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fet, Kosciusko le nomme commissaire civil et militaire. Wodzicki organise en cette qualité le service de l’armée polonaise ; puis, simple soldat dans le régiment de Joseph Wodzicki, son oncle, il prit part a toutes les actions livrées aux Russes et aux Prussiens, et ce ne fut qu’après la bataille de Macijowice, dont l’issue fut si funeste aux armes polonaises et qui arracha à Kosciusko ce cri de désespoir : Finis Poloniæ, que le jeune Wodzicki revint dans ses foyers. On sait ne qui suivit : le troisième et dernier partage de la Pologne, puis les espérances que donna l’alliance de Napoléon. Après la chute de ce grand capitaine. Wodzicki, qui déjà avait été nommé par le roi de Saxe préfet de Varsovie, fut choisi pour président de la république de Cracovie par les puissances qui se qualifiaient protectrices de ce petit Etat. Ce choix fut renouvelé cinq fois, et pendant quinze ans il remplit ces fonctions assez difficiles alors. Lors de l’insurrection de 1830, Wodzicki conseilla a ses concitoyens de maintenir la neutralité du territoire de Cracovie, de manière à se le réserver comme un asile en cas de revers. Mais l’ardeur des insurgés ne se rendit point a ce conseil d’un compatriote expérimenté. Wodzicki se démit alors de ses fonctions ; mais il alla offrir ses services au gouvernement de Varsovie, l’inaction ne lui paraissant point permise en un temps de lutte suprême. Il présida le sénat, au sein duquel il appuya tout ce qu’il jugeait de nature à assurer le salut du pays. La prise de Varsovie le décida à se retirer définitivement de la politique. Il chercha, à la manière des anciens, des consolations dans l’horticulture, à laquelle il se livra avec une sorte de passion dans son château de Niedzwiedr. Il écrivit même sur la botanique, et il rédigea le premier journal d’horticulture qui eût paru en Pologne. Stanislas Wodzicki mourut le 14 mars 1843. La nouvelle de sa mort causa une sensation douloureuse à Cracovie. Ce jour-la, les théâtres furent fermés dans la ville dont Wodzickl avait été si longtemps le premier et sage magistrat. L. R-l.

WŒHNER (André-George), professeur de angues orientales li l’université de Gœttingue, né. le 211 février 1693, dans le comté de Hoya, reçut les premières leçons de grec et d’hébreu de son père, qui, en 1710, le conduisit à l’université d’Helmatadt. Après un au et demi de séjour dans cette école, le jeune Wœhner fut en état de donner, sur la langue grecque et sur les langues orientales, des leçons qui attirèrent un grand concours d’auditeurs. En 1715, il publia sa Grammaire grecque, d’après le vœu de.l.-Alb. Fabricius, qui, en sa qualité d’inspecteur général des études, l’introduisit dans les écoles du pays de Brunswick. De Helmstadt Wœhner revint à Gœttingue. où il publia, en 1735, sa Grammaire hébraïque, la première qui ait paru à cette école si célèbre. En 1739, il obtint la chaire qui faisait l’objet de ses vœux, celle des langues orientales. Voulant donner ù ses études toute la perfection possible. il attire dans sa maison et il Y tlüflie pendant six ans Benjamin Wolf Ginsbourg, médecin de Gcettinttue. Ce savant Israélite était tellement instruit dans l’histoire et la littérature de sa nation, qu’on l’appelait le Diotiomaaire vivant du Talmud. En conversant et en étudiant constamment avec lui. Wœhner devint un des premiers orientalistes de l’Allemagne. Il mourut à Gœttingue le 21 février 1762. Nous flYofIi de lui : 1° Grammaire de la langue grecque (all.), Wolfenbuttel, 1715 et 1753. in-8°. Au lieu du verbe súmu, qui n’est peint régulier au parfait, il prit pour paradigme l’ancien verbe em, nm. qu’il trouvait beaucoup plus propre pour servir de base à son tableau. Il chercha à perfectionner la théorie des aoristes, de laquelle Mélanchlhon dit :

Hoc opus, /tie labor eat, aecernere Iempera. 2° Syrataxia grâce, ou Particularités de la langue grecque, Wolfenbuttel, 1716, in-8°. C’était. a proprement parler, la seconde partie de sa grammaire. 3° Dimrtatio pltílaloyica ia 2 Reg.. vm, 2, qua David. dloabitarum, ¿, ¿o, . rrudeliuas numero eximítur, Gœttingue. 1738, in-Fi". Cette dissertation, qui n’a rapport qu’à un seul verset de l’Ecriture sainte, est intéressante par les détails. l’auteur y explique les rapports des hloahites avec les israélites, et surtout avec David. Ayant présenté les différentes traductions, il en donne lui-même trois, qui justifient également David. La dernière, qui est la meilleure. dit : Prelío quoqau vieil’ Meabitaa, ques in farm., distribuil, supplice : aibifaclos, Dima qaippa turrnu ducripair, qua : midaru : eiaeivnum anim demon. quod in vita eeaurearet. Alqus in ltfoabila servi Dmridia /qui sunt, qui tribute pendan aogarenmr. D’après cette version, David n’aurait fait mourir que les chefs de la rébellion. 4’ De Endoranai prestigiorríno, Gœttingue. 1738, in-M. Il y est question de la célèbre Pythonisse que Saul slla consulter la veille de la bataille Ide Gelboé. 5° De prenir ia sapin ínímici, ou Du charbons ardent : rassemblé : sur la me de son ennemi, dans les Prov, 25, et aux Rom., 12. Gœttimruc. 1738, in-t°. En traitant re sujet, l’auteur examine les traditions des Juifs et les opinions des rabbius sur le livre des Proverbes. 6° Sur la réponse de. Iésrμ-Christ au Juifs. Ev. de St-Jean, ch. 8. v. 2li. Selon la Vulgate, Jésus répondit : Prirrvípírml qui et loqaor vobis. Selon notre auteur. on devrait lire : (load in prim-ipía locrmn sum, hoc et ipsum num : luquor uobia. Il prétend que cette explication est la seule qui dissipe l’obscurité de ce passage. 7’ Dinerlalio plriloloyica de erudílíonejudaira, Gœltingue. 1712, in-lv. Dans ce traité, l’auteur B rassemblé les traditions qu’il avait reçues ds son maître, Benjamin Wolf, sur la littérature des Juifs. 8° Ik Hebrœorrms prosélytes, Gœttingue. 17å3, in-4° ; 9° Da calle spmaeulorun. 1712. in-M ; 10° De