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’0’ lettres ; mais son goûtdomiiiai1tleportaitàl’histoire et à la bibliographie. Les pays étrangers, comme la France, avaient contribué à lîvrincr sa bibliothèque, la plus complète, la mieux choisie et la plus nombreuse qui ait peut—ètre jamais été en la possession : d’un particu ier ; elle était riche, surtout en poëtes et en romanciers, à dater de ceux qui, dans le ll• siècle, ont écrit en langue romane. Libre de tous soins publics, il mit en ordre’cette magnifique collection, et en dressa un catalogue exact. l)’environ cent mille volumes, appartenant au marquis de Paulmy, il n’y· en a qu’un pelitnombre, et des moins intéressants, ii la tête desquels on ne lise pas une notice instructive, écrite ou dictée par lui. Aussi tous les gens de lettres profitaient-ils sans cesse d’un tel trésor. Son amour pour les livres lui fit naître le désir d’en augmenter personnellement le nombre ; et en peu d’années il produisit plus de volumes que n’en ont enùmté pendant leur vie entière des écrivains renommés par leur fécondité. M. Magnin, de Salins. son lnililiotliéeaire, eut beaucoup de part à la rédaction de ses ouvrages. Ce fut au eiimmencement de lîîîi qu’il eonçut et pulilia le plan de la Ilililiothéque unirzvscllc des ramena ; et l’on vit paraître dans la même année plusieurs volumes de cet ouvrage. Il en donna environ quarante jusqu’à la fin de 1778, que des raisons particulii-r«·s le ilétei’minérent a abandonner l’entreprise. Ses continugteui-s ne firent pas oublier la partie qu’il avait dirigée, et dont tous les m·>r«·eauv avaient éte composés ou i-e toue liés par lui.. peine eut-il renonce a la llililimliiqur des rmmms, qu’il s’occupa des.lIélanyrs lllllllf gmmle Iiilili’nlln’qu¢*. 011’l’tlKt’plllâ sérieux. plus important. et plus utile roy. Coxnsr-o’t>nvii.i.i ; 12’est. pour ainsi dire, l’i-spi-i1 de l’imuiense bil¤liotlii-que de l’aulmy·, et le principal résultat des notes ou observations t]U’ll avait écrites sur tous ses livres. Les gens du monde y’troment tlt’s notions ordinaii-ement aussi amusantes qu’instru<·ti*·es. sur bien des objets qui sont du domaine de l’instruction litl(¢’l’i]ll’C ou st’lentIllqUt’ ; et lt*S Sll’ülllS (lt’ |lt’ul’t*: sion y· reconnaissent leurs premières études : en moins de huit années, ce recueil s’éleva a soixante-cinq wïluines. et les matériau furent réunis pour ceux., ui devaient suivre. Voyant sans eesse les hommes ile son temps qui avaient eu le plus de succès dans les genres légers de la littérature, il composa. soit en sovielé mec quelques-uns d’entre eux, soit tout seul. des romans, des t’lIIIII$0|IS de ClI’CCt|I>lilllC’, et des opéras Cof|Il«]l’$ en vaudevilles. t’ne fois que Voyez d’, rgenson ent pris le parti de iiy re dans la retraite. il se déinit su-cessiv·•in.~nt de toutes les places qui pouvaient géner sa liberté, et ne se réserva. outre le ; ; gouvernement de l’arsenal de Paris. que la charge de chancelier de la reine, qui. À sa mort. dev ait être perdue pour sa famille. Devenu homme privé, il garda toute sa maison, ne voulant pas

VOY M9 que son changement d’etatg qui n’avait point été un malheur pom· lui, en fut un pour ceux qui s’étaient attaches il sa fortune. Dans ses dernières années, jouissant du vrai bonheur au milieu de tous les siens, de ses amis et de ses livres, il ne formait plus qu’un vœu : c’était que sa précieuse et très-considérable bibliothèque ne fùt pas dememhrée, quand il aurait cesse d’exister. Le comte •.l’Artois en acquit la propriété (I 78 I), à condition que l’ancieu possesseur continuerait d’en disposer toute sa vie. C’est la bibliothèque dite de l’Armml. Paulmy avait donne au public un ouvrage ile son père, l10n.sidà-arion.« sur Ie goût : c :·n¢m¢•nt de la H·am-e. Il mil. en ordre et fit paraître. en 17811. des Essais dans le yoiiz de ceux de Jlonmiyue, que le marquis d’Argenson avait aussi composés. Il était simple dans ses mœurs. dans ses manières, dans ses habits, et jusque dans ses livres. Probe jusqu’au scrupule, noble et i les inter esse, il employait eliaque année une sonuneconsicterable à soulatzer l’infortune. Il m.·m-ut. À la suite d’infirmités très-douloureuses, le ll) août ITA ?. lie son sei-onil mariagre avec manleznoiselle liyot de la ]lill’t’llt’. il avait lais-e une fille unique, la duchesse de Luvenibourg. Son éloge, d’où a été tire le foml de cet article. lut lu dans la séance publique de la St·)Iartin, 1788, à l’académie des inscriptions, par Daeier ; il en était membre honoraire ainsi que ile l’.icadémie des sciences. L—i-e. ’t>l’l£lt (Blanc-lumai : mt’. comte d’Argenson, frère de ltene-l, ouis dont l’arliele est plus haut, et oncle du pm··=u····i, naquit à Paris le lt} aout ltiitü. Avocat du roi au Chatelet en 1718, il fut, l’année suivante, conseiller illîtat et maître des’ requêtes. Il n’aait pas atteint l’:’• ;.ce de majorité lorsqu’on père lui transmit, le 6 janvier 1720, la lieu enance de police de Paris. Le jeune d’·rgenson n’avait rien, en arrivant à cette place. qui rappelait le sombre extérieur de celui auquel il suecedait. On remarquait en lui, ainsi qu’en son frère alne, un goût plus vif pour les beaux-arts et pour les helles-lettres. Les conseils qu’il osa présenter en opposition au systenie de Law furent il’abord bien reçus. mais decredites ensuite par ceux qui avaient intérêt à ce qu’on ne les suiv il pas ; et la retraite du garde des sceaux entraîna celle de son fils. Le duc d’t)rleans envoya bientôt ce dernier comme intendant à Tours, et il fut fait presque en même temps. sur la ileniission de son frère ainé. chancelier de l’or«lre de St-Louis. charge qu’avait posseilee leur père. Il ne resta qu’tltl au en’l’oUI’ ; iin•·. et. Se il Iïlppelë auv ûmctions de lieutenant général de police ; mais il les quitta. le 2 janvier 1721, et pour deilonnnapzement fut nommé conseiller d’État. l.e régent, peu de temps avant sa mort, l’avait institue son chancelier et le surintendant de son apanage. l)’.·rgenson entra très-avant dans la confiance de ce prince. qui le jugeait propre aux connaissions Jes plus délicates. Quand l’evêque