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gadier des armées du roi, maréchal de camp (1702), lieutenant général et gouverneur de Béthune (1701). Il servit à la défense de Lille en 1708, et, en 1710, il se distingua dans celle de Béthune, siège de son gouvernement en chef, où il tint contre les ennemis pendant quarante-deux jours de tranchée ouverte. En 1711, il fut chargé de faire en chef le siège de Barcelone, sous les ordres du maréchal de Bervick. Enfin, il assista dans le cours de sa carrière militaire à plus de quarante-quatre sièges, attaques ou défenses de places, villes, citadelles ou châteaux, et à un grand nombre d’autres actions. Moréri ajoute que le général Vauban a vu périr de son temps plus de six cents ingénieurs, et qu’il reçut plus de douze ou quinze blessures, dont plusieurs mirent sa vie en péril. Antoine de Vauban suivit son oncle, le maréchal, dans de nombreuses opérations de guerre ; il l’accompagna notamment dans ses visites aux places fortes et l’aida dans ses projets de fortifications. Antoine de Vauban est mort en avril 1731. Ce fut lui qui demanda et obtint que la terre de St-Sernin en Mâconnais, avec incorporation de la seigneurie de Boyer, fût érigée en comté de Vauban ; ce qui lui fut accordé par lettres patentes du mois d’aoùt 1725. Z.


VAUBAN (Jacques-Anne-Joseph Le Prestre, comte de), né à Dijon, le 10 mars 1754, petit-fils du précédent, montra de bonne heure un goût très-prononcé pour les armes. Il entra, en 1770, comme sous-lieutenant dans les dragons, de la Rochefoucauld et passa bientôt dans le régiment de Chartres comme capitaine, puis dans la gendarmerie de Lunéville, où il fut sous-lieutenant. Il suivit ensuite Rochambeau en Amérique comme son aide de camp et fut envoyé en France, en 1782, avec des dépêches de ce général. Il devint alors colonel en second du régiment d’Agenais, et peu de temps après, le duc d’Orléans, dont il était chambellan, le fit nommer colonel du régiment d’infanterie de son nom et chevalier de St-Louis le 13 juin 1781. À l’époque du départ de Louis XVI pour Varennes, le comte de Vauban émigra avec la plus grande partie des officiers de ce corps, et il se rendit à Ath, puis à Coblentz, où le comte d’Artois le nomma son aide de camp. Ce fut en cette qualité qu’il fit la campagne de 1792. L’année suivante, il accompagna ce prince en Russie, où il fut témoin de la belle réception que lui fit l’impératrice Catherine. Il alla ensuite en Angleterre et s’embarqua au printemps de 1795, avec l’expédition destinée pour les côtes de Bretagne. Chargé de commander, sous M. de Puysaie, un corps de chouans qui devait manœuvrer sur les derrières de l’armée républicaine, il fut prévenu par les troupes de Hoche, et, trompé par de faux signaux, il se vit obligé de rétrograder, au moment du désastre de Quiberon, où il pensa périr. Il remplit ensuite différentes missions dans la Vendée et l’Île Dieu, auprès du comte d’Artois. Revenu à Londres, il se hâta de retourner en Russie ; mais, arrivé dans cette contrée au moment de la mort de Catherine, il y fut, comme la plupart des Français, victime de la versatilité de Paul 1er et bientôt obligé de s’éloigner. Il revint alors en France et séjourna quelque temps à Paris, avec le consentement de la police, qui l'arrêta néanmoins en 1806 et le retint longtemps prisonnier au Temple. Ses papiers ayant été saisis, on y découvrit le manuscrit de ses Mémoires historiques pour servir à l'histoire de la guerre de la Vendée. Le gouvernement de ce temps-là ne pouvait pas faire une découverte qui lui fût plus agréable ; il se hâta de publier ces Mémoires sous le nom du comte, qui y accusait, avec beaucoup d’amertume, la plupart de ses compagnons d’armes à Quiberon et même ses anciens maîtres. On crut assez généralement alors que cette publication n’était qu’une manœuvre de la police impériale pour discréditer la Cause des Bourbons. Cependant le livre fut reproduit avec beaucoup d’affectation après le retour de ces princes en 1814, et il en parut une seconde édition pendant les cent-jours[1]. Quant à l’auteur, il fut mis en liberté peu de temps après la publication de la première édition et se retira dans le Charolais, où une partie de ses biens lui fut rendue. Il habitait encore cette contrée à l’époque du retour des Bourbons. Il crut alors devoir venir à Paris pour y présenter ses hommages aux princes qu’il avait longtemps servis ; mais, n’ayant pu être admis à cet honneur, il en conçut un tel chagrin qu’il retourna malade dans son pays et y mourut le 20 avril 1816. M—d j.


VAUBAN (Pierre François Le Prestre, comte de), frère du précedent, lieutenant-colonel, chevalier des ordres de Malte et de St-Louis, né à Dijon le 13 août 1757, entra au service militaire à seize ans, dans le régiment de Colonel-général, et partagea plus tard les fatigues, les soins et les revers de l’armée de Condé. Vauban conquit dans ses rangs le grade de lieutenant-colonel et la croix de St-Louis. Après la dissolution des corps qui composaient, il fit partie d’un régiment de nobles émigrés à la solde du gouvernement anglais, et passa sept ans à Lisbonne avec le grade de simple capitaine. Il rentra en France dans le courant de l’an 11. Possesseur d’une fortune minime, le comte de Vauban dut se contenter d’exercer à Chalon-sur-Saône, pendant quelques années, les modestes fonctions de contrôleur de l’administration des postes. Cependant le gouvernement royal, auquel il avait dévoué ses efforts, ne le vit jamais au nombre de ses solliciteurs. Le comte de Vauban mourut, à Pa-

  1. Malgré ces réimpressions, l’ouvrage du comte de Vauban est devenu fort rare. De Beauchamp en a cité et réfuté quelques passages dans la préface de la quatrième édition de son Histoire de la guerre de la Vendée. Les auteurs de la Bibliothèque historique en ont rapporté et commenté, avec beaucoup de malignité, de longs fragments dans leurs tomes 9 et 10, année 1812.