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CAP rer •¤r l’ambition moaeoviœ. Un objet nou moins important, e’étaient les finances du nouvel État. Le dellcit était complet, et le président lit tous ses efforts pour provoquer de nouveau les dons volontaires, stimuler la munilioence des gouvernements, et enfin realiser un emprunt. Le congrès de Trézene, peu de jours après la nomination du président, avait décrète un empt-unt de 5, ot)t),000 de piastres, hypothequés sur les domaines nationaux, et chargé Capodistriaa de le ne ier partout et aux meilleures conditions poasiblegcfîet emprunt, le troisième que contractait la Grèce, devait avoir, entre autres Olliplois, celui d’assurer les intérêts des deux premiers. On comprend d’après cela que les contractants ne durent pas être nombreux. Lavvictoire de Navarin et l’induence personnelle du président donnaient pourtant quelques espérances. Enfin on le vit arriver a Naupli de Bonianie sur un vaisseau anglais, le 48 janvier 1828. Il était temps. De nouvelles discussions avaient eclate ; les deux partis de Grivas et de l·’omorata s’étaient canonnes dans Naupli ; Corinthe était aux Roumeliotes ; Samos, Hydra, Speuia. formaient comme des républiques indépendantes. Enfin on parlait hautement de regarder les délais du comte comme une abdication, d’elire un autre président, et de se brouiller ainsi avec les puissances, lorsque Capodistrias partit. Quoique la réception fût pompeuse et brillante. le président se rendit à Egine, où il rcçut la démission des gouvernants provisoires. La question vitale alors, pour l’existence du nouveaux gouvernement et pour la marche générale des affaires, était le plus ou moins de fidélité qu’on mettrait dans l’exécution de la constitution dt-crétee à Trézène l’année précédente. Capodistrias s’était entretenu sur ce sujet avec les chefs qu’il avait trouvés ai Naupli. Après plusit urs conférences avec les membres du gouvernement provisoire et avec le sénat, il commença par établir un conseil de vingt-sept tncinhres, lequel dut partager avec lui la direction et la responsabilité des aflktit-es jusqu’à l’onverturc de l’assemblée nationale. Ce conseil, qualifié de panhellénique (ou pour toute la Grèce), fut divisé en trois sections, finances, intérieur, armée et marine, chargées de préparer les travaux ou objets des délibérations générales. La convocation du congrès était Iixee au mois d’avril. Mais le lendemain (31 janvier) un aune décret annonça que la situation critique de la Grèce et la continuation des hostilités ne permettaient pas encore de mettre en vigueur dans son entier la constitution, que le gouvernement provisoire serait reglé conformément au Panhellénion, et qu’en conséquence le sénat abdiquait ses fonctions de corps législatif. Cette violation des lois fondamentales fit assez prévoir que le président s’appliquerait toujours à mettre plus ou moins artillcieusentent sa volonté à, la place de celle de la majorité. L’histoire doit dire que jusqu’à un certain point cette détermination était juste et consciencieuse. La crise de la Grèce était de celles ou la dictature seule peut sauver l’État, pourvu que cette dictature tombe aux mains d’un homme aussi ferme qu’habille. Ces deux avantages, le président les réunissait. Ses taVII

CAP M7 lents, nul ne les révoquait en doute ; son amour du bien était sincère : et par le bien, il entendait le bien—ètre des individus, la richesse sociale, l’ordre qui en est la base, et le développement des industries, qui en est la conséquence. Il tenait moins aux libertés, et principalement à celle du port d’armes qn’il tlétestait. et à celle de la presse, que tout ce qui s’était, passé en Europe lui faisait redouter. Avec de telles idees, avec l’ltabitude de ce mécanisme gouvernemental moderne si pttissamtuent développé par Napoléon et itnpot-te depuis par tous les souverains dans leurs États, ou conçoit combien il devait sentir ttutoignement pour ces chefs in disciplinables, toujours rivaux, toujours aux prises, tiers de leurs sauvages exploits et entourés chacun d’une bande, au milieu de laquelle ils étaient comme des rois ou des chefs de dans dans le moyen âge. Ces restes de la vieille féodalité, Capodistrias voulait les abattre delinitiiement. lfliotttnte qu’on a représente connue le fantettr de l’aristocratie était au contraire un de ses ennemis les plus redoutables. S’il etit vécu, peut-être anrait-il etc le Itichelieu de cette petite terre de Grèce. tie qu’il y a de stir, c’est qu’on ne petit qu’opprous-t-t· et admirer sa fermeté, son désintéresse nient, ses hautes lumières et sa constance. Ses proclamations ne cessaient de rappeler aux Grecs I’union, la modération, gttges nécessaires et au prix desquels seuls les souverains de l’l-Iurope consentaient ti cnvo)’et’tles Secours. L’éconotnie la plus stricte régnait dans toutes les parties du service, en attendant les subsides promis et sur l’arrivée ponctuelle desquels il avait la prudence de ne pas trop cotnpter. Des écoles d’ensei2ucttit-nt nttttuel sentaient les germes de l’instruction sur l’antique terre des beaux-arts et des lettres. L’ne banque nationale fut creee ; et le président contribua potn· une forte somme aux premiers fonds. La marine et l’armée rcorganisces, ou plutôt organisées pour la première fois, furent fatgonnees en même temps à lat discipline et aux tnantrttvrcs. Un dt-t-t-et ordonna la Icvee d’ttn homme sur cent pont· l’armée regttlierc. La piraterie, qui avait lletri le nom grec ttes l’ouverture de la guerre, fut sévert-ment reprimée ; et la tiestruction dtt repaire de Carabuse intitnida au moins pour un temps les corsaires. Une cotnmission mixte remplaça le tribunal des prises dont les jugements entachés de partialité avaient excité de trop justes réclamations. La Morée fut divisée en sept épitropit-s ou préfectures. L’l|e de Poros eut un arsenal et une fonderie. Les familles minces par la guerre furent secourus. L’agi-iculture fut encouragée, et elle reçut de grands développements. Des routes furent percées ou reparées ; les villes infeetes et hitteuses, de temps imtnemorial, commencèrent à d’assainir, à prendre quelques embellissements. Des indices de peste s’étant manifestes dans certains cantons, principalement dans les Iles d’l-lydria et de Spezzia, des mesures sevércs prévinrent l’extension du mal, mais en même temps profitèrent singulièrement ai l’autorité dtt président. Des cordons sanitaires dans les districts continentaux, une force maritime autour des iles infectées ou suspectes préludèrent au désar78