 2° L'amour maternel, poëme qui a obtenu une mention sa concours, pour le prix de l’Académie française, en 1775, Besançon, 1773, in-4o. 5· L’Amour des Français pour leur roi, poème, Besançon, 1774, in-4°. Madame Brun avait composé un grand nombre de poésies fugitives, que sa modestie ne lui a jamais permis de faire imprimer.

W-s.


BRUN (Le). Voy. Lebrun.


BRUN (Jean-Baptiste), ancien oratorien, fondateur de l’Athénée de Paris, mort dans cette ville au commencement de mars 1825 a publié : 1° leçons de Géographie ancienne et moderne, par demandes et par réponses, Genève,1181, in-8o ;2° Mémoire sur cette question proposée par l’Institut national : l’émulation est-elle un bon moyen d’éducation ?, Paris, 1801, l•·8°. L’auteur considère l’éducation