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BON

récemment découvertes à Venise ; insérée dans let.6 des Opuscoli scientifici letterati, Florence, 1809, et trad. exrfrançais dans le Magasin encyclopédique de Millin, 1810, t. 4, p. 1-26. 7° Saggio di studi del P. Luigi Lanzi, Venise, 1810, in-8°. Cet éloge de Lanzi se trouve dans les Annales encyclopédiques, 1817, t. 4, p. 72. — Onufre Bom, architecte, né en 1745 et mort en 1818, fut surintendant des travaux publics en Toscane, et l’ami du savant Lanzi (voy. ce nom), auquel il consacra, dans l’église Ste-Croix, un monument dont il lit en partie les frais après en avoir dressé le plan. Outre plusieurs mémoires pleins d’érudition dans les Efemeridi intorno all’ architectura, on lui doit : Elogio di Lanzi, tratto dalle sue opere, Pise, 1810, in-18 ; et une Défense de ’ Michel-Ange, contre les critiques de Fréard. (Voy. Cmuntm.) W—s. ;

BONICHON (François), prêtre de l’oratoire, professa les belles-lettres avec distinction dans plusieurs collèges, et fut ensuite pourvu de la cure de-St-Michel d’Angers, où il se rendit recommandable par sa vigilance, sa charité, et les soins qu’il mit à instruire son troupeau jusqu’à sa mort, arrivée en ’ 1662. Il est connu par les deux ouvrages suivants : 6 l• Pompa episcopalis, Angers, 1650, in-fol., livre rare, composé à l’occasion de l’installation de Henri Arnauld sur le siège d’Angers. C’est une dissertation sur les anciennes cérémonies observées lorsque les évêques faisaient leur première entrée dans leur diocèse. 2°* L’Autorité épiscopale défendue contre les nouvelles entreprises de quelques religieux mendiants, ; in-4°*, Angers, 1658. Arnauld avait rendu, en 1654 * et 1655, des ordonnances pour soumettre les religieux à son approbation avant d’exercer le ministère de la confession et de la prédication. Ces ordonnances furent supprimées par le parlement, et maintenues par le conseil. Le P. Bonichon compose cet ouvrage pour les soutenir. T—D.

BONIFACE, général des armées romaines d’Occident, naquit en ’1’hrace, et s’éleva par son mérite aux premières dignités de l’empi1·e. Dès l’an 415, il se distingue dans la défense de Marseille, assiégée par Ataulfe, roi des Goths. Promu depuis au grade de tribun, ensuite décoré du titre de comte, il fut chargé du commandement en Afrique par l’empereur Honorius. Il sut préserver longtemps la province confiée à ses soins des incursions de cette foule d’ennemis qui démemb1·aient l’Occident. Généreux et plein de reconnaissance, il fut le seul de tous les courtisans qui n’abandonna pas l’impératrice Placidie, tombée dans la disgrâce de son frère Honorius ; et les secours de Boniface aidèrent cette princesse à soutenir l’éclat de son rang. Elle ne fut pas ingrate : Boniface obtint toute sa confiance, et fut l’àme de ses opérations, lorsqu’elle devint maîtresse des affaires, en 424, pendant la minorité du jeune Valentinien III, son fils. La faveur dont jouissait Boniface auprès de l’impératrice ne tarda pas à exciter l’envie. Une brigue odieuse fit perdre l’Afrique sans retour, et priva l’empire du seul homme de bien qui pouvait retarder sa chute. Aétius et Félix, qui commandaient tous deux dans l’Occident, s’unirent pour perdre un

BON homme dont la vertu leur faisait ombrage. Leur premier soin fut de le noircir dans l’esprit de l’impératrice ; ils lui firent entrevoir dans la conduite de Boniface des projets de révolte. Placidie, effrayée, lui ordonna aussitôt de se rendre à la cour ; mais, ( trompé de son côté par le perfide Aétius, qui n’avait pas cessé en apparence de se montrer son ami, et séduit par ses avis secrets, il refusa- d’obéir. Placidie éclata en reproches, et le déclara ennemi de l’empire. A cette nouvelle, Boniface leva des troupes, et devint criminel pour venger son honneur flétri. Après d’assez longues alternatives de succès et de revers, n’écoutant que son ressentiment, Boniface appela en Afrique les Vandales, qui, sous la conduite de Genseric, leur chef, avaient désolé l’Espagne. ’1’ont plia devant eux ; Hippone, Carthage, et les autres villes d’Afrique furent ravagées ; et Genseric fonda une nouvelle monarchie sur ces débris de la grandeur romaine. Placidie ne tarda pas à être éclairée sur la perfidie d’Aétius, et rendit à Boniface toute sa bienveillance. Le général, touché de repentir, voulut détruire son ouvrage ; mais il fut complètement battu, et les Romains, découragés par tant de revers, ne virent de salut que dans la fuite. Pendant ces événements, la puissance d’Aétius devenait de plus en plus odieuse à l’impératrice ; elle résolut de Phumilier en lui opposant Boniface, qu’elle créa pau-ice et grand maître de la milice : c’étaît dépouiller Aétius, jusqu’alors revêtu de ces dignités ; celui-ci, furieux, revint en Italie à la tête des troupes de la Gaule. Boniface marcha contre lui avec les légions qui étaient à Ravenne. Les deux armées se livrèrent un combat acharné, dans lequel Aétius fut défait ; mais Boniface, blessé mortellement de la main de son rival, expira peu de temps après, l’an 452. (Voy. Atmus et Pcacinus.). L—S—n.

BONIFACE (Saint), apôtre de la Germanie, mérite d’être mieux apprécié qu’il ne l’est par les dictionnaires historiques, puisqu’il rendit l’Allemagne chrétienne, et qu’elle lui doit sa première civilisation. Né en Angleterre, dans le Devonshire, vers l’an 680, il avait reçu au baptême le nom de Win/’rid, qu’il quitta par la suite. Après avoir passé treize ans dans le monastère d’Excester, il entra dans celui de Nutcell, où il professa la rhétorique, l’histoire et la théologie. À l’âge de trente ans, il fut élevé au sacerdoce ; il jouissait déjà de l’estime et de la confiance de Brithwald, archevêque de Cantorbéry, et des évêques de la province, qui ne délibéraient dans leurs syr nodes qu’après avoir demandé son avis. À cette époque, une grande partie de l’Europe était encore idolâtre. L’Angleterre donna pour apôtres, à l’Allemagne, St. Boniface ; à la Suède, St. Sigefride, ou Sifroi ; à la Frise, St. Swidvert. Ce fut l’an 716 que Boniface conçut le projet d’aller prêcher la foi aux Frisons ; mais la guerre qui s’était élevée entre Charles Martel et Radbod, roi de la Frise, apportait de grands obstacles à cette mission ; cependant Boniface était déjà arrivé à Utrecht, capitale du royaume, lorsque Radbod refusa de fut laisser commencer les travaux de son apostolat. Le saint reprit la route de la Grande-Bretagne, et rentra dans son monastère, dont il fut