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dernier de ces deux ouvrages, et un Mémoire de M. Horace Hayman Wilson, secrétaire de la société asiatique du Bengale, publié dans le tome 1er du recueil intitulé Transactions of the royal Asiatic Society of Great-Britain and Ireland. Les recherches de ces deux savants ont prouvé que c’est le Pantcha-tantra qui a fourni à Burzouyéh la plus grande partie des matériaux qu’il a traduits en pehlwi, par l’ordre du roi de Perse Khosrou Nouschirwan, et intitulés Livre de Calila et Dimna, et qui ont ensuite passé, sous divers noms, dans les langues les plus répandues de l’orient, et dans toutes les langues de l’Europe. Parmi les noms que ce livre a portés dans l’orient, d’Herbelot et beaucoup de savants après lui ont compris celui de Djavidankhired ou Sagesse éternelle, qui appartient à un livre totalement différent ; et cette erreur a été souvent répétée. L’auteur du présent article a tracé, avec plus d’exactitude qu’on ne l’avait fait auparavant, l’histoire du Livre de Calila et Dimna, et des principales traductions de ce même livre, dans un Mémoire placé à la tête de l’édition qu’il a publiée à Paris, en 1816, du texte arabe de ce recueil d’apologues, et dans diverses notices insérées dans les tomes 8 et 9 des Notices et extraits des manuscrits de la bibliothèque du roi. L’abbé Dubois a donné à Paris, en 1826, une traduction française du Pana-ha-tantra, faite d’après diverses versions écrites dans quelques-uns des idiomes vulgaires de l’Inde. On peut consulter sur cette traduction le Journal des Savants, cahier d’août 1826. Pour en revenir à Vichnou-Sarma, on ne sait ni à quelle époque il a écrit, ni même si c’est un personnage historique ou un nom supposé. Le recueil qu’on lui attribue a été, dit-on, composé par lui pour l’instruction de trois jeunes princes, dont l’éducation lui avait été confiée par le roi leur père. Ce cadre est sans doute une fiction de l’auteur du Pantcha-tantra. copiée par celui à qui l’on doit le Hùopadesa, et il est vraisemblable qu’il en est de même du nom de Vielutou-Samia. Peut-être le Pantcha-tantra n’est-il lui-même qu’une nouvelle rédaction d’apologues plus anciens[1]. S. n. S-v. VIC ! (Aunsš), architecte italien, naquit à Arcevia dans la Marche d’Ancône, en 1744. On

l’envoya d’abord à Pérouse pour y étudier les belles-lettres. Mais venu ensuite à Rome, à l’école de deux artistes alors en renom, Stephane Pozzi et Carlo Murena, l’un peintre et l’autre architecte, il résolut. après avoir étudié quelques années sous leur direction, de se donner exclusivement à l’architecture. En 1780, on demanda son concours au projet de mener les eaux de la Toscane jusqu’au Val de Chíana, et dont l’exécution était confiée à Piofantoní. On donna alors àVici le titre d’ingénieur. Plus tard, il fit partie de la commission d’assainissement de la campagne de Rome et des marais Pontins. Ce fut Vici qui, en 1810, entoura Tivoli d’une enceinte destinée à la défense de la rive gauche de l’Anio. Vers la fin de sa vie, il fut chargé par le gouvernement de la conduite des travaux hydrauliques dans la vallée de l’ombrie. Quoique les travaux de ce genre fussent sa principale occupation, il en entreprit d’autres qui ne lui firent pas moins d’honneur. Dans le nombre nous cíterons l’église du monastère d’Ofl’agna, la gracieuse villa de Monte ;Gallo dans les Marches, la cathédrale de Camarino, l’église de St-François de Foligno. Vici fut l’architecte du grand-duc de Toscane et des principales familles de Rome. Il fut membre de plusieurs académies, de celle de St-Luc entre autres. Il fut aussi l’ami d’un autre grand artiste, le sculpteur Canova. Vici mourut le 10 septembre 1817. Z.


VICIANA (tfaarm), historien espagnol, sur lequel on n’a pu se procurer que des renseignements très-incomplets. Né, vers le commencement du 16e siècle, dans le royaume de Valence, il forma de bonne heure le projet d’en écrire l’histoire, et s’occupa pendant quarante-six ans de recueillir les matériaux nécessaires et de les mettre en ordre. Cet ouvrage parut enfin sous ce titre : Cronica de la inclita ciudad de Valencia, in-fol., 4 parties. Des motifs que l’on ne peut pas même soupçonner. mais sans doute très-graves, en firent supprimer le premier volume, avec tant de soin, dit Laserna de Santander, qu’on peut aujourd’hui le comfter comme le livre le plus rare qui soit au mon e. Cette partie de l’ouvrage de Viciana se trouve cependant en manuscrit dans quelques bibliothèques de l’Espagne. On doit regretter que Santander ait négligé de faire connaître les raisons d’une proscription si rigoureuse. Ce savant possédait dans sa bibliothèque la troisième et la quatrième partie de l’histoire de Viciana, Valence et Barcelone, 1564-1566, 2 vol. in-fol. (voy. son Catalogue, n° 1642). Elle passe, dit-il, pour très-exacte. W-s.


VICO (Jean nn), prince de Viterbe et d’ornière, dans le 14e siècle, portait le titre de préfet de Rome, par un droit héréditaire dans sa famille. Comme chef du parti gibelin, il profits du séjour des papes à Avignon pour se aire accorder la souveraineté de presque toutes les villes du Patrimoine de St-Pierre. Viterbe, Orviète, Trani, Ameli, Narni, Marta et Canino lui étaient sou-

  1. Depuis la publication de cet article, dû a l’un des plus illustres orientalistes français, les ouvrages qu’il signale ont été l’objet de plusieurs publications importantes. L’Hitopadesa a été mis au jour en sanscrit à Bonn, 1829-1831. 2 vol. in-4°, grâce aux soins de MM. Guillaume de Schlegel et Lassen, qui y ont ajouté une traduction latine et des notes. M. Francia Johnson a publié en Angleterre, en 1841, une autre édition du texte sanscrit, en y joignant une analyse grammaticale, et, en 1848. il a donné une traduction anglaise littérale. Une version française due à M. Édouard Lancereau, a vu le jour à Paris en 1866, in-18 (dans la Bíbliothèque elzévirienne) ; elle est précédée d’un avant-propos qui renferme sur l’ouvrage, sur les traductions et imitations dont il a été l’objet des détails intéressants. -Le Pantcha-tantra a été publié en sanscrit à Bonn en 1848, in-4°, avec des notes critiques par J. G. L. Kosegarten. Il a été traduit en allemand par M. Théodoro Benfey (Leipsick, 1869, 2 vol. in-8°), et cette traduction est accompagnée de prolégomènes fort étendus et de notes qui attestant une profonde érudition en fait de littérature orientale.
    B—n-t.