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Melchisedech Christi typo, 1745, in-4° ; 11° Grammaire de la langue hébraïque, avec tableaux (all.), Gœttingue, 1735 ; 12° Antiquitates Hebræorum de Israeliticæ gentis origine, fatis, rebus sacris, civilibus et domesticis, fide, moribus, ritibus et consuetudinibus antíquioribus, recentioribus, Gœttingue, 1743, 2 vol. in-8°. Wœhner a donné, dans cet ouvrage, une histoire littéraire des Juifs, bien supérieure à celles qui ont paru jusqu’à présent.G—y.

WOELFL (Joseph), pianiste et compositeur, naquit à Saltzbourg en 1772, et étudia les éléments de la musique dans sa ville natale, où il eut l’avantage de compter parmi ses maîtres Léopold Mozart et Michel Haydn. Au commencement de 1794, il se mit à voyager et dirigea sa course vers la Pologne, dont la capitale l’arrêta quelque temps. Il fit un séjour plus long à Vienne, où, en 1795, il donna son premier opéra (le Hollenberg), et jeta ainsi les fondements de sa réputation. Il parcourut ensuite l’intérieur de l’Allemagne, s’arrêtant de temps en temps dans les villes principales et y donnant des concerts qui bientôt attirèrent une foule extraordinaire. Il avait ainsi visité Prague, Dresde, Leipsick, Berlin et Hambourg, lorsqu’en 1799 il partit pour l’Angleterre, où il reçut encore un accueil plus distingué et où son jeu brillant, léger et suave, excita l’enthousiasme. Venu en France deux ans après, 1801, il passa à Paris pour le pianiste le plus extraordinaire de l’Europe, et entendit ses louanges retentir dans toutes les feuilles publiques ainsi que dans les salons. Il fut placé comme maître de musique auprès de l’impératrice Joséphine. Après la chute de l’empire, il se rendit en Suisse ; mais, y trouvant peu de ressources, il passa en Angleterre, où il ne fut point plus heureux. Habitué longtemps à une existence luxueuse, et doué de cette imprévoyance qui est assez fréquente chez les artistes, il tomba dans la misère et mourut vers la fin de 1814, vivement regretté de tous les amis de l’art musical. En effet, quoique la principale partie de sa gloire, et surtout de ses richesses, fût due à la brillante facilité de son exécution, il avait un talent estimé comme compositeur, et a produit un très-grand nombre de morceaux. Cinq seulement ont été destinés au théâtre, ce sont : 1° le Hollenberg, opéra, Vienne, 1795 ; 2° la Belle Laitière, opéra-comique, Vienne, 1797 ; 3° la Tête sans homme, opéra-comique, Vienne, 1798 ; 4° le Cheval de Troie, opéra-comique ; 5° enfin, l’Amour romanesque, opéra comique, Paris, 1804. La musique de cette bluette fut généralement goûtée : on s’accorda à y trouver des chants purs, des accompagnements riches et de bon effet, de la science et de la grâce dans les modulations. Le reste des œuvres de Woelfl ne se compose, à l’exception d’une bonne méthode de piano (School fort the piano-forte), que de musique de salon ; mais on n’en compte pas moins de cinquante. Les principaux sont des trios, duos, concertos et sonates, parmi lesquels l’œuvre 23 (trois grands trios pour le clavecin, violon et violoncelle), l’œuvre 41 (Non plus ultra, grande sonate pour P.-F.) et l’œuvre 49, dédiée à madame Ferrari, méritent une mention des plus honorables. On entend aussi avec plaisir une foule de variations, riches et élégantes broderies qu’il a jetées sur des chants favoris, tirés d’opéras italiens et allemands, entre autres celle sur deux airs du Labyrinthe et sur l’ariette La stessa, la stessissima.P—ot.

WOELFLEIN ou LUPULUS (Henri), hagiographe, né vers 1470 à Berne, d’une famille honorable, fut recteur du gymnase de Berne, et contribua beaucoup à ranimer en Suisse la culture des lettres et surtout des langues anciennes. Au nombre de ses disciples, il compta le célèbre Zuingle (voy. ce nom), dont il devait plus tard partager les erreurs. Un cordelier milanais, envoyé dans le canton de Berne pour y prêcher les indulgences accordées par le pape Léon X, choisit Woelflein pour interprète, et n’eut qu’à se louer du zèle avec lequel il seconda son pieux trafic. Cependant Woelflein éprouvait déjà des doutes sur l’efficacité réelle des mérites qu’on acquérait à prix d’argent. Un canonicat du chapitre de Berne avait été la récompense de ses services dans l’enseignement. Néanmoins il se déclara l’un des premiers pour la réforme religieuse ; et, comme tous les novateurs de la même époque, il passa de la critique des abus à celle des dogmes les plus respectables. S’étant marié en 1524, il fut privé de son canonicat ; mais, en 1527, il fut nommé secrétaire du consistoire. On ignore l’époque de sa mort ; mais on est certain qu’il survécut à Zuingle, puisqu’il composa son épitaphe, en un distique latin chronographique, qu’on trouve dans les Fragments historiques sur Berne, t. 1, p. 334. Ainsi l’on ne peut placer la mort de Woelflein qu’après l’année 1531. On cite de lui : 1° la Vie de l’ermite Nicolas de Fluc (voy. ce nom). Elle est écrite en latin et fut publiée en 1501. On l’a reproduite par les soins d’Eichhorn, Fribourg, 1608, 1613, et depuis à Constance, en 1631. Cette Vie est dédiée au fameux cardinal Schinner (voy. ce nom). La préface, adressée aux habitants du canton d’Underwald, a été recueillie dans les Acta sanctorum des Bollandistes, mars, t. 3, p. 427. 2° La Vie de St-Vincent, patron de Berne, Bâle, 1517, in-8°. On aperçoit déjà dans quelques passages le penchant de l’auteur pour les opinions des réformateurs. W—s.

WŒLLNER (Jean-Christophe de), né le 19 mai 1732 à Dœberitz, village de la Marche électorale, où son père était ministre de la religion, étudia la théologie à l’université de Halle, et entra dans l’état ecclésiastique. On lui donna, en 1755, la cure du village de Gross-Behnitz, aux environs