Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 44.djvu/156

Cette page n’a pas encore été corrigée


- VOY une sévérité qîïelles ll : lui par-donnèrent jamais. Le monarque isaant ses généraux les soins du commandement, lit plus par sa seule présence à l’armée que leurs plus savantes manœuvres. La victoire fut ramenée sous des drapeaux qu’elle aiilvèait trop longtemps abandonnés. Les deux res d’Argenson urent regardés comme étant en partie les moteurs de ce grand réveil de la France. Le ministre de la guerre, qui avait pourvu l’armée de tout ce qui pouvait faciliter a guerre de canîpagne etide siège, accompagna son souverain à a prise e Itenin. Ypres, Furnos et Fribourg. L’année 17 !t5 fut marquée par un des plus brillants faits d’armes que la France compte dans ses annales. Nous avons dit, dans un des articles précédents, que les deux ministres du jauni d Argeliison se trouvèrent avec Louis XV à ai journée etiontenoy. M. de Voyez, fils aîné du minute illtrgenson, Cl%I’§t !lIllt |lll€ anglaise, ii ai tête du régiment e Berry ut pendant deux heures tenu pour mort par s père. l luit canons anglais, pris à celttî bataille, furent donnés par le roi au ministre e a guerre, en récompense do ses $1. !î’lC€S· Cette victoire en amena d’autres qui eurent pour résultat la soumission de toute la Belgique. Les savantes manœuv res de Maurice de Saw cl I intrépidité de Lovvendalil eurent sans doute la plus grande’part à ces succès ; mais d ·rgen-un s’associa par ses talents à la gloire des guerriers. Par sa fermeté et sa prudence il lit sâit-c€•der la au ; lésordr’e, a confiance au écouragernent. À rès a paix si peu avantageuse d’Aix-la-Chapelle il 7·t8 ;, il fallait pourvoir à la tranquillité delïntérieur. Il y eut à Paris des émeutes, es cabales et des partis de toute espèce. Le comte d’Argenson soutenait le clergé contre le parlement, et il protégeait les philosophes. Il y avait du reste au conseil rivalité entre c garde des sceaux et lui, au sujet des discussions politiques et religieuses du moment ; mais les avis du comte d’Arge11son plaisaient davantage au rtü lâ fut chargé de punir par l’exil la résistance e eux des chambres du parlement de Paris. Un des plus grands éloges à donner au comte d’Àl’8811Soll est de s’être etforcô d’inspirer au monarque le goût des monuments utiles. Une école militaire fut fondée par un édit de janvier tïiit. Il protégea spécialement l’établissement des Invalides du à Louis XIV ; et ce fut pour eux qu’il fit ropginter vis-à-vis de leur hôtel la promenade a quelle il donna le nom de Chap-Elgaère. lfédit du l•novembre même année Kar lequel il avait réglé Iïnstitution d’une nolesse militaire acquise de droit a tous ceux qui parviendraient au grade d’officiers généraux, fut vivement apslaudz. Le corps deî grenadin de Francs. un ea pus beaux de’armée, et qui contribua particulièrement à nos succès, dut son

; existence au même ministre. Ce furent sept régiments

forméa de nouvelles recrues. qui rivalisèrent des leur origine avec les troupes les mieux

VOY IM aguerries. À dater de Uhfl, il réunit au département de la guerre celui de Paris, qui entraînait par toutes ses attributions la direction des académies. il fut invité cette année à prendre place dans colle des inscriptions ; et souvent il en encouragea les travaux par sa présence et par de sages règlements. Il avait encore la surveillance de l’imprimerie royale, des théâtres, de la bibliothèque du roi et des haras, dont avait été chargé xl. de Maurepas. La capitale doit à son administration la première idée de la place Louis XV et des beaux édifices qui la décorent, ainsi que de la rue Royale. Le projet en fut conçu en souvenir de la bataille de Fontenoy. Les compagnies du gm, milice composée d’artisans et de bourgeois, qui étaient jusque-là méprisées, reçurent, sous la même directions, une tenue plus régulière. Aux lumières de son frère ainé. le comte d’Argenson joignait des fortunes qui le rendaient plus propre a se maintenir à la cour. Doué dune figure agréable, d’un abord prévenant, d’un esprit orné ; ayant une conception prompte, une conversation animée, enfin une facilité de caractère qui se pliait aux circonstances, mais ne se relâchant en rien de la ténacité de ses vues, il fut regardé comme un des lionnnes les plus aimables et les mieux organisés de son siècle. « ll savait, dit Lacretolle, plaire sans s’avilir, et cacher des pensées hautes sous des fermes légères. » tie fut de tous les ministres de Louis XV celui pour lequel il montra le plus de goût et d’amitié. Ce monarque eut le courage de le maintenir, en dépit des favorites, qui, toutes, le détestèrent ii l’envi, surtout madame de Pompadour. Peutètre serait-il sorti vainqueur de la longue rivalité qu’il eut ai soutenir avec cette maîtresse impérieuse ; mais tier d’avoir aussi résisté très-longtemps au parlement, et comptant sur l’appui du Dauphin en cas de malheur, il montra pour ce prince, dans une circonstance critique (la tentative d’assassinat faite sur Louis XV, par Damien), un empressement que le roi eut de la peine à pardonner. D’Ar ;. ; enson se réunit alors à Machuult pour conseiller à la marquise de quitter la cour. Mais son royal amant revint bientôt à elle, et les deux ministres furent sacrifiés. L’ordre d’exil fut signifié au ministre de la guerre par une lettre, de cachet, rédigée d’une manière trè-s-sèclie et très-dure, en février 1757. Ainsi la France fut privée de deux véritables hommes d’État. Il laissa des souvenirs qui furent longtemps à s’eli’acer. Mais, au total, il ne fut point regretté comme il l’eût été quelques années plus tot, avant que les querelles du parlement eussent indisposé contre lui l’opinion publique, dont, après la guerre de i tîtt, il avait été l’idole. Une administration de quinze années, quels que soient ses mérites, fatigue une nation avide de changement. La guerre était l’élëment du comte (l’ÀI’K(9115OIlQ c°était là que ses talentgparaissaient dans tout leur jour. Les fautes de ses successeurs furent la meilleure