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son de l’Abbaye. Traduit quelque temps après devant le tribunal révolutionnaire, il n’en sortit que pour marcher à l’échafaud, le 16 brumaire an 2 (6 novembre 1793.) ’ CH-s.
BRUNET (JEAN-BAPTISTE), général français,
naquit à Reims en 1765; il était fils d’un retordeur
de cette ville, et non, comme le disent la Biographie
nouvelle des contemporains et celle de Rabbe
et Boisjolin, du général en chef qui fait le sujet de
l’article précédent. Le lieutenant général Brunet
servit dans le régiment d’Enghien qui fut employé
dans les colonies, et il sortait de ce corps avec le
grade de sergent quand la révolution éclata. Lors
de la formation de la compagnie franche de Reims,
comme il avait été un des officiers instructeurs
pour l’organisation de la garde nationale, les volontaires
de cette ville le nommèrent leur capitaine.
Il partit avec cette troupe, le 6 août 1792,
la dirigeant sur la Lorraine envahie par l’armée
prussienne. Ce petit corps s’étant augmenté par de
nouveaux enrôlements, Brunet devint chef de bataillon
en avril 1795, ensuite chef de brigade commandant
la 9e d’infanterie légère. Il combattit à la
tête de ce corps à Fleurus sous les ordres de Lefebvre,
devint général de brigade à l’armée du Rhin en 1798,
et se distingua en 1800 dans la campagne d’Italie.
Brunet fit partie de l’expédition de St-Domingue en
1801 ; il y commandait l’avant-garde du général
Rochambeau, et il y obtint le grade de lieutenant
général. Au commencement de l’année 1802, il enleva
aux noirs les forts de la Liberté, de l’Anse et de
la Hougue, et s’empara de la personne de Toussaint
Louverture. ll commandait la place du Mole, le 18 novembre,
quand il fut attaqué par les noirs qu’il laissa
pénétrer jusqu’à l’entrée de la ville, et il en fit ensuite
un grand carnage. Le général Brunet remplaça
Watrin dans la partie du sud et de l’ouest de cette île,
et il eut après le général Desbureaux, son compatriote,
le commandement des Cayes St-Louis. C’est
à cette époque que plusieurs noirs et hommes de
couleur furent anetés et remis à un lieutenant de
vaisseau qui les transportait en pleine mer pour les
noyer. Le général Brunet fut sans doute étranger à
cet acte de cruauté: car tous ceux qui l’ont connu
s’accordent à le représenter comme naturellement
bon. Ce crime est reproché a d’autres hommes encore
vivants, et que pour cela nous nous abstiendrons de
nommer. Brunet obtint le grade de général de division
en 1803. Ayant été obligé de quitter St-Domingue,
il fut pris, dans la traversée, par les Anglais
qui le gardèrent prisonnier jusqu’à la restauration,
en 1814. Rentré dans sa patrie, il reçut la croix de
St-Louis, et résida aux environs de la capitale jusqu’au
mois de juin 1815 qu’il reprit du service, et
commanda sous les murs de Paris. Il adhéra alors
à toutes les mesures prises contre les Bourbons.
Ayant cessé d’être employé au second retour du roi,
il se retira à Vitry, et il y mourut le 21 septembre
1824. Le père de Brunet était dans une position
voisine de l’indigence; mais ce général, dès qu’il
put le faire, remplit envers lui les devoirs d’un bon
fils. L-c-J
BRUNETTO-LATINI. Voyez Llrrmr.
BRUNFELS, ou BRUNSFELD (Oman), médecin
du 16e siècle, fut l’un des premiers fondateurs
de la botanique à l’époque de la renaissance des
lettres. Il naquit à Mayence, où son père était tonnelier.
Il parait que le nom de sa famille venait de
celui du bourg de Brunfels, qui n’œt pas éloigné de
cette ville. Othon, après avoir acquis une profonde
connaissance des langues savantes et de la théologie,
prit l’habit religieux dans la chartreuse de
Mayence. Comme il avait peu de saule, il devint
inquiet sur sa situation, et tomba dans une mélancolie
qui le rendit inconstant sur l’état et le genre
de vie qu’il avait embrassé. La doctrine de Luther
commençait a se répandre en Allemagne, il l’adopta,
et fut un des premiers prosélytes de ce réformateur.
Il quitta secrètement son cloitre et alla à
Strasbourg, où il fut obligé de se faire maître d’école
pour subsister. Après avoir enseigné pendant neuf
ans, il voulut prendre un état plus analogue à son goût,
et se rendit à Bâle, où, par le moyen de ses épargnes,
il put étudier la médecine. Reçu docteur en 1550, il
retourna à Strasbourg avec l’intentionú de s’y fixer.
Dans l’espaee de quatre ans, il publia, sur la botanique,
la matière médicale et diverses parties de
la médecine, plusieurs ouvrages, qui lui acquirent
une grande célébrité. En 1551 il fut appelé à Berne
pour y remplir les fonctions de médecin pensionné
de la ville. Il y mourut le 25 décembre de la même
année. Voici le catalogue des ouvrages de Brunfels :
1° Hcrbarum viva Eiconcs ad natura : ímitatíonem
summa diligomtia et artificio cfiigíatœ, una cum ef-Icctibus
caruqtdem. Quibus adjecta est ad cateem
appmdia : isagogica de usa et administrations simpticíum,
Strasbourg, 1550-51-56, 5 vol. in-fol. Les
deux premiers volumes furent réimprimés plusieurs
fois avec des augmentations ou des changements
avant la publication du troisième ; ce qui rend les
exemplaires différents les uns des autres. Les trois
tomes furent imprimés ensemble, et réunis dans le
même volume in-fol., en 1557, 1559,15~10, à Strasbourg.
C’est un monument curieux et rare des premiers
travaux sur la botanique. Othon le publia en
allemand, en 1552. Il y donne les figures de 258
plantes gravées sur bois ; il a le mérite d’être le
premier qui en ait publié de bonnes. La plupart
n’ont pas été surpassées, pour la parfaite ressemblance,
la correction du dessin, et la beauté de la
gravure. Il n’a représenté que des plantes indigènes
de l’Allemagne, et quelques-unes qui sont cultivées
dans les jardins. Les descriptions, sous le nom de
Rapsodies, sont un recueil exact de tout ce qui a
été écrit sur les plantes par les anciens, en sorte
qu’elles sont surchargées d’érudition. Quelquefois
les figures ne s’accordent pas avec les descriptions.
À cet ouvrage sont réunis des morceaux sur l’histoire
des plantes, par différents auteurs, dont quelques-uns
sont très-curieux. Dans le 5’ volume,
Brunfels a ajouté des recherches sur l’étude de l’agriculture
chez les anciens, et sur les Romains il-lustres
qui s’en étaient occupés. Cet ouvrage fut pu-L-o-J.
I blié en allemand, à peu près dans la même forme,
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