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y lut divers mémoires sur des matières de chimie. Il tut professeur de cette science au Jardin du roi, de l’académie de Berlin, et de celle des Curieux de la nature. Il devint médecin de Mesdames, et mourut le 15 septembre 1777. — L’abbé Botmusuu, de la même famille, né à Lyon en 1725, y fut instituteur, et mourut le 24 mars 1785. il avait été aveugle jusqu’a Page de douze ans. On a de lui : Nouveaua : Elements de la langue latine, ou Cours de thèmes français-latins, Lyon, 1778, -1 vol. in-12[1]. Delandiue a publié en 1785 un hommage à la mémoire de l’abbé Bourdelin, in-8°. A. B-’r.

BOUBDELOT (l’abbé). Voyez MICHON.

BOURDELOT (JEAN), avocat au parlement de Paris, né à Sens, devint, en 1627, maître des requetes de la reine Marie de Médicis, et fut moins connu comme jurisconsulte que comme savant éditeur de plusieurs auteurs grecs et latins. Il s’adonna aussi, avec succès, à l’étude des langues orientales, et la science des manuscrits n’eut pour lui que peu de ténèbres. Ces travaux ne l’empêchèrent pas de fréquenter la société ; il aima surtout passionnément la musique. L’abbé de Marolles nous apprend qu’il assistait très-souvent aux concerts que donnait un joueur de luth, rue de la Harpe, chez qui l’abbé demeurait. Bourdelot transmit son nom et sa fortune à Pierre Michon, fils de sa sœur. (Voy. MICHON.) Ce ne fut pas seulement pour sa famille que Bourdelot se montra généreux. Les savants peu riches trouvaient chez lui une magnifique bibliothèque, d’utiles conseils, de plus utiles secours. Ces habitudes d’une âme vertueuse furent continuées par Pierre Michon, qui lit passer sa fortune a son neveu Bonnet, ai condition qu’il prendrait le nom de Bourdelot. (Voy. Boum- :’r.).lean Bourdelot mourut subitement à Paris en 1658. On lui doit les éditions suivantes : 1° Luciani Opera grœca, cum latina doctorum virorum interprétations et notis, Paris, 1615, in-fol. C’était l’édition de Lucien la plus estimée avant celle qui a été donnée par Reitz, en 1745. Un de nos plus savants hellénistes (M. Boissonade) pense que « les notes de Bourdelot ne sont pas indignes d’éloges, quoiqu’elles aient été faites à la s hàte. ›~› 2° Heliodori.cîthiopicorum libri, grav.lat., cum animadversionilms, etc., Paris, 1619, in-8°. Mencke (Charlatanerie des savants, p. 69) critique Bourdelot, parce que, dans ses notes sur Héliotiore, il renvoie sans cesse ses lecteurs à ses ouvrages, quoiqu’il n’en ait jamais fait imprimer d’autres. Baillet et Tanbegui-Lefevre estiment qu’il faut un peu~ rabattre du prix que les Français et les étrangers attachent a ses commentaires. Bayle, au contraire, les regarde comme très-doctes. 5° Petronii Salyricon cum notis, imprimé après sa mort, Amsterdam, 1665, et Paris, 1677, in-12. Parmi les écrits de Bourdelot dont on regrette que la publication n’ait point eu lieu, on remarque un Traité de l’étymologie des mots français. Un lexicographe [2] lui donne le titre de traducteur de Lucien et d’Hérodote. C’est une erreur. L’abbé de Marolles, dans ses Mémoires (t. 1", p. 66, et t. 5, p. 245), fait les plus grands éloges de Jean Bourdelot. Il l’appelle excellent homme, personnage savant autant qu’ü étoil accort et civil en toutes choses. -Edme Bommg-Lor, frère pulné du précédent, dirigea, de concert avec lui, les études de Pierre Michon, leur neveu. Il devint médecin de Louis XIII et honora son nom et sa profession par l’exercice de toutes le vertus. Edme Bourdelot ne se maria point, et mourut quelques années avant son frère. L-u-x,

BOURDET, chirurgien dentiste à Paris. a publié plusieurs écrits sur son art : 1° Lettre à M. D., 1754, in-12 ; 2° Eclaircissements sur cette lettre, 1754, in-12 ; 5° Recherches et Observations sur l’art du dentiste, Paris, 1757, 2 vol. in-12 ; 1° Dissertation sur les dépôts du sinus mazritlaire, 1777, in-12 ; 5° Soins pour la propreté de la bouche et pour la conservation des dents, Paris, 1771, in-8° ; et Berne, 1792, in-24 ; autre édition sous ce titre : Moyens faciles de nettoyer la bouche et de conserver les dents, Berne, 1782, in-8°. * Z...0


BOURDIC-VIOT (Marie-Anne-Henriette Payan de L’Étang de), naquit à Dresde, en 1746 de parents peu fortunés. Amenée en France à l’âge de quatre ans, elle épousa, à treize ans, le marquis Ribière d’Antremont, habitant du comtat Venaissin, qui la laissa veuve à seize ans. Dès la plus tendre enfance, elle composait des vers qui ne lui coûtaient guère que la peine de les écrire ; elle suivait d’instinct les règles de la versification ; et, comme son imagination très-active avait été éveillée de bonne heure, les expressions venaient se placer d’elles-mêmes sous sa plume. Madame d’Antremont était fort loin d’être jolie, mais elle avait une taille élégante. Aussi disait-elle, en parlant d’elle-même : « L’architecte a manqué la façade. » Pour réparer ce désagrément, elle résolut d’acquérir des connaissances profondes dans tous les genres. L’étude de l’allemand, du latin, de l’italien et de l’anglais partagea ses moments avec celle de la musique, pour laquelle elle avait un goût très-décidé. En lisant les écrivains étrangers dans leur idiome, son imagination s’appropria une partie de leurs beautés. On remarque dans ses poésies cette indépendance de raison qu’elle avait puisée dans Montaigne, pour qui elle avait une prédilection marquée. Madame d’Antremont épousa en secondes noces le baron de Bourdic, major de la ville de Nîmes. Elle put se livrer entièrement à son goût pour la musique et la poésie ; mais comme elle n’attachait aucune importance à ses productions, elle eut souvent occasion de lire avec étonnement dans l’Almanach des Muses les vers qu’on lui avait dérobés. Elle s’était tracé un cercle littéraire, dont elle n’est sortie que deux fois ; la première, par une Ode au Silence ; la seconde, dans l’Éloge de Montaigne, qu’elle composa pour sa

  1. Il a laissé plusieurs manuscrits sur l’histoire et sur les gig, D-rt-I.
  2. Dictionnaire historique, littéraire et criuqse, contenant une idée abrégée de le vie et des ouvrages des hommes illustres, 1183, t. Q", p. 875. Cette biographie, attribuée l l’abbé Barrel. panltbttñ sortie de plusieurs mains.