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VIA ta grand-doc lvrlsntopelk étant mort (ttt3), une diète générale. rassemblée a [low, envoya des députés I Vladimir. pour lui offrir le grand-duché, commepa plu digit : fpfrnil les princes russes. Il refusa encore une s, en otfraut de soutenir un autre prince qui, selon lui, y avait plus de droit. Quand on apprit cette réponse à Kiow. la populace se souleva et s’aban onna à tous les excès. On fit à Vladimir de nouvelles instances auxquelles il ne put résister ; il-fut reçu dans cette capitale aux acclamations du peuple, et tout rentra dans l’ordre. Voulant donner a la Russie une féte à la fois nationale et religieuse, gui contribuât à consolider la paix intérieure, il t annoncer’que les reliques des saints Boris et Gleb seraient transférées dans une église nouvellement construite en leur honneur. On accourut des rovinces les plus éloignées, et la foule était telle que, our se faire un passage, Vladimir, qui ne voul)alt point s’entourer de sa garde, donna l’ordre de jeter au peuple des fourrures et des pièces d’argent afin de l’é|oigner ; pendant trois jours, il traita à ses dépens les pauvres et les étrangers. Lorsque la dernière séditiun éclata, le peuple s’était jeté sur les juifs qui, profitant des malheurs publics, accablaient et pressuraient leurs débiteurs. Pour remédier à cette calamité, Vladimir rassemble des hommes sages, et d’après leurs avis il publia, contre l’usuI·e, une loi qui fut ajoutée au code d’Yaroslaw, son aïeul. Résolu de se consacrer uniquement à l’administration intérieure, il confia à ses fils le commandement des armées ; Mztislas marcha contre les Telioudes ou Livoniens. et leur enleva la ville d’Odempé (tete d’ours). Vszéwolod, le plus jeune, entreprit contre les Finlandais une expédition qui fut extrêmemenfpénible, cette contrée glaciale ne lui ayant offert aucune ressource pour les chevaux ni pour les hommes. Le prince George ou Youri descendit le Volga et rentra dans la principauté, chargé de butin, après avoir chàtie les Bulgares d’Orient. ·Yaropolk.’le troisième parmi ces princes, eut des succès brillants sur le Don ; il enleva aux Kumaus trois de leurs villes, et revint avec un grand nombre de prisonniers. Les Pieczyngowiens, les Torques et les autres anciens peuples, que les Kumans avaient chassés des bords de la mer Noire et dès rives du Don, erraient dans les provinces de la Russie méridionale ; Vladimir les força de s’établir sur les rives du Dniéper. où ils sont connus sous le nom de Klabaulu noirs ou Circauievu. En lllti, il envoya son fils Viatcheslas contre l’empire grec : les troubles intérieurs survenus en Orient donnèrent probablement lieu à cette expédition, dont les détails sont peu connus. Le prince Léon. fils de l’empereur Diogène et gendre de Vladimir, s’étant emparé des bords du Danube, l’empereur Alexis Gomnène l’avait fait assassiner à Dorostol. Pour venger cette mort et pour conserver les droits que le jeune prince Basile, flls.de Léon et

rh. · 1 | - petil-flls de Vladimir, pouvait dvolr, celui-ci dirigea sur Andrinople uno armée qui s’empara de la Thrace. Alexia, effrayé, s’empressa d’envoyer à Kiovv des dons précieux, entre autres, un crucifix fait avec du bois de la vraie croix, la coupe de cornaline dont se servait l’empereur Auguste, la couronne, la chaîne d’or et le collier que portait Constantin Monomaque ; aïeul de’diniir. Le métropolitain d’Éphèse, chargé rir ces dons, ayant décidé le grand prine aire la paix, se rendit avec lui dans la cathéd ale de Kiow, où ll plaça sur sa tête la couronne impériale, en lo proclamant czar de la Russie. On conserve encore à Moscou la couronne appelée bonnet d’or de Monomaque, la chaîne, le globe impérial, le sceptre et les anciens ornements. dont se revêtent les souverains de la Russie au jour de leur couronnement. D’après le traité de paix, la veuve de Léon revint près de son père Vladimir, et le prince Basile entra au service de la Russie, où il se distingua. Gleb, prince de Minsk, ayant réduit en cendres une ville voisine, Vladimir voulut arrêter ces comriiencements de guerre civile, marcha lui-même contre ce prince, le fit prisonnier et l’emmena à Kiow, où il mourut en prison. Les habitants de Novogorod-la-Grande s’étant soulevés, Vladimir les réduisit l’obéissance, et exigea que les principaux d’entre eux se rendissent à Kiow pour demander pardon, ·ll leur ôta le droit, dont ils jouissaient, de choisir leur gouverneur. Après avoir régné treize ans à Kiow, Vladimir Monomaque, sentant approcher son dernier moment, se fit transporter près de l’ég|ise où reposaient les reliques de St-Boris, et la il expira, le 19 mai 1126. La douleur générale éclata lorsque son corps fut déposé dans l’ég|ise cathédrale de Sle-Sophie. Ce prince est célèbre par la bonté de son cœur, par sa libéralité et par la grandeur de son âme, beaucoup plus encore que par l’éclat de ses victoires. À Il désarmait, ses ennemis, disent les annalistes du temps, en les comblant de bienfaits. etiil trouvait du bonheur à les renvoyer chargés de ses dons. » Il écrivit de sa main ses derniers avis à ses enfants ; et ce monument de l’histoire russe a été conservé. On pourrait le comparer aux leçons que cent quarante-quatre ans plus tard St-Louis donna à ses fils avant de mourir. Vladimir commence son testament en disant que son aïeul Yaroslaw lui avait donné le nom de Vladimir, et le nom chrétien de-Basile ou l’assili ; que son père et sa mère l’avaient surnommé llanomaque, comme pouvant se battre mil contre plusieur : : Mes enfants, continue-t-il, louez Dieu et honorez-le, surtout par votre bienfaisance. N’oùai bliez point les pauvres ; songez que les biens vous viennent de Dieu, et qu’il ne nous les n conférés que pour peu de temps. Servez de pères aux orphelins. Jugez vous-mêmes la a cause des veuves, et veillez afin que les hommes puissants n’oppriment point les faibles.