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BIOGRAPHIE UNIVERSELLE.


W

WOBESER (Ernest-Guillaume de), littérateur allemand, né en 1727 à Lukenwald, dans le pays de Brandebourg, passa dix-huit ans à la cour du prince de Neuwied, qui, pendant la guerre de sept ans, l’employa dans des missions importantes. Il quitta, en 1764, la religion protestante pour entrer dans la communion des anabaptistes ou frères moraves, auxquels depuis cette époque il consacra son activité et ses connaissances dans le maniement des affaires. Il a traduit en vers : 1° les Odes d’Horace, Leipsick, 1779, et Gœrlitz, 1795 ; 2° l’Iliade d’Homère, Leipsick, 1781-1787 ; 3° les Psaumes de David, Winterthur, 1793. Il a aussi fait paraître le Recueil de ses poésies, Francfort, 1758, et Leipsick, 1779. Il était occupé à traduire l’Enéide, et il terminait le troisième livre, lorsque la mort le surprit, le 16 décembre 1795, à Herrnhut, chef-lieu de la communion des Frères, dans la haute Lusace.  G-y.

WOCHER (May), linguiste et publiciste allemand, naquit vers la fin du 18e siècle, se voua à l’enseignement et devint directeur du gymnase catholique d’Ebingen, dans le Wurtemberg. Il mourut le 21 août 1843, laissant d’assez remarquables ouvrages de linguistique, en particulier : 1° De la formation d’une association ayant pour objet la suppression de la loi du célibat, 1831 ; 2° De la forme des noms chez les Hébreux, expliquée d’après le système d’Ewald, 1832 ; 3° Phonologie générale, ou Grammaire naturelle de la langue de l’humanité, 1841 ; 4° Du développement de la langue allemande depuis le 4e siècle jusqu’à nos jours, 1843 ; 5° Nouvelle phonologie des langues allemande, anglaise, française, en tant que théorie de l’essence naturelle de la langue, 1846 ; 6° La construction latine expliquée par des principes logiques et phonétiques, 1848. L. R-l.

WOCQUIER (Léon), littérateur belge, né en 1815, se consacra à l’enseignement après avoir fait de bonnes études à Louvain ; au mois d’octobre 1850, il fut agrégé à la faculté philosophique de Gand, et il occupa les chaires d’anthropologie et de logique. Il s’est fait surtout connaître comme traducteur des romans d’Henri Conscience[1] ; ces charmants récits étaient à peu près inconnus de l’Europe lettrée tant qu’ils restaient exclusivement à l’usage des Flamands ; en les faisant passer dans la langue française, Wocquier leur donna une large publicité. Grace à lui on vit paraître successivement les Scènes de la vie flamande, 1854 ; les Veillées flamandes, 1855 ; la Guerre des paysans, 1855. Les Mémoires de Conscience, traduits sur le manuscrit, furent mis au jour simultanément en flamand et en français en 1858. S’exerçant sur d’autres auteurs néerlandais, Wocquier donna en 1856 une traduction des Scènes de la vie hollandaise, ouvrage d’Hildebrand, fort goûté dans les Pays-Bas, mais qui n’a pas fait grande sensation ailleurs. Ce littérateur avait, comme bien d’autres, débuté par un volume de vers : les Souvenirs de la vie universitaire, ou Aimer sans savoir (Liége, 1847), qui furent très-peu remarqués ; les Chroniques historiques et traditions populaires du Luxembourg (Bruxelles, 1842, 2 vol. in-8°), étaient un livre plus sérieux, mais d’un intérêt local. L’activité intellectuelle de Wocquier faisait attendre de lui quelques travaux importants, et il les préparait avec ardeur, mais une mort prématurée l’enleva en 1864. Z.

WODHULL (Michael), littérateur anglais, né en 1740 à Thenford, en Northamptonshire, reçut la première instruction à Twyford, en Buckinghamshire, et fit ses études à l’école de Winchester et à l’université d’Oxford. La mort de son père le rendit de bonne heure possesseur d’une fortune considérable, qui lui permit de se livrer presque uniquement a son goût pour la culture des lettres, ainsi que pour l’acquisition des livres précieux et rares. Il publia, à divers intervalles, des poëmes qui respirent en général des sentiments nobles et élevés, particulièrement l’Egalité du genre humain, 1765, qui reparut avec des améliorations, en 1798, in-8°. Mais il est plus généralement connu comme traducteur, en vers anglais, de toutes les tragédies et fragments qui restent d’Euripide. Cette traduction parut pour la première fois en 1782, 4 vol. in-8°, et a été réimprimée depuis en 3 volumes de même format. Le traducteur a donné la préférence au vers

  1. On peut consulter à l’égard de cet écrivain, en possession d’une réputation méritée, une étude de M. Saint-René Taillandier, insérée dans la Revue des Deux-Mondes, année 1867.