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blanc, comme étant le mieux adapté au dialogue ; et il a rendu presque tous les chœurs dans des odes pindariques. Quel que soit le mérite de ce travail, la traduction du même tragique, par Robert Potter, qui fut imprimée presque en même temps, est plus estimée. Wodhull profita d’un court intervalle de paix pour venir, en 1803, dans la capitale de la France, visiter les grandes bibliothèques qu’elle renferme. Il fut un des Anglais que le chef du gouvernement français retint alors prisonniers. On le mit ensuite en liberté, par égard pour son âge ; mais Wodhull ne rentra dans son pays qu’accablé d’infirmités. En 1804, il corrigea et réunit les poésies qu’il avait données au public séparément, et en forma, sous le titre de Poëmes divers (Miscellaneous poems), un volume in-8°, orné de son portrait et destiné à ses amis. Outre l’Egalité du genre humain, on trouve dans ce volume, entre autres productions, cinq odes et treize épîtres adressées à différents amis. L’auteur n’y a pas admis une Ode à la critique, composée dans sa jeunesse et dirigée contre le mérite littéraire de Thomas Warton ; mais celui-ci, pour se donner sans doute le plaisir d’une petite vengeance, a pris soin de conserver cet opuscule peu estimable, en l’insérant dans le recueil intitulé le Saucisson d’Oxford. Wodhull est mort dans son lieu natal. le 10 novembre 1816. On a rendu hommage à ses vertus, et surtout à sa bienfaisance sans faste. Après avoir donné un grand nombre de ses livres, il en a encore laissé plus de quatre mille, qui étaient, pour la plupart, des premières éditions et des monuments de l’imprimerie naissante. L.

WODROW (Robert), Ecossais, fameux par une histoire ecclésiastique de son temps, naquit en 1679. Il était fils du révérend James Wodrow, professeur de théologie à l’université de Glascow, et l’un des ministres de cette ville, où le jeune Wodrow fit ses cours académiques sous la direction de son père. Après les avoir achevés, il lut nommée bibliothécaire de l’université. Il était né avec le goût des recherches et des études d’érudition. C’était une belle occasion pour satisfaire ce penchant, et il en profita. Ce fut surtout l’histoire et les antiquités de l’Eglise d’Ecosse qu’il eut en vue ; et pendant les quatre ans qu’il demeura dans ce poste, il trouva le temps de recueillir d’excellents et nombreux matériaux, que parla suite il sut mettre en œuvre. Cependant il ne borna point a cela son travail ; et les antiquités celtiques, romaines et britanniques y eurent part. Il rassembla des médailles, des inscriptions, et fut, dit-on, en Ecosse, un des premiers qui y cultivèrent les sciences naturelles. On voit par des lettres de sa main, conservées parmi ses papiers, qu’il était en correspondance avec des savants qui s’occupaient de ces objets ; et lui-même laissa une collection de fossiles, de minéraux, de plantes pétrifiées et d’autres curiosités. Il quitta Glascow, en 1703, pour se livrer à la prédication, y obtint des succès et acquit la réputation d’un des premiers et des plus habiles théologiens de l’Ecosse. La même année, la cure d’Eastwood ayant vaqué, il en fut pourvu ; humble et mince bénéfice qu’il conserva toute sa vie, sans porter plus haut son ambition, quoique de Glascow et de Stirling il lui eût été fait des offres très-avantageuses. Mais il était estimé et chéri de ses paroissiens, qui ne l’auraient vu partir qu’avec regret et une peine extrême ; de sorte que son inclination s’accordant avec leurs désirs, il se refusa à tout changement. Cet homme savant et modeste, à qui, sans l’erreur dans laquelle il avait eu le malheur d’être élevé, on n’aurait aucun reproche à faire, mourut le 21 mars 1734, âgé seulement de 55 ans. Son ouvrage, publié en 1721, a pour titre : The history of the singular sufferings of the church of Scotland, during the twenty eight years immediately preceding the revolution, 2 vol. in-fol., c’est-à-dire : Histoire des souffrances singulières de l’Eglise d’Ecosse pendant les vingt-huit ans qui précédèrent immédiatement la révolution. Cet ouvrage, écrit avec une fidélité qui ne laisse aucun doute, et appuyé, à la fin de chaque volume, de pièces justificatives. n’excita pas d’abord une grande attention, même dans le pays où les événements s’étaient passés, et moins encore en Angleterre, où il demeura presque inconnu, si ce n’est peut-être par l’Abrégé qu’en a donné le révérend Cruickshancks ; mais depuis la publication de l’œuvre historique du célèbre et honorable Charles-James Fox et des écrits de Sommerville et Laing, sa réputation et son prix se sont fort accrus. « Aucun fait historique, dit Fox, n’a une certitude plus assurée que ceux qui sont rapportés par Wodrow. Dans tous les cas où il s’est agi de les confronter avec les monuments historiques, on il les a trouvés parfaitement exacts. » L’Histoire des souffrances de l’Eglise d’Ecosse a été réimprimée en 1829, en 4 volumes in-8°. avec une notice, par Robert Barns de Paisley. Wodrow passa les douze dernières années de sa vie à recueillir des notes biographiques sur les auteurs de la réformation d’Ecosse, les principaux personnages qui la propagèrent, et sur les théologiens presbytériens les plus renommés. Ces notes, restées manuscrites. sont conservées dans la bibliothèque publique de Glascow.  L-y.

WODZICKI (Stanislas), homme politique polonais, naquit en 1763. Il était fils de François Wodzicki, staroste de Grzybow et de Sophie Krasinska, sœur de la princesse de Courlande. Il reçut dans sa première enfance les soins de la princesse Lubomirska, sa tante, et plus tard il fut élevé sous la direction de l’évêque Michel Wodzicki, son parent, grand chancelier du royaume de Pologne. Stanislas Wodzicki sortait du collége des jésuites de Leopol, lors de l’insurrection de 1794. Il n’eut rien de plus pressé que d’offrir ses services au héros de l’époque. En ef-