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à madame Woillez quelques autres publications d’une importance encore moins grande. Plusieurs de ses ouvrages ont été réimprimés diverses fois. Madame Woillez est morte le 11 novembre 1859. Z.

WOISSARD (Jean-Louis), mathématicien distingué, né à Metz en 1798, donna dès son enfance des preuves de dispositions remarquables pour les sciences du calcul. Il fut destiné à la carrière des armes, et il entra à l’âge de dix-sept ans à l’école polytechnique, où il se distingua par ses progrès dans les mathématiques transcendantes ; en 1816, l’école ayant été licenciée, il rentra dans sa famille et il fut placé comme commis chez un banquier, mais le travail des bureaux n’étant nullement de son goût, il y renonça et il se consacra à l’enseignement. Professeur de mathématiques au collége de Metz, il devint ensuite répétiteur à l’école d’artillerie, et membre de la société académique de sa patrie. Il composa plusieurs écrits, parmi lesquels on signale un Mémoire sur la cohésion et des Recherches sur quelques propriétés des solutions particulières des équations différentielles du premier ordre. Ce dernier travail, inséré d’abord dans les Actes de la société académique de Metz, a été réimprimé en 1833 dans le troisième volume des Mémoires présentés par divers savants à l’Académie des sciences. Un travail excessif auquel Woissard se livra, afin de représenter par des formules nouvelles les effets du tir sur les affûts des bouches à feu, abrégea sa vie. Il mourut le 16 février 1828, dans sa 30e année, lorsqu’on devait attendre de lui d’importants services rendus à la science. On acheva, en 1829, la publication d’un sommaire d’un cours qu’il avait fait à l’hôtel de ville de Metz ; ce livre parut sous le titre d’Arithmétique appliquée au spéculations commerciales et industrielles ; il a été réimprimé à Paris en 1837 et à Metz en 1839, avec des additions dues à M. Bergery, professeur des sciences appliquées à l’école d’artillerie de Metz et auteur d’une notice sur Woissard, lue à la société académique de cette ville. Z.

WOJCIECHOWSKI (Joseph), lexicographe et sinologue russe, naquit dans l’Ukraine en 1793. Il fut professeur de langue chinoise à l’université de Kasan. Il fut aussi attaché en qualité de médecin à la mission ecclésiastique russe en Chine ; enfin, il fut employé au département des affaires asiatiques de St-Pétersbourg. Il mourut à Kasan le 7 novembre 1850, laissant un ouvrage considérable qu’il avait commencé à Pékin et intitulé Dictionnaire russo-chinois, en 3 parties. L. R-l.

WOKEN (François), savant orientaliste et théologien distingué, né en 1685 à Ravin, en Poméranie, fut nommé en 1724 professeur de philosophie à Leipsick, et, en 1727, professeur d’hébreu et de langues orientales à l’université de Wittemberg, où il mourut le 18 février 1734. Il a laissé près de quatre-vingts ouvrages tant en latin qu’en allemand, dont la biographie de Jœcher donne la nomenclature. La plupart sont relatifs à l’explication des livres saints ou à des controverses théologiques ; les autres roulent sur les langues orientales, sur la philosophie ou sur des particularités biographiques. Les plus estimés sont : 1° Textus Veteris Testamenti ab enallagea et hypallages vitio liberatus, Leipsick, 1726, in-8° ; 2° Moses harmonicus, seu Harmonia Veteris et Novi Testamenti, Leipsick, 1730, 2 vol. in-4°. Cet ouvrage offre des vues remarquables, des raisonnements solides et des rapprochements ingénieux. 3° Meletemata antiquaria, philologico-critica, wittemberg, 1730, in-4° ; 4° Bibliotheca theologica, philosophica, historica, ibid., 1732, in-8° ; 5° Liber de ellipsibus e textu biblico hebræo sollicite eliminandis, ibid., in-4° ; 6° Mémoires pour l’histoire de la Poméranie (all.), ibid.  G-y et P-ot.

WOLBODON (Saint), évêque de Liége, descendait d’une famille illustre du comté de Flandre. Doué des dispositions les plus rares pour l’étude, il fit de rapides progrès dans les lettres, et, ayant embrassé la vie religieuse, fut nommé recteur ou écolâtre du chapitre d’Utrecht, dont il devint prieur. Le zèle avec lequel il défendit les droits de son chapitre contre l’empereur Henri II ne l’empêcha pas d’obtenir la bienveillance de ce prince, qui le fit, dit-on, son chapelain, et ensuite son chancelier. Ses talents, et plus encore ses vertus, l’élevèrent en 1018 sur le siége épiscopal de Liége ; mais il ne l’occupa que peu de temps, et mourut le 20 avril 1021. Les restes du saint prélat furent inhumés dans l’église St-Laurent, où l’on voyait son épitaphe, rapportée par divers auteurs. Le nombre des miracles qui s’opéraient chaque jour à son tombeau était si grand, que l’abbé le conjura de n’en plus faire, parce que l’affluence du peuple pourrait troubler la tranquillité du monastère. On conservait dans le trésor de la cathédrale de Liége un Psautier écrit de la main du prélat, où il avait intercalé des prières pleines d’onction. La Vie de St-Wolbodon, par Reiner, moine de Liége, en 1130, a été insérée dans l’ouvrage de Chapeauville De gestis episcopor. Leodesium ; dans les Acta sanctorum ord. S. Benedicti de Mabillon (Sec. 6, pars 1, p. 174-251), et avec une autre Vie anonyme dans le Recueil des Bollandistes, au 21 avril, jour où l’Église honore la mémoire de ce saint prélat. On trouve une courte notice sur Wolbodon dans l’Histoire littéraire de la France, t. 7, p. 243. W—s.

WOLCOTT (Roger), gouverneur du Connecticut, né à Windsor, dans l’Amérique du Nord, en 1679, était fils d’un fermier qui eut beaucoup à souffrir des incursions que firent dans sa province les sauvages indiens, et qui ne put donner à ses enfants qu’une éducation fort incomplète. Dès l’âge de vingt ans, Roger se livra à des spéculations agricoles, et parvint à force de travail et d’économie à se faire une fortune