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BUR
BUR

dans le célibat une vie douce et tranquille, Burette termina ses jours le 19 mai 1717, âgé de 82 ans. Il s’était formé, avec beaucoup de soins et de dépenses, une riche bibliothèque, dont Gabriel Martin a publié le catalogue, Paris, 1748, 5 vol. in-12. Il ordonna, par son testament, que ces livres fussent vendus en détail, afin que chacun pût profiter de ce qu’il avait recueilli, avec tant de peines, dans le cours d’une longue vie. Indépendamment des ouvrages que nous avons indiqués ci-dessus, Burette a laissé : 1° Éloge de madame Dacier, Paris, 1721, in—4° ; 2° Non ergo refusa in sanguinis alucum pinguedo, cedit in corporis nutrimentum, ibid., 1755, in-1° ; 5° Ergo canalis intestinorum glandula primaria, ibid., 1711, in-4° ; 4° Ergo dum cor contrahitur, dilatantur arteriæ coronariæ, ibid., 1741, in-4° ; 5° Symphonia des opéras de Lully, arrangées pour le clavecin, dont le manuscrit était dans sa bibliothèque ; 6° de Morbis omissis ; 7° de Aquarum Galliæ medicatarum Natura, Viribus et Usu. Ces deux ouvrages sont manuscrits. Il se trouvait une copie du dernier dans la bibliothèque de Baron. L’éloge de Burette, par Fréret, a été inséré dans le t. 21 des Mémoires de l’académie des inscriptions et belles lettres. Il s’en trouve un autre à la tête du catalogue de ses livres.

D. L.

BURG (Adrien van der), peintre, né à Dordrecht en 1695, eut pour maître Arnold Houbraken. Devenu habile, il commença par peindre des portraits, et le talent, si précieux dans ce genre, d’ajouter des agréments à la ressemblance, fit rechercher les productions de son pinceau. Le duc d’Aremberg voulut être peint par van der Burg, et il l’appela près de lui à Bruxelles. De retour à Dordrecht, le peintre représente, en un seul tableau, les administrateurs de l’hôpital des Orphelins, et exécuta ensuite de la même manière les portraits des directeurs de la monnaie : cette dernière production lui fit surtout un grand honneur. Descamps distingue encore, parmi les ouvrages de van der Burg, deux petits tableaux de chevalet, dans le goût de Miéris et de Metzu. L’un, connu sous le nom de : Eh ! voisin, représente un marchand de crevettes qui veut embrasser une jeune fille. Dans l’autre, on voit une jeune femme ivre. Les talents de van der Burg lui devaient assurer une existence heureuse ; mais, livré a l’intempérance et à la débauche, il ne peignait que quand il y était contraint par la détresse, et négligeait ainsi sa maison, ses élèves, son art même. Les excès dans lesquels il se plongea avancèrent le terme de ses jours. Il mourut le 30 mai 1755. On vante, dans les portraits de cet artiste, la belle fonte et la vérité de la couleur, une touche large et facile. Ses petits tableaux sont d’un fini précieux, et peuvent se soutenir auprès des bonnes productions de ce genre ; mais la manière de vivre et la mort prématurée de van der Burg ne lui permirent pas de les multiplier beaucoup.

D-r.


BURG (Jean-Frédéric), né à Breslau, le 15 mai 1689, et mort dans la même ville, le 6 juin 1766, fit ses études à Leipsick, parcourut une partie de l’Europe, et revint dans sa patrie en 1711, pour s’y vouer à la théologie. Il s’y fit distinguer par la sagesse de son esprit, la bonté de son caractère, et parvint aux premières places de l’ordre ecclésiastique. On a de lui : 1° Elementa oratoria, ex antiquis atque recentioribus facto præceptorum delectu, etc., Breslau, 1756, in-8° ; 1714, in-8°. Cet ouvrage a été traduit en russe, et adopté dans les écoles de Russie pour l’enseignement public. On fait cas de l’édition publiée par Nik. Bentisch Kamenski, Moscou, 1776, in-12. 2° Institutiones theologiæ theticæ, Breslau, 1758, in-8° ; 17-16 ; 1766. Cette dernière édition est fort augmentée. 5° Un recueil de sermons, en 6 parties, ibid., 1750-56, in-8°.

G-t.


BURG (Jean-Tobie), astronome, né à Vienne, le 21 décembre 1766, fut placé, fort jeune, chez les jésuites, dans l’ordre desquels il se proposait d’entrer ; mais les ordonnances de Joseph II vinrent l’en empêcher. À l’étude des lettres, des langues et de l’histoire, Burg joignit celle de la physique et des mathématiques qui bientôt lui fournirent l’occasion d’ouvrir des livres d’astronomie. Le goût que des lors il sentit pour cette science décida de sa vocation. Recommandé par ses maîtres, il fut admis a l’observatoire de Vienne où, pendant trois ans, il seconda l’adjoint Triesnecker dans ses observations. En 1791, il fut envoyé professeur au lycée de Klagenfurth. L’année suivante, la mort de Hell, qui fut sur-le-champ remplacé par Triesnecker dans le poste de directeur de l’Observatoire de Vienne, laissa vacante la place d’adjoint, et Burg l’obtint (1792). Voué dès lors aux travaux astronomiques, il prit une part active à la confection des Éphémérides de Vienne. En 1798, l’institut de France mit au concours la question suivante : Fixer, d’après cinq cents observations, au moins, les époques de la distance moyenne de l’apogée de la lune et celle des nœuds ascendants. Au lieu de cinq cents observations, Burg en présenta trois mille deux cent trente-deux. Un seul concurrent, Alexis Bouvard, lui disputait le prix. Delambre, chargé du rapport, rendit justice à l’excellence des deux mémoires, et regretta que la section n’eut pas deux prix a décerner. Bonaparte fit alors les frais d’un autre prix, et les deux astronomes reçurent chacun la valeur de 5,000 fr. Les travaux de Bouvard et de Burg furent imprimés aux frais de l’Institut. Ce fut un grand service rendu il la science, et surtout à la navigation, qui, pendant longtemps, n’a rien possédé de plus exact que les tables lunaires de ces deux savants. C’est dans ces derniers temps seulement que Burckardt (voy. ce nom) et Damoiseau en sont venus a préciser plus rigoureusement encore ces observations. Burg continua de suivre le cours de ses études, surtout celle des mouvements de la lune. Il en a considérablement enrichi la théorie par la publication de divers mémoires qui se trouvent dans les Éphémérides de Vienne, dans l’Almanach de Berlin, dans la Correspondance mensuelle, et dans quelques autres recueils. l’empereur d’Autriche le nomma conseiller d’État, chevalier de l’ordre de Léopold, etc. En 1819, Burg, devenu sourd par suite d’un refroidissement, obtint sa retraite sans rien perdre de ses émoluments. Il