mises ; son fils résidait pour lui à Orviète, tandis qu’il avait fait de Viterbe la capitale de ses États : mais il gouvernait avec une extrême dureté des peuples toujours prêts a se révolter. Clément VI l’avait excommunié le 1er juillet 1352, comme un tyran usurpateur des États de l’Église. Albornoz, légat d’Innocent VI, mit en même temps le siège, au mois de mai 1351, devant Viterbe et devant Orviète. Jean de Vico fut obligé de se rendre à discrétion, de remettre en liberté toutes les villes qu’il avait soumises, et de se contenter du gouvernement de Corneto, Cività-Vecchia et Respampano, qui lui fut confié par le légat. Le préfet Jean de Vico demeura vingt-et-un ans dans un état d’abaissement ; enfin, la guerre entre les Florentins et le pape lui donna, en 1375, l’occasion de rassembler ses anciens partisans ; ils avaient oublié la sévérité de son gouvernement, et se souvenaient seulement de ses victoires ; au mois de novembre, ils lui ouvrirent les portes de Viterbe, et peu après celles de sa citadelle : alors la maison de Vico recommença à régner dans le Patrimoine de St-Pierre. S. S-i.
VICO (Enea), antiquaire et graveur, naquit à Parme au commencement du 16e siècle. Il passe pour avoir été le premier qui ait écrit en Italie sur la science numismatique, ou du moins qui ait essayé de l’assujettir à des règles. Élève de Marc-Antoine et de Raphaël, il fit des progrès rapides dans l’art de la gravure. Lé grand-duc Cosme Ier de Médicis l’appela à Florence, où il grava les plus belles peintures de Michel-Ange, ainsi que les portraits de Charles-Quint, de Henri II, roi de France, de Jean de Médicis et de son fils, de Bembo. de l’Arioste, etc. Il passa de Florence à Venise et à Ferrare. Il fut le premier qui grava la fameuse table d’Isis (voy. Pignorius). De retour à Parme, en 1554, il publia les médailles d’or, d’argent et de bronze des douze Césars, gravées et expliquées par lui (Omnium Cœsarum verissimœ imagines ex antiquis numismates desumptæ, in-4°). Cet ouvrage a été réimprimé à Rome, en 1611 et en 1730. La dernière édition est enrichie de nouveau : dessins, par F. Bellori : de nouvelles explications et de notes savantes, par l’abbé Valerio. En 1555, Vico publia, à Venise, ses Discorsî supra le medaglíe (réimprimés à Venise, 1558 ; à Paris, 1619 ; à Parme, 1691). Son dernier ouvrage : Imagine delle donne auguste, parut à Venise en 1557. L’année suivante, il fut traduit en latin, par Natale Conti. Cette traduction a été jointe aux Discorsi, et réimprimée avec des notes de Duval, Paris, 1619. l’éditeur a traduit en latin et mis à la fin de ce volume une Vie de Jules-César, par Vico. C’est le commencement d’une histoire des Césars que le savant artiste avait entreprise, et qu’il ne put achever. On a accusé Vico d’avoir fait d’imagination les portraits de la plupart des impératrices romaines ; mais si ce reproche était fondé, il ne pourrait tomber que sur Fulvio Orsini, dont Vico avoue avoir suivi l’ouvrage (Illustrium imagines). Suivant Huber et Rost (Manuel des curieux et des amateurs de l’art), Enea Vico mourut à Ferrare, probablement avant 1560. — On a encore de Vico : Monumenta aliquot antíquorum ex gèmmís et cameis íncisa, Rome, in-fol., sans date[1]. Reliquœ augustarum imagines nunc primum à Jac. Franco in lucem éditæ, in-4°, sans date (peut-être ouvrage posthume de Vico). Voy. la Vie de Sébastien Erizzo. L’auteur de cet article a trouvé la plupart de ces renseignements dans une note manuscrite de M. le marquis de Paulmÿ, conservée à la bibliothèque de l’Arsenal ; et il n’a en qu’à en vérifier l’exactitude. J. M-t.
VICO (Francesco de), historien espagnol, originaire
de la Sardaigne, était d’une des premières
familles de ce pays. Son mérite l’éleva aux principales
dignités de la monarchie, et il devint, sous
Philippe IV, conseiller d’État et chef de la chancellerie
du royaume d’Aragon et de celui de Sardaigne.
Il acquit les fiefs de Juani, Surio, Sanaysi,
Sor, Soléminis, etc., qui depuis un grand
nombre d’années appartenaient à la couronne,
et étaient administrés au nom du roi. Il est connu
principalement par son Histoire générale de File
et du royaume de Sardaigne, Barcelone, Lorenzo
Deu, 1639. Elle embrasse tous les événements,
à partir des époques les plus reculées jusqu’au
temps où il écrivait, et elle est divisée en sept
parties. Dans la première se trouve une description
complète de la Sardaigne, de ses provinces
et de ses villes, avec des généralités sur le caractère
des habitants, l’importance politique de l’île
et les conséquences nécessaires de sa position
maritime entre l’Italie et l’Espagne. La seconde
est consacrée au récit des guerres entre les Carthaginois
et les Romains, qui s’en disputèrent la
possession. La troisième contient l’histoire de
l’établissement du christianisme, et généralement
tout ce qui se passa dans cette île depuis Auguste
jusqu’à l’an 768, époque à laquelle Charlemagne
la donna au St-Siège. Les événements
qui suivirent cette donation jusqu’en 1297 remplissent
le livre suivant. Dans le cinquième est
racontée la fin de l’histoire politique depuis
l’inféodation de la Sardaigne en faveur de Don Jayme II, roi d’Aragon (1297), jusqu’à l’époque où l’auteur écrivait. Le sixième ne contient que
l’histoire ecclésiastique et la liste des évêques de
la Sardaigne. Le septième se compose du résumé
des inféodations particulières. Le style de l’ancrage
est pur et élégant ; mais n’a pas de vigueur.
Vico manque aussi de critique, et n’examine
point avec assez de sagacité les monuments qui
lui servent d’autorités. Un auteur sarde, appelé
Gazano, ministre d’État à Cagliari, a publié en
italien une histoire de Sardaigne, 1772, 2 vol.
in-4°, bien supérieure à celle de Vico, qu’il ne
- ↑ M. de Clarac observe avec raison que la gravure de ces planches est très-sèche, mais parfois elle ne manque pas de sentiment.