Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 5.djvu/7

Cette page n’a pas encore été corrigée


2 BON lage aux dépens des peuples. Bongarten agit, en 1558, pour la première fois, en chef indépendant, lorsqu’il se nlit à la solde des Siennois avec un corps de 1,200 gendarmes pour faire la guerre aux Pérousins. L’année suivante, il se réunit à une bande plus redoutable, connue sous le nom de grande compagnie, et commandée par le comte Laudo Avec elle, il dévasta une grande partie de l’Italie, livrant les campagnes au pillage, et obligeant les villes à se racheter par d’énormes contributions. Malgré ses brigandages, Bongarten rentra de nouveau au service de différents princes d’Italie ; partout il se fit connaître pour général habile, pour soldat infidèle. Sans respect pour ses engagements les plus sacrés, il vendait ses services aux plus offrants, et il trahissait ses serments et son honneur des qu’il y trouvait quelque avantage. S.-S- !.

BONGIOVANNI (Amroiivu ), savant littérateur italien du 18°* siècle, naquit aux environs de Vérone en 1712. Élevé d’abord par un frère qui était archiprêtre à Lunigo, il fit le reste de ses études à Padoue, sous les plus habiles professeurs. Il en sortit, également versé dans le latin, le grec, l’hébreu, la théologie, le d1·oit civil et le droit canon, et reçu docteur dans ces dernières facultés. !] alla se fixer à Venise, où il se lia intimement avec le savant Antoine-Marie Zanetti, garde de la bibliothèque de St-Marc. Ils entreprirent ensemble, et ils eurent la gloire d’achever les catalogues des manuscrits grecs, latins et italiens d’e cette riche bibliothèque, qui parurent sous ces deux titres : 1° Grœca D. Marci Bibliotheca codieum manmeriptorum per titulo : digesta, Venise, 1710, in-fol. 2° Latina et Italica D. Merci Bibliothec. codieum mamtscriplorum, Venise, 1741, in-fol. Le sénat, satisfait de cet ouvrage, en récompensa chacun des deux auteu1·s par le don d’une médaille d’or d’un très-grand poids. Bongiovanni publia de plus : ’5° Grœca Scholia scriptoris anonymi in Hoimeri Iliados lib. 1, eze vetaslo cod. bibl. Venet. Anton. Bonjoannes eruit, latine interpréta tus est, notisque illustra vil, Venise, 1740, in-1°*. 4° Lcontii monachi Hîwosolymtïani quœdam ad historia ecclesiasticam spectantia, etc. Ces ouvrages du moine Léonce, traduits du grec en latin par Bongiovannî, et accompagnés de notes et observations savantes, ont été insérés dans. le t. 6 de la Nova Colleclio sanctissimorum conciliorum el décretorum du P. Mansi, Lucques, 1752, in-fol. 5°* Libanii sophistes Oratiônes l 17, Antonius Bonjoannes nunc primum e manuï scriprofum codd. eruii, latine vertil, notisque illusi travit, Venise, 1751, in-1°*. 6°* Ilzeodoreti Opuscula duo nunc primum vulgata, Venise, 1759, in-4o, etc. On ignore l’année de sa mort. G—É. l BONGO ( Pmnnn ), en latin Botvcos, chanoine ct chantre de la cathédrale de Bergame, sa patrie, dans le 10°* siècle, mort le 24 septembre 1601, était savant dans les langues latine, grecque et hébraïque, les belles-lettres, la musique, les mathématil ques, la philosophie, la théologie, l’histoire, l’Écriture sainte, l’astronomie, et aussi dans l’astrologie et la cabale. Il a laissé un traité curieux en 2 partiâ, dont ia1’·* édition est intitulée : de mystica

BON ’ numerorum Signi/icatione, Bergame, 1585, 1581, in-8o* ; la 2°, à Venise, 1585, in-8o, avec quelques chanïlîenents dans le titre ; la 5° à Bergtlme, in-fol., la tn année, sous celui de Numerorum Mysteria exc abditis plurimarum disciplinarum fontibus hausta, réimp. ensuite, ibid., 1599, in-1°, avec un appendice ; et enfin, Paris, 1617 ou 1618, in-1°*. Cette dernière édition mérite la préférence. Les critiques sont partagés sur l’opinion qu’on doit avoir de cet ouvrage. Quelques-uns le rega1·dent comme un recueil précieux de tout ce que les anciens ont pensé sur les nombres et leurs propriétés ; et d’autres, comme une compilation faite sans goût et sans jugement, d’une multitude d’historiettes plus amusantes qu’utiles. W—s.

BONGUYOD ( Mano-Fnançois ), conventionnel, né en 1751, à Moirans, près de St-Claude, se fit recevoir avocat au parlement de Besançon, revint dans sa famille et mérita l’estime de ses compatriotes, par son zèle et son intégrité dans l’exercice de différentes charges municipales. À l’époque de la révolution, il fut élu membre de l’administration cent1·ale du département du Jura, et, en 1792, dépnté à la convention. Dans le procès de Louis XVI il vota pour l’appel au peuple. Sm· la question de la peine à infliger, il s’exprima de la manière suivante : Pressé ar ma conscience, j’ai reconnu Louis coupable ge haute trahison. On me demande mon opinion sur la peine, je crois que c’est la mort ; mais l’intérêt de ma pat1·ie me fait penser qu’il vaut mieux qu’il reste en détention, parce qu’elle peut hâter la paix. N’est-il pas temps que le sang français cesse de couler ? Je demande donc la détention à perpétuité, sauf à ordonner la déportation, si les circonstances le permettent. » Il se prononça ensuite pour le sursis. Dès lors Bonguyod s’abstint, jus qu’après la chute de Robespierre, de prendre part aux discussions qui s’élevèrent dans assemblée. Lorsqu’il reparut à la tribune, ce fut p pour solliciter des mesures en faveur du commerce et de l’agriculture, qu’il nomme la première de toutes les industries. Sa proposition fut renvoyée « aux comités, et l’impression fut ordonnée. Il présenta, quelques mois après, des vues’qu’il jugeait propres à faire cesser les procès auxquels donnait lieu le grétexte de lésion sur le prix des biens-fonds. Deman ant la révision de différentes lois rendues trop précipitamment, il déelara’qu’il trouvait que le divorce s’accordait avec trop de facilité ; il blâme la loi qui fixait la majorité à vingt et un ans ; et, en approuvant l’égalité de partage entre les frères, il demanda qu’il fût permis aux pères et meres de disposer d’un sixième de leur fortune. À la fin de ’ la session, Bonguyod retourna dans le sein de sa famille, et reprit son état de jurisconsulte. Après le 18 brumaire, il fut nommé membre du conseil gé- “ néral de son département. Attaché par conviction t la république, il ne put voir sans une douleur profonde l’avènement de Bonaparte à l’empiœ. Dés B lors il donna, dans sa conduite et dans ses discours, des marques d’aliénation mentale. Le 28 ce ! tobre 1805, son corps fut trouvé dans une mare,