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° WI sa malheur, s’sd’or9s de lui arracher quelques aveux sur la situation des royalistes et sur leurs projets. Cependant, malgré la prise de Noirmoutiers, Charette se maintenait, et de nouveaux rassemblements se formaient dans la Vendée, qui semblait renaître de ses cendres. L’alarme se répandit dans l’armée républicaine ; les utliriers témoignèrent au général en chef leurs inquiétudes. Turreau, connaissant les intentions du comité de salut public, se hâte d’exécuter le plan dévastateur puisé dans les décrets de la convention et dans les arrêtés du comitéi Le 20 janvier 179é, Turreau donna le signal de l’irruption sur douze colonnes, formées par lb,000 hommes d’élite, et qui devaient, dans leur marche combinée, dévaster en tous sens le territoire vendéen. Les douze colonnes incendiaires, en partant de ditlérents points de la circonférence, eurent d’abord quelques succès ; le quart de la population vendéenne tomba sous le fer des soldats de Turreau ; mais 100,000 hommes, femmes, vieillards et enfants abandonnèrent leurs chautnières en ieu pour se jeter dans les forêt !. Alors tous les Vendéens en état de porter les armes se réuniront aux nouveaux rassemblements formés par la Rochejaquelein et par Stolllet. La Rochejaquelein, ayant rassemblé à Jalais t,000 ’endéens-d’elite, passa entre deux colonnes et tomba sur Cliemillé, qu’tl emporte l’épée à la main. Cet échec ne changea rien d’abord aux dispositions de Turreau, qui avait porté son uartier général à Chollet, d’où il dirigeait touslles mouvements. De la il se porta sur Tihhuges, avecdeux colonnes du centre. Peu de temps après, Stolllet rentra triomphant dans Chollet. et la ville de Iortagne fut aussi enlevée par les royalistes. D’un autre côté, Charette était poursuivi sans succès, quoique avec beaucoup d’acharnement. Le système d’incendie et d’extermination ne réussissant point, le comité de salut public en rejets le bllme sur les généraux. Ce fut alors seulement que Turreau mit fin ans égorgements et à Fincendie et qu’il adopte un nouveau plan, celui des camps retranchés ; mais la guerre de l’ouest, quoiqu’elle ne fut plus, des deux côtés, que la dé génération de la Vendée, semblait interminable. Turreau reçut une injonction msinaçante des commissaires de la convention, Gareau et Hentz, conçue en ces termes : n r 80,000 hommes sont sous tes ordres, dont plus a de 10,000 en état de combattre, et la Vendée s existe toujours ! Charette et Stolllet ne sont · a pas poursuivis ! Que fait donc notre armée ? I a Nantes est-il pour ton état-major la Cspoue de I a la Vendée ? Point de sommeil, point repos I e tant qu’il existera un rassemblement de roy•~ · a listes. Cette malheureuse guerre aurait du ne a durer que quinze jours : ta réponse doit nous, a apprendre que Charette et Stolllet n’ont plus a d’arrnée. Tout, hormis la victoire, t’expose À une responsabilité dont tn dois craindre le

TUR IM s danger. s Turreau ne se laissa pas intimider par ce ton de menaces ; ll y était accoutumé. a Le comité de salut public, dit-il dans ses mémoires, donnait des plaira a tous les généraux r en chef ; je n’ai jamais reçu de lui que des c menaces de m’envoyer a l’échafaud. » tlais Turreau avait à la convention des amis qui le tenaient sur ses gardes. Il fit continuer les opérations, qui ne furent plus qu’un mélange de succè et de revers sans résultats décisifs, et ll finit par renfermer entièrement son armée dans des camps retranchés, répartis sur les limites du pays vendéen. À l’appui de ce système purement dé ensif, il allégua que les paysans royalistes échouaient presque toujours devant les postes. fortifiée : c Les camps retranchés, ajoutait-il, produiront encore l’avantage d’accélérer dans l’armée le retour de l’ordre et de la discipline ; a mais le plus puissant de tous les motifs, c’est a de conserver à la république, sinon la totalité, du moins la plus grande partie des riches proc ductions que promet déjà la récolte. En garantissant sûreté et protection-aux cultivateurs a paisibles. les camps retranchés, mobiles, pourront, dans leur marche progressive et combinée vers le centre de la Vendée, resserrer le cercle e de l’insurrection et ramener enfin le calme. s Ce plan fut adopté ; mais le comité de salut public ota le commandement à Turreeu. Les commissaires l’avaient dénoncé comme un homme orgueilleux, sans capacité, n’ayant pas des conceptions assez étendues pour une grande armée. Suspendu de ses fonctions le Q3 avril 1791, il suivait la route de Nantes à Orléans, pour se conformer a’la loi concernant les olttciers généraux destitués, quand il fut sur le point d’ètre arrêté à Saumnrpar les autorités locales ; mais il reçut heureusement l’ordre, dans ce moment même, d’aller prendre le commandement de llelle-lsle en mer. Après la mort de Robespierre (juillet l79t), il fut dénoncé par Merlin (de ’1’hionville) pour ses cruautéa dans l’Ouest. Le député Alquier ayant produit contre lui, le 28 septembre, un ordre de massacres, expédié au général foulin, te décret d’arrestation fut rendu, et ce général se vit transférer dans la capitale et mis en prison au Plessis. Ce fut la qu’après avoir publié une justification. qu’il appuyait sur les ordres du gouvernement, il composa ses Harnais-ea pour sortir à ïhiuuin de la Vendée. Cet ouvrage est le premier écrit qui ait jeté quelque jour sur cette guerre et qui ait mérité d être consulté par les historiens. Les Vendéens y sont traités avec quelques égards. Turreau assure qu’il fut le premier, dès le mois de décembre 1793, qui proposa aux comités une amnistie en faveur des Vendéens, ce qui serait tout a fait en contradiction avec les mesures terribles qu’il exécuta plus tard, et dont il se montrelepartisan, même dans ses lemoires. D’an caractère terme et tenace, Turreau nesedémenütpointdanalesfers. Lajuurnécdu