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interrompre. Le P. Xuarès mourut à Rome le 3 janvier 1804. On a de lui : 1° trois opuscules intitulés Osservazioni filologiche soprà alcune plante esotiche, fatte nel 1788, 1789 et 1790, Rome, 1789-1792, in-4° ; 2° Elogío de la senora Maria-Joseph Bastos Americana, ibid., 1797, in-8° ; 3° Vida iconologies del aportol de las India. : S. Francisco Xavier, ibid., 1798, in-8°. Il a laissé manuscrites l’Histoire de la province de Buenos-Ayres et des Dissertations sur le droit de la nature, le droit des gens et le droit de la paix et de la guerre. Voy. Caballero, Bibl. soc. Jeau supplément., p. 286. W-s.


XYLANDER (Guillaume Holtzmann)[1], connu sous le nom de), l’un des plus savants hommes du 16e siècle. naquit le 26 décembre 1532, à Augsbourg, de parents très-pauvres. Les dispositions étonnantes qu’il annonça de bonne heure pour l’étude auraient été perdues si Wolf. Rolinger, patricien d’Augsbourg, ne se fût chargé de l’instruire, en attendant qu’il pût être admis dans les écoles publiques. Ses progrès dans les langues et la littérature anciennes surpassèrent encore l’attente de ses maîtres. À l’âge de seize ans, il traduisit vers pour vers le poëme de Tryphiodore (voy. ce nom), et cet essai fut imprimé à son insu par Oporin (voy. l’Epitome Bibl. Gesneri, éd. de Fries, p. 315). Plus tard il alla perfectionner ses connaissances à Tubingue et à Bâle ; et se rendit très-habile dans l’histoire, la théologie, la philosophie et les mathématiques. En 1558, n’étant âgé que de vingt-six ans, il fut choisi pour succéder à Jacq. Micyllus (voy. ce nom) dans la chaire de la langue grecque à l’académie de Heidelberg. Il venait de se faire connaître des savants par une traduction latine de l’Histoire de Dion Cassius (voy. ce nom). Elle lui valut de la part des libraires des propositions qu’il aurait dû rejeter dans l’intérêt de sa gloire, puisque son traitement comme professeur le mettait à l’abri du besoin. Doué d’une facilité prodigieuse, il traduisit en peu d’années un grand nombre d’ouvrages ; et quoique ces versions se ressentent nécessairement de la précipitation avec laquelle il les a faites, elles n’en ont pas moins obtenu le suffrage des philologues, qui se sont bornes à les retoucher. Xylander fut honoré de l’estime de l’électeur palatin Frédéric III, qui le nomma secrétaire des assemblées convoquées à l’abbaye de Maulbrun, pour statuer sur des points controversés parmi les protestants. Les gratifications qu’il reçut de ce prince ainsi que du duc de Wurtemberg, et le produit de ses ouvrages, auraient dû l’enrichir ; cependant il passa sa vie dans la misère ; mais ce fut sa faute, si, comme le dit Scaliger, il s’enivrait tous les jours[2]. Épuisé par l’excès du travail et par l’abus des liqueurs fortes, il mourut le 10 février 1576, à l’âge de 43 ans. De Thou, Is. Wossius, Huet, Wyttenbach, etc.. parlent de Xylander avec éloge. Outre des éditions de la version latine d’Euripide par Mélanchthon ; de Théocrite avec des scolies grecques et des notes, Bâle, 1558, in-8° ; d’Étienne de Byzance, De urbibus, 1568, in-fol., et d’Horace. -avec des notes, 1575, in-8°, on doit à Xylander des versions latines : 1° de l’ouvrage de Psellus : De quatuor disciplinis mathematicis opuscules, avec des notes. Bâle, 1556, in-8° ; 2° de l’Histoire de Dion Cassius, ibid., 1558, in-fol., avec la traduction corrigée de l’Abrégé de Xylander, par Guill. Leblanc, accompagnée de notes courtes, mais utiles ; 3’ des Réflexions de Marc Aurèle, Zurich. 1558, in-8° ; Lyon, 1559, in-12, gr. et lat. ; Bâle, 1568, in-8° ; à cette édition revue et corrigée, Xylander a joint des traductions d’Antonius Libéralís, de Phlégon et d’Antigone Carystius, De mimbílibue. 4° Des Vies et des Œuvres morales de Plutarque, Bâle, 1561-1570, 2 vol. in-fol. ; 5° de la Chronique de Cedrenus, avec le texte grec, ibid., 1565, in-fol. ; 6° de Strabon, avec le texte grec, ibid., 1571, in-fol ; 7° de Diophonte, gr. et lat., ibid., 1575, in-fol. (voy. Drornmre). Cette version lui valut du duc de Wurtemberg un åvrésent de cinquante écus. On doit savoir gré e ce travail à Xylander. dit Montucla, quoique vicieux en plusieurs endroits, tant par le mauvais état du manuscrit (1) que par la difficulté de la matière et la hâte avec laquelle son indigence l’obligeait de travailler (Hùt. des mathémat., 1. 1, p. 566). C’est à Xylander qu’on est redevable de la première traduction allemande des six premiers Iivres d’EucIide, Bâle, 1572 ; il a traduit dans la même langue l’histoire de Polybe et le Nouveau Testament. Enfin ses ouvrages sont : 1° De philosophie et ejus partibus carmen, el nmmulla alia carmina diversi argumenti, Bâle, 1556, in-8°, à la suite de la traduction de Psellus, citée plus haut ; 2° Schedíasma de auronomico homologie Argentoratensi. Strasbourg, 1575, in-lv ; 3° Inslilutionea aphorislicœ Logica :/lristolelis, ita scriplœ, ut ado-Iescenlibu : proponi commode, eorumque ad Aristotelea percipienda acuere ingeníum et memoriam juvare pouint. etc., Heidelberg, 1577, in-4° (2) ; 11° une traduction en vers du poëme de Tryphiodore, différente de celle dont on a parlé, imprimée à la suite de Díodore de Sicile, Bâle, 1578, in-fol. Il avait entrepris un Dictionnaire géographique que sa mort prématurée l’empêcha de terminer. On a recueilli quelques pièces de Xylauder dans les Deliciœ poetar. germrmor., t. 6, p. 1139, Outre les auteurs cités dans le cours de cet article, on peut consulter Mich. Adam, Vita philosopher. ; Freher, Thealrum viror. doct., 1471 ; les Éloge : des hommes illustres de Teissier ; le Diet. de Bayle, et les Mémoires de Niceron, t. 19, p. 397-408. (1) Il teuslt ce manuscrit d’André Dudith. (2) Cet ouvrage n’n pas été connu de Niceron.

  1. Deux mots allemands qui signifient homme de bois, et que, suivant l’usage des savants de l’époque, il a traduit en grec par Xylander. Ce nom s'est conservé en Allemagne jusqu’à nos jours.
  2. Quoties erat ebrius, Scaligerana.