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ris, le 7 février 1815, ne laissant de son mariage qu'une fille, madame la baronne de Rivoire, femme d’un esprit distingué.

Antoine-Jean-Baptiste le Prestre, vicomte DE VAUBAN, chevalier de St-Louis, frère des précédents, né à Neuville (Ain) le 7 septembre 1758, fut successivement sous-lieutenant au régiment de Chartres-cavalerie (1775) et capitaine au régiment de la Reine-cavalerie (1779), d’où il passa avec le même grade au régiment d'Orléans-infanterie, dont son frère ainé avait le commandement en 1785. Il émigra, ainsi que ses frères, en 1791 et fit la campagne de 1792 sous les ordres du duc de Bourbon. En mars 1793, il fut nommé major au service de la Russie et fit en Italie toutes les campagnes de Souvaroff. De retour en France, en 1800, le vicomte de Vauban entra dans l’armée impériale en 1809 comme capitaine dans le régiment de chasseurs de montagnes (Basses-Pyrénées), mais il quitta le service dès le mois de septembre 1810. Il vécut dès lors dans la vie privée et mourut, à Dijon, le 26 septembre 1832, laissant de son mariage avec mademoiselle Anne de Poligny une fille et un fils, Edmond-Sébastien-François-Joseph, comte de VAUBAN, né le 19 mai 1805 à Besançon, depuis général de brigade et membre du comité des fortifications.

Z.


VAUBERT (Luc), auteur ascétique fort estimé, naquit à Noyon, en Picardie, le 8 octobre 1641. Se destinant à l’état religieux, il entra à dix-huit ans, le 21 septembre 1662, chez les jésuites, et fit son noviciat à Paris. Suivant l’usage général de la compagnie, on l’employa à l’enseignement, et après avoir enseigné les humanités, il fut nommé professeur de rhétorique, puis de philosophie. Vaubert fut admis à la profession solennelle des quatre vœux, et les prononça le 2 février 1678. Alors il se livra à la prédication, et remplit dans son ordre plusieurs emplois importants ; ainsi il fut recteur, puis préfet des pensionnaires au collège Louis-le-Grand, à Paris. Il employa ses talents et son zèle à composer des ouvrages de piété. Il mourut à Paris, le 5 avril 1716. On a de lui : 1° Serenissimo duci Enguinensium post captum Limborgum et liberatam obsidione Hagensam carmen, Parisiis, 1673, in-4°. Le P. Vaubert avait aimé et cultivé la poésie ; néanmoins, l’ouvrage cité est le seul qu’il ait publié en ce genre. 2° Exercices de piété pour les associés de l’adoration perpétuelle du saint sacrement, Paris, 1699, plusieurs fois réimprimé ; 3° Traité de la communion, ou Conduite pour communier saintement, Paris, 1704, Urbain Coustelier, gros vol. in-12 ; 4° Instruction sur la fréquente communion, réimprimé à la suite des Entretiens avec Jésus-Christ, par le P. du Sault, 1836, in-12. Cet ouvrage a été réuni à l’ouvrage intitulé Sacramentalische, etc., en 1728. 5° La dévotion à Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Eucharistie ; 2° édition, Paris, 1706, 2 vol. in-12 ; plusieurs fois réimprimé dans le 18e et même dans le 19e siècle. Cet ouvrage a été traduit en italien par le P. Bertolli, servite. 6° Le saint exercice de le présence de Dieu, divisé en· trois parties : première, Dieu présent partout ; deuxième, ce que c’est que l’exercice de la présence ·de Dieu ; troisième, méthode pour converser avec Dieu. Cet ouvrage a eu plusieurs éditions ; les plus récentes sont celles, de Lyon, Rusand, 1829 ; puis, 1833, format in-24. Il a été aussi traduit en italien. Le P. Vaubert a corrigé avec soin les Entretiens avec Jésus-Christ, du P. du Sault. Dans le premier volume de leur Bibliothèque des écrivains de la compagnie de Jésus, ou Notices bibliographiques, etc., in-4°, les PP. Aug. et Al. de Backer ont indiqué les titres et toutes les éditions des œuvres du P. Vaubert, principalement d’après M. Quérard.


VAUBLANC (Vincent Marie Viénot, comte de), homme politique français, naquit à St-Domingue, le 2 mars 1756, d’une famille noble, originaire de la Bourgogne. Il vint en France à l’âge de sept ans, fut admis à l’école de la Flèche, qui venait d’être récemment annexée à l’école royale militaire, et entra dans ce dernier établissement au bout de quelques années. Il y forma des liaisons plus ou moins étroites avec divers personnages devenus célèbres depuis à divers titres, tels que le comte de Champagny, le général Hédouville, le général Marescot et plusieurs autres. Vaublanc fut admis comme sous-lieutenant dans le régiment de la Sarre, que commandait le duc de la Rochefoucauld, et dont un de ses oncles était lieutenant-colonel. Il tint successivement garnison à Metz, à Rouen et à Lille ; puis il obtint des lettres de service pour St-Domingue, où l’appelaient quelques affaires de famille, et partit pour cette colonie. Il rencontra, à bord du vaisseau qui l’y transportait, madame de Fontenelle, dont le mari, gentilhomme normand, avait été attaché comme aide de camp au maréchal de Saxe. Des rapports affectueux s’établirent bientôt entre Vaublanc et cette dame, qu’accompagnaient ses deux filles ; le jeune officier demanda la main de la cadette ; il l’épousa et la ramena en France, en 1782, avec une fille âgée de deux ans. Peu de temps après, Vaublanc acheta une propriété sur les bords de la Seine, près de Melun, avec l’intention de s’y consacrer exclusivement à l’agriculture, aux lettres et aux arts, lorsque la convocation des états généraux vint donner un autre cours à ses destinées. Élu secrétaire de la noblesse au bailliage de Melun, il se fit remarquer par l’énergie de son caractère et fut appelé aux fonctions de membre, puis de président du conseil général de Seine-et-Marne, et de président du directoire de ce département. Un escadron de dragons en garnison à Nemours s’étant, vers cette époque, révolté contre ses chefs, Vaublanc s’y rendit avec le lieutenant-colonel du régiment, il convoqua la municipalité de la ville et le directoire du district ; et, aidé du