leurs spoliateurs. Comme les lois anglaises faisaient descendre la succession des pères aux enfants, au lieu que la loi bretonne des Irlandais appelait à l’héritage d’un chef de dynastie le plus ancien et le plus digne de sa famille, désigné par une élection populaire, trois branches de Burgho déclarèrent tout à coup qu’elles voulaient vivre sous la loi irlandaise ; abjurèrent leur roi, leur origine, jusqu’à leur nom ; se firent appeler, les uns, Mac-William, les autres, Mac-David, et se vouèrent à un état de guerre constant, soit contre les dynastes irlandais qui avaient déjà reconquis une partie de leurs domaines, soit contre leur propre monarque. Un oncle de la jeune héritière, Edmond-na-Freizoge, voulut protéger l’enfance et les propriétés de sa nièce : il fut assassiné par un de ses cousins. Ni le prince Lionel, époux de cette héritière en 1552, et gouverneur d’Irlande en 1361, ni le parlement de Kilkenny, proscrivant tous ces Mac-William en 1367, ne purent les empêcher de rester, pendant deux siècles, souverains de leur principauté irlandaise de Clanricard ; qualifiés, en Angleterre, d’Anglais dégénérés, plus Hibernois que les Hibernois eux-mêmes. Ce ne fut que sous le règne de Henri VIII que le chef des Burgho, en 1558, et en 1542, les chefs des tribus anciennes conquises par eux, remirent à la couronne d’Angleterre, les uns, tout ce qu’ils avaient su acquérir, et les autres, tout ce qu’ils avaient pu conserver. (Voy. Mac-William.) L-T-I..
BURGISTEIN (Jordan), gentilhomme du canton
de Berne, fut un de ceux qui, en 1359, contribuèrent
le plus à former la ligue des comtes et des
seigneurs qui voulaient réduire les Bernois à l’obéissance.
Lorsque les deux armées ennemies en vinrent
aux mains prés de Laupen, il y envoya un messager
poin* lui apporter des nouvelles. Celui-ci, frappé de
la supériorité du nombre de Fermée des seigneurs,
et ayant observé que les Bernois commençaient à
plier, retourna en toute hâte au château de Burgistein,
apportant la nouvelle de la défaite de l’armée
bernoise. et Celui-là est un bon forgeron quia forge
« cette guerre, » s’écria dans sa joie Jordan en faisant
allusion a lui-même. Mais dès le lendemain les
Bernois, vainqueurs, parurent devant le château.
Jordan voulut gagner du temps, et fit des propositions
pacifiques aux agresseurs ; mais un arbalétrier,
nommé Beille, lui décocha une flèche à travers la
tête : « Un bon forgeron a forgé ce trait », s’écrièrent
les Bernois. Le château fut détruit. — Conrad Burgistein,
frère du précédent, fut citoyen de Berne, et conseiller en 1351. On ignore les autres particularités de sa vie et même l’époque de sa mort.
BURGKMAIR (Hans, ou Jean), peintre et graveur,
naquit à Augsbourg en 1474. Quelques ouvrages
qu’il exécuta en commun avec Albert Durer ont
fait supposer qu’il était élève de ce peintre ; mais
rien ne le prouve d’une manière authentique. On
conserve dans sa ville natale des peintures à fresque
et des tableaux de sa main, peints à l’huile sur bois.
Ses compositions sont assez ingénieuses, mais quel-9091058
bllmjes, et généralement entachées du mauvais
gotlt de son siècle. Ce sont des graiuresen bois
BUB
qui ont le plus contribué à sa réputation. Telle fiat sonhabiletédansee genrede ti-avail, portéde son temps a une rare perfection, qu’il y égala Albert Durer. et ne fut peut-être surpasse que par Jean Holbein. On connaît environ soixante-dix-huit pièces séparées, entre autres l’Empereur Mwfmilien Ier Ô cheval, St. George il cheval, le Martyr de St. Sébastien, gravées par lui, ou exécutées d’aprèa ses dessins par Josse de Neglter et d’autres graveurs. Quelques-unes de ces gravures sont en plusieurs couleurs, dans la manière appelée clair-obscur. Burgkmair a eu la plus grande part a quatre collections curieuses de gravures en bois. La première
renferme soixante-dix-sept pièces, offrant chacune la figure en pied d’un des personnages qui formaient la généalogie de l’empereur Maximilien : elle eat très-rare. La seconde est intitulée : le Roi rage, ou Narration des actions de Peetpereur llaafmílten P’ (en allemand). Elle n’était pas terminée a la mort de ce prince : les planches, conservées dans di tférents dépôts, n’ont été retrouvées que vers l’année 1775, et c’est à cette époque qu’elle a été publiée ; elle se compose ordinairement de deux œtlt trente-sept pièces ; l’exemplaire de la bibliothèque impériale de Vienne en contient treize de plus, dont les planches ont péri. Quatre-vingt-douze de ces gravures portent la marque de Hans Burgkmair ; ce sont les plus belles. La troisième collection, intitulée : le Triomphe de Pnnpereur Maœfmilim l°", représente l’histoire des guerres de Maximilien et les officiers de sa maison ; elle renferme cent trente-cinq pièces, et elle est incomplète. Elle n’a été publiée qu’en 1796, par des causes semblables à celles qui avaient retardé la publication du Roi sage. La quatrième représente les Images des saints et des saintes de la famille de Maœimilim ; elle renferme communément cent dix-neuf pièces. L’exemplaire de la bibliothèque de Vienne en contient cent vingt-deux : elle a été publiée en 1799. On en connaissait un grand nombre de pièces auparavant. La plupart de ces gravures ont été exécutées d’après des dessins de Burgkmair ; quelques-unes sur des dessins d’Albert Durer. Différents graveurs y ont été employés, et plusieurs ont tracé leur nom sur le revers des planches qui existent encore. Adam Bartsch cite une gravure de Burgkmair a l’eau-forte, représentant Mars et Vénus : elle est d’une extrême rareté. Quelques écrivains ont placé la mort de cet artiste a l’année 1517 ; d’autres a l’année 1559. Il existe des pièces de lui qui sont datées de 1524 et 1526. Son portrait et celui de sa femme, peints par lui-même, portent la date de 1529. Bartsch pense que ni cet artiste, ni Albert Durer, ni Hans Scheuffelein, ni la plupart des autres peintres comptés parmi les graveurs en bois, n’ont gravé eux-mêmes, et qu’ils ont seulement dessiné les planches qu’on leur attribue. Nous croyons pouvoir opposer à cet illustre connaisseur, premièrement l’ancienne tradition, qui a du être établie sur des faits connus ; secondement, le soin qu’ont pris Josse de Negker et d’autres artistes, en ãišivant d’après Burgmair, de signer leurs planches ; unièmement, la différence du faire, et la supério-