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paru séparément, Paris, 1542. Tant de travaux sur un livre de quelques pages, et tant de publications successives prouvent quelle importance on y attachait. Comme les cinq cents vers qui le composent ont été, du moins en grande partie, extraits des ouvrages philosophiques de Jamblique et de Proclus, on supposait assez généralement que l’école néo platonicienne, par un artifice dont ces temps de décadence nous offrent mille exemples, avait supposé cet ouvrage, y insérant à son gré les doctrines de sa secte, et falsifiant les opinions étrangères pour les faire cadrer avec ces doctrines. La conformité du Zend—Avesta avec le ton et l’esprit de ces oracles ne permet plus le moindre soupçon de ce genre, et par conséquent on peut croire que les idées de ce recueil auront été fournies à quelque platonicien d’Alexandrie par un mobed qui lui traduisait les livres sacrés. Les seuls ouvrages dont on doive reconnaître Zoroastre pour auteur sont donc ceux qui entraient dans le Zend-Avesta. Ils étaient au nombre de vingt et un, et portaient le titre de Noslu. En voici la nomenclature et l’objet, selon le Ravaet Kameh Behreh du grand et ancien Ravaet de la bibliothèque royale. Elle diffère en quelques points d’une autre liste qu’on lit dans le Ravaet Bahman Poundji, le même que le grand Bavaet : 1° le Sezoud-.le¢h¢, nature de Dieu et des esprits (trente-trois fargards ou chapitres) ; 2° le Seroud-Guer : prières, pureté des actions, aumône, concorde entre les parents (vingt-deux chapitres) ; 3° le Féhechlmanare : foi et obéissance à la loi ; caractère de Zoroastre, du peuple saint, des actions louables et dignes d’ormuzd, jusqu’à la résurrection (vingt-deux chapitres) ; 11° le Bagh : contenu de la loi, idée véritable du Dieu suprême, raison de l’obéissance à la loi, moyen de combattre Ahriman et de concourir à la ruine de son empire (vingt et un chapitres) ; 5° le Duasdah-Hamast, c’est-à-dire les douze hamam, le peuple d’Ahriman, le monde céleste et le monde souterrain, la nature de tous les êtres créés, la résurrection (trente-deux chapitres) ; 6° le Nader : astronomie et médecine, influence des étoiles, etc. (trente cinq chapitres) ; 7° le Pardjem : quadrupèdes qu’il est plermis de manger, célébration et cérémonies de féte des Gahanbars, mérite de celui qui lit les Izechnés (vingt-deux chapitres) ; 8° le lietechté : autorité des rois, obéissance des sujets, devoirs des juges, fondement des États (cinquante chapitres) ; 9° le Bérech : actes et volontés des rois, conduite que doit tenir le bergerà l’égard du troupeau, le roi à l’égard du sujet, le juge dans le lieu de sa juridiction (soixante chapitres) ; 10° le Kesreb : la science du bien, la véracité, la purification et l’amélioration du pêcheur (soixante chapitres) ; 11° le Vechzaap : soumission du roi Vechtasp (ou Gustasp) à la loi (soixante chapitres) ; 12° le Kheclu : reconnaissance d’un Dieu suprême, foi, récompenses et punitions finales, obéissance au


roi, devoirs, états et rangs honorables de la société, etc. (vingt-deux chapitres) ; 13° le Sephand : l’homme en tous les faits qui concernent l’humanité (soixante chapitres) ; H’le Djerenlu : naissance et premières années de l’enliant (vingt-deux chapitres) ; 15° le Bagharum : hymnes aux anges de lumière, aux Izeds (dix-sept chapitres) ; 16° le Nic : -em : em loi des richesses ; comment doit se conduire re fidèle sectateur d’ormuzd (cinquante-quatre chapitres) ; 17° PA : parom : ouvrages surnaturels, épreuves et peines de l’homme juste pendant la vie ; jurisprudence des successions, thèmes généthliaques ou horoscopes(soixante-quatre chapitres) ; 18° le Dariuroudjed : maux de l’homme et des animaux ; divers préceptes, notamment à l’égard des prisonniers(soixante-cinq chapitres) ; 19° l’Askareai : les lois et les juges, emploi de la loi, connaissance des’devoirs (cinquante-deux chapitres) ; 20° le Vendidad : préservatifs contre les productions ahrimaniennes. les devs et leurs idoles (vingt-deux chapitres) ; 21° le Hadokht : moyens d’opérer des prodiges et des phénomènes qui semblent contraires à l’ordre de la nature (trente chapitres). À ces vingt et un Noslis doivent en être ajoutés encore trois, mais seulement à la fin du monde, et quand l’arrivée de Sossioch annoncera l’heureux instant où, conjointement avec Ormuzd, l’impur Ahriman sera réabsorbé dans le sein de Zervane Akerene. En attendant, il n’existe aujourd’hui dans le monde qu’un seul de ces vingt et un livres, le l/endidad, et quelques fragments des autres. Tous ces débris ont été réunis, avec une foule de morceaux beaucoup plus modernes, dans ce que l’on appelle aujourd’hui le Zend-Avesta. Ce recueil, qui est pour les Parsis non-seulement ce que la Bible est pour les chrétiens et le Koran pour les disciples de Mahomet, une encyclopédie canonique, mais encore un rituel et un bréviaire. est resté pendant des siècles inconnu aux Occidentaux, qui en ignoraient ou défiguraient le nom de mille manières. Chardin (l/oyag¢enP¢›-u, t. 9, p. 138, 139, éd. in-12) fut curieux de le connaître. et commença à se le faire expliquer par un Guèbre qui passait pour le plus savant d’Ispahan. Mais le prix excessif que celui-ci voulut tirer et de son manuscrit et de ses leçons rebuta bientôt le savant voyageur, qui, s’exagérant lui-même la puérilité de quelques détails, déclara l’ouvrage vide d’intérêt et.de sens. Itesterait à savoir si véritablement cet ouvrage était le Zend-Avesta. Chardin parle de nombreux passages relatifs à Iezdedjerd IV, et par conséquent, de beaucoup postérieurs à Zoroastre. Mais ces passages peuvent n’avoir été que le résultat d’interpolations particulières à quelques manuscrits ; et tout porte à croire que celui du Guèbre à qui s’était adressé Chardin était vraiment le Zend-Avesta. Hyde. dans sOn Traité sur la religion du ancien : Perse : (pag. 24, 25, édit. in-lv), appela l’attention des