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époque. Ses tableaux se distinguent par un coloris vigoureux et transparent : il est d’ailleurs fort inégal. On s’adressait à lui de tous côtés pour exécuter de grands retables qu’il abandonnait en très-grande partie à des élèves ; de vieilles églises allemandes possèdent de ses productions. On voit à Ste-Croix de Nuremberg des Scènes de la Passion et de la vie de la Vierge, où les connaisseurs reconnaissent de la vigueur dans le coloris, de la vérité dans l’expression. Le musée de Munich possède quatre Scènes de la Passion provenant de l’église de Hof ; il y a de la transparence dans le coloris, du sentiment dans quelques têtes. A Heilbronn, divers tableaux représentant des Scènes de la vie de Jésus, la Messe du pape Grégoire, le Margrave Frédéric de Hohenzollern et sa famille, donnent une haute idée du talent de Wohlgemuth. L’institution royale à Liverpool possède cinq tableaux attribués à ce maître, et on lui doit les gravures qui décorent la Chronique in-folio, publiée à Nuremberg en 1493 par Jean Schedel, très-gros volume, Illustré à chaque page d’images taillées avec énergie ; ce sont pour la plupart des vues de villes et des portraits ; l’artiste n’a d’ailleurs consulté que son imagination ; il représentait Jérusalem ou Athènes sous l’aspect d’une ville de la Franconie au 15e siècle, et il donnait sans la moindre hésitation aux personnages de la Bible, aux Grecs et aux Romains, le costume de son époque. Il mourut en 1519, dans un âge avancé. Son portrait peint par Albert Durer en 1506 le représente dans sa quatre-vingt-deuxième année ; il se conserve au musée de Munich. On peut consulter pour bien des détails qui ne sauraient trouver place ici les Souvenirs d’A. Durer et de son maître Wohlgemuth, par R. Marggraf, Nuremberg, 1840, in-8°. B-n-t.

WOIDE (Charles-Godefrid), célèbre orientaliste, né en 1725, dans la Grande-Pologne, suivant quelques biographes, ou en Hollande, suivant Chalmers, lit ses études à Francfortsur-l’Oder et à Leyde. Il fut nommée, à Lissa, ministre de la confession racinienne helvétique. Les disaenters anglais l’ayant invité in venir lt Londres, vers 1770, ll y exerça le ministère à la chapelle hollandaise de la cour. Il fut plus tard, dans la même ville, prédicateur et aumonier à la chapelle hollandaise du palais de Savoy. Il acquit une connaissance profonde des langues orientales, et fut considéré comme celui des savants de ce temps qui était le plus versé dans la langue copte. La société des antiquaires l’admit dans son sein en 1778. Ce fut dans cette même année qu’il donna ses soins à des éditions sorties des presses de Clareniloh, ä Oxford, de la grammaire égyptienne (Grammatica lPg]/Illflltú étrusque díalevti), par Scholtz, et (lu Lexicon œgyplíaro-lalinuni, par Lacroze (voy. L/cnozr :) ; deux ouvrages que leurs auteurs avaient laissés manuscrits et que le manque de caractères égyptiens, ou peut-être la crainte d’y perdre les frais d’impression, avait fait négliger. Iluniversité d’Oxford pourvut à la dépense nécessaire pour les mettre au jour. Woide fut invité. mais trop tard, ù enrichir de quelques additions le Dictionnaire égyptien, et elles ne purent être faites qu’aux trois dernières lettres. il abrégea la grammaire, et de deux volumes in-li.°, la réduisit de manière à pouvoir la placer ù la suite du Dietionnaire, en un seul volume de ce format. Woide fut nommé, en 1782, sous-bibliothécaire au musée britannique. L’université de Copenhague lui avait conféré le degré de docteur en théologie. Celle d’oxford le créa docteur en droit en 1786. Alors il publia sa précieuse édition du Novum Testamentum grœcum, e codíce manuuripto Alexandrino, qui Londini in Bibl. musœi britanníci, etc., ez prelo Johan. Nichols, typis Jackaonianis, in-fol. C’est sur cette édition que repose la réputation de Woide. Avant de la rendre publique, il avait envoyé le manuscrit autographe à l’académle de Cracovie, qui le conserve précieusement dans sa bibliothèque. L’histoire de ce manuscrit[1], ainsi perpétue, dit Nichols, par un exact fac xlmile, se à dans la savante préface de l’éditeur, qui fut réimprimée, avec des notes de G.-L. Spohn, à Leipsick, en 1790, 1 vol. in-8° de 176 pages : il/oidii notília codícís alexandrin, etc. Ce savant, qui était membre de la société royale depuis 1788, mourut à Londres au mois de mai 1790, des suites d’une attaque d’apoplexie, dont il fut frappé dans le salon de sli’Joseph Banks (voy. ce nom).  L.

WOILLEZ (Madame), femme de lettres, née en 1781, a laissé divers ouvrages d’un faible mérite et dont on ne trouve plus de traces aujourd’hui si ce n’est dans ces répertoires bibliographiques auxquels la nécessité d’être complets impose la loi de tout enregistrer. On connaît de cette femme auteur des productions de deux genres bien différents, des romans : l’Enfant du boulevard, ou Mémoires de la comtesse de Tourville, 1819, 2 vol. in-12 ; — Edouard et Mathilde, ou la Caverne du brigand, 1822, 2 vol. in-12, réunion des aventures les plus tragiques, terminées toutefois à l’entière satisfaction d’un lecteur sensible. Des livres d’éducation : Souvenirs d’une mère de famille, 1833 ; — Vies et aventures des voyageurs, 1833 : — Emma, ou le Robinson des demoiselles, 1834 ; — l’Orpheline de Moscou, 1835. Une traduction des ouvrages de Silvio Pellico, mise au jour en 1839, porte sur le frontispice les noms de mesdames Woillez et Hollosy. On doit également

  1. Ce manuscrit., qui parait, avoir été écrit en Égypte pat mu dame nommée Teclu., et`¢l’autres religieuses, après le concile de Nícée, appartenait au patriarche gzcc d’Alexnndrie. Cyrille Lncar l’apporta cnsultc il Constantinople et en fit don au roi d’Anglev terre Charles II., Patrick Young s’empressn de le conférer avec d’antre$ m : Ce manuscrlts, se proposant de le faire imprimer en caractères conformes il l’originll ; mais il n’eu fit paraître (lt}431 qu’un spécimen contenant le 1" clizipijre de la Genèse, accompagné de notes. Le il-lus Îeslmnmlnm, d’uprt*-s le mönic manuscrit alexaudria, lut publié. en 1701-1720. par J.-E. Grabiî lvoyàce nomi. Un trouve, aux le atériel de ce manusc à que ues ir tållii dális les literary dlzecdotei, par Ni¢lxols, l.. Ô, #1 13 etduiv.