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ecclésiastiques, les religieux, les hôpitaux, et ceux qui soignaient les malades. Toute affaire ayant rapport à ces personnes et à ces établissements dépendait des évêques, qui, dans les villes de leur diocèse, connaissaient des poids et mesures, des procès relatifs aux mariages, aux sorcelleries, aux empoisonnements, a l’idolâtrie et autres excès commis dans l’ordre civil. À cette époque, le clergé russe ayant pour lui, comme dans le reste de l’Europe, une certaine supériorité d’instruction, il était assez naturel qu’il s’arrogeât les attributions qui supposent quelque science. La renommée sest plu à relever la gloire de Vladimr et à répandre l’éclat de son règne. Les annales scandinaves, islandaises, byzantines et arabes parlent de ses exploits; en Russie les traditions populaires vantent la splendeur de ses festins et la force lus qu’humaine des héros qui eurent part à ses triomphes. Dans ces chants vulgaires, nous trouvous surtout Dobienia le Novogorodien (oncle de la malheureuse Rognéda} ; Alexandre à la médaille d’or ; llia Mourometz, Rakhday, qui seul attaquait 300 guerriers ; Yan, le tanneur, qui était l’effroi des Pieczyngowiens, et autres preux chevaliers. Sans doute, on ne peut écrire l’histoire avec ces chants populaires; cependant en observant l’esprit de deux siècles qui se suivent de bien près, dans des contrées assez éloignées l’une de l’autre, il est facile de reconnaître une certaine analogie entre Charlemagne et Vladimir; par leurs exploits, par leur amour pour les sciences, par leurs travaux dans l’administration, ces deux princes ont mérité une belle place dans les romans de la chevalerie, dans les chants du peuple, et dans les fastes de l’histoire. VLADIMIR, fils aîné d’Yaroslaw, grand-duc de Kiow, n’était âgé que de seize ans lorsqu’il fut nommé par son père gouverneur de Novogorod et duc de la province qui porte ce nom (1038). Son père étant occupé à faire la guerre aux Lithuaniens, le jeune prince marcha contre les Finnois ou Finlandais, qu’il subjugua ; mais dans ce pays stérile, les soldats ayant-été obligés d’abandonner leurs chevaux. la peste se répandit parmi les habitants, et Vladimir se hàta de rentrer en Russie (1040). il’année suivante, une circonstance fortuite fournit à ce prince l’occasion de signaler son courage avec plus d’éclat. Depuis que Vladimir le Grand’s’était uni à une princesse grecque, le commerce entre les deux empires était devenu très-actif, et la plus parl’aiteintelligence avait régné entre Constantinople et Kiow. Une querelle violente s’étant élevée entre des marchands des deux nations, et un Russe, distingué par sa naissance, ayant été tué, le graudduc Yaroslaw demanda satisfaction ; n’aynnt pu l’obtenir, il lit marcher son fils Vladimir sur Constantinople, et’lui donna pour premier lieutenant Wychata, général qui s’était acquis une grande réputation. La Grèce se souvenant de ce

VLA ’ ’ I q¤’elle avait déjà souffert, et sentsntsa faiblesse, l’empereur Constantin Ionomaque envoya audevant de Vladimir des ambssss eurs pour l’assurer qu’il désirait la paix. et qu’il allait laire punir les auteurs des excès dont la Russie avait a se plaindre. Le jeune prince répondit avec arrogance et continua sa’marche. Constantin, après awr donné l’oi¤dre d’arrêter les Russes qu se tro vaient sur le territoire de l’empire. sortit de sa capitale à la tête de sa flotte, pendant que la cavalerie côtoyait le rivage. Il lit de nouvelles propositions à Vladimir, qui consentit alors à la ’ paix, à condition que l’on distribuerait trois livres d’or à chacun de ses soldats. Pourtdute réponse, Constantin lit avancer trois de ses galéres-qui, ayant pénétré au milieu de la flotte russe. brûlèrent quelques vaisseaux par le moyen du feu grégeois. Les Russes Ievèrent l’ancre pour échapper à l’incendie. mais une tempête les surprit, et plusieurs de leurs bâtiments trop légers furent engloutis ou poussés contre la cote. Le vaisseau que montait Vladimir coula à fond ; il aurait perdu la vie si un de ses officiers ne s’était exposé pour le faire entrer dans son canot. Le calme sjétant rétabli, 6,000 Russes eampéssur le rivage, et qui se voyaient sans vaisseaux. sans vivres, prirent la résolution de retourner par terre en Russie. Wychata prévoyait les dangers dont ils étaient menacés, et voulut les partager avec eux ; dès qu’il en eut obtenu la permission de Vladimir, il se mit à leur tète. Arrivé en Bulgarie, il fut attaqué par un corps-d’armée grec, et fut complètement battu ; 800 hommes qui avaient échappé au carnage furent avec Wychata conduits à Constantinople. où l’empereur leur tit crever les yeux. Vladimir, plus heureux, réunit les vaisseaux que la tempête avait épargnés, el tomba sur une fottille grecque qu’il entoura ; on en vint à l’abordage, et après un combat désespéré, 24 galères grecques furent prises ou brulées ; l’amiral fut tué. Vladimir revint à Kiow avec un riche butin et un grand nombre de prisonniers. Cette guerre est la dernièrc, que les Russes aient entreprise contre la Grèce ; depuis cette époque, Constantinople n’a plus vu leurs flottes dans le Bosphore. ïludiuiir était frère de’ la princesse Anne, qui épousa Henri Ier, roi de France. Il mourut vers l’an 1052, à Novogorod, et fut enterré dans l’église de Ste-Sophie, qu’il avait lait bâtir. ’ G—r.


VLADIMIR ll, dit Jlonomnque, arrière-petit-fils ’ de Vladimir le Grand. né en 10511. du graiid-duc Vszéwolod Ier, est, parmi les grands-ducs de Russie. le premier qui ait pris le titre de’czar ou d’empereur, et qui ait porté les insignes dt- la dignité impériale. Dès sg plus tendre jeunesse, ce prince se distingua p r sa.bravour.e, ’sa. sagesse et l’élévation de son âme. Il prit part à tout · ce qui se fit de grand sous ses prédécesseurs, lziaslas, son oncle, Vszéwolod, son père. et Swientbpelk, son cousin. On le trouve partout où