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donna le programme d’une édition qui comprendrait Ulphilas avec les versions anglo-saxonne, haut-allemande, bas-allemande, hollandaise, suédoise, islandaise, et le texte francique des Évangiles, par Otfried et Tatien. Ces deux savants n’ont publié que leur annonce, et leur édition n’a mt vu le jour. Ihre avait aussi préparé une édition du Codex Argenteus ; mais celle de Stirnhielm ayant paru, il se contenta de publier son Ulfilas illustratus. 6° Plus récemment, M. C. Stamm a publié le texte du Codex Argenteus dans son ouvrage intitulé Ulfilas, ou les monuments qui subsistent de la langue gothique, texte, grammaire et vocabulaire, Paderborn, 1857. Cet ouvrage renferme en outre tout ce qui reste de la langue gothique, qu’on le doive ou non à Ulphilas, notamment le Codex Carolinus, dont nous allons parler. Le Codex Carolinus fut découvert en 1756 par Knittel, dans la bibliothèque de Wolfenbuttel, et publié en 1762 à Brunswick, avec les mêmes caractères que le Codex Argenteus. Il est, sous tous les rapports, beaucoup moins précieux. Voici les principales éditions qui en ont paru, outre celle qui se trouve insérée, ainsi que nous venons de le dire, dans l’ouvrage de M. Stamm : 1° Ulphilæ oversionem gothicam nonnullorum capitum Epistolæ Pauli ad Romanos, venerandum antiquitatis monumentuxm pro amisso omnino atque adeo deperdito per multa secula ad hunc usque diem habitum, e littera codicis cujusdam manuscripti rescripti, qui in augusta apud Guelpherbytanos bibliotheca adservatur, una cum variis variæ litteraturæ monumentis huc usque ineditis, eruit, commentatus est datque foras F.-A. Knittel. Dans cette superbe édition, le texte gothique est imprimé avec les caractères que l’on appelle ulphilaniens. Sous chaque mot, le texte est répété en caractères latins, et au-dessous de ce second texte, Knittel a placé sa traduction allemande. De l’autre côté, on trouve l’ancienne traduction latine avec le texte de la Vulgate et le texte grec. 2° Frogmento eersíonis Ulphilanœ, continental particules aliquot Epislolœ Pauli ad Romanos, Iiaud pridem e eodice reseriplo bibliothecœ Gueÿrherbytanœ eruta à F.-A. Knitlel, archidiacono, édito num : cum aliquot annotationibus, typis reddita, à Johanne Ihre. Accedunt duœ dissertation es od plnilologiam mœsogothicam speetantes, Upsal, 1763, in-4% Uéditeur donne fidèlement le texte de Knittel, mais avec des caractères latins ; il y joint sa version latine avec des notes et deux dissertations. Une troisième édition du Codex Carolina ; a paru dans la collection que Busching a ’publiée en allemand sous ce titre : Sammlamg er ihrisclt-uljilanischen Sckriften (Collection des écrits ihre-ulphilaniens). Une quatrième se trouve dans le Dietiovmaire de Lye, ar Mannins. avec les caractères ulphiloniens. llondres, 1772 ; et eniin une cinquième dans les Taelkuadi en mengelingen, par Steewinkel, avec les caractères utpkitaniuu, fondus par l’éditeur, ULP

et avec la traduction hollandaise en regard, Leyde, 1781 à 1785. On doit admirer le mouvement vraiment extraordinaire qu’a pu imprimer chez toutes les nations éclairées un archemin échappé à une destruction qui semblait devoir étre éternelle ; cette série d’éditions ui se sont succédé en différentes contrées, sous (îles formes si variées, annonce un phénomène du plus haut intérêt pour les lettres et la science ; elles ont donné matière à une infinité d’écrits et de dissertations ; elles ont provoqué des recherches

profondes sur les langues du Nord, de l’Asie, et sur leur origine. Avec le texte d’Ulphilas, on a pu dire ce qu’est la langue gothique, on a pu déterminer d une manière précise es formes de son alphabet, de sa sšntaxe, et la comparer avec les autres anciens i iomes du Nord ; on a pu Pexpliquer par des glossaires et des dictionnaires. M. George Waiz a fait paraître en allemand un mémoire sur la vie et la doctrine d’Ulphilas, Hanovre, 1840, in-4°. Les érudits estiment le travail publié par MM. H.-C. de Gabelintz et J. Loche, à Leipsick, en 1836, in-4° ; ce qui reste de la version gothique est accompagné d’une savante introduction, de notes et d un glossaire. L’édition donnée par H. Masmann avec la traduction grecque et latine en regard, des remarques, un dictionnaire, etc., Stuttgard, 1855, grand in-8°, a également reçu de grands éloges. Enfin le travail de M. C. Stamm est estimé. Les lflplaíle opéra, publiés dans la Patrologíe éditée par M. l’abbé Migne (1818), reproduisent les longs prolégomènes de cette édition. Un mémoire de M. A. Regnler sur la langue gothique, inséré dans le tome 3 des Mémoires des savants étrangers (Académie des inscriptions), donne de longs détails sur les éditions ’Ulphilas. Un grand nombre de travaux, qu’il serait superllu rfénumérer ici, ont paru en Allemagne sur ces textes précieux pour l’histoire des langues du Nord. G-Y et M. B-N.


ULPIEN (Doinrws Utrnusus), fameux jurisconsulte de l’ancienne Rome, était originaire de T ’r, ville de la Syrie phénicienne habitée par des colons romains qui avaient conservé les mœurs, les institutions et la langue de leur métropole. Il vivait vers l’an 209 de J.-C. Après avoir enseigné quelque temps à Rome la jurisprudence, il fut, avec le jurisconsulte Paul, un des assesseurs de Papinien, dans la préfecture du prétoire, sous les empereurs Alexandre et Caraca a. Parvenu lui-même à cette dignité sous Héliogabale, il y fut maintenu par Alexandre Sévère. Ulpien remplit encore sous ce dernier prince plusieurs fonctions honorables, entre autres celles de secrétaire d’État, magister serinii, et de préfet des approvisionnements, prxfierus omuonc. L’empereur Sévère l’aimait et Pestimait tant qu’il le prit pour tuteur, d’abord contre le gré, puis avec approbation de Mammée, sa mère. Quoique jeune encore, ce prince, d’un cœur droit et d’un esprit cultivé, ne pouvait se passer d’Ulpîen,