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TUR

mat avec 43 planches ; Amsterdam, 1787, 3 vol in-8°. Le texte adopté pour cette édition est celui de l’édition de Londres, 1712, in-fol., publiée par Clarke. En regard est la traduction française de Wailly, mais corrigée par Turpin toutes les fois qu’il l’a jugée défectueuse. Les notes sont également savantes et instructives. Tous les ouvrages de Turpin que l’on vient de citer sont très estimés, malgré les changements que l’art militaire à éprouvés.

TURPIN DE ClilSSÈ(LaNc¤w1-Tnûononn, comte pa) naquit à Paris le 9 Juillet 1782. Il descendait de l'illustre race des Turpin d'Anjou, et eut pour père Henri-Roland-Lancelot, marquis de Turpin, que la révolution trouva colonel du régiment de Berchiny ; il cultivait avec succès les arts du dessin et s'étant aperçu des rares dispositions de son fils, il lui mit le crayon à la main et dirigea ses premiers pas dans la carrière artistique ; le marquis, à la suite des événements politiques, s'était vu contraint de s'enfuir en Amérique ; bientôt il mourut a Philadelphie, après avoir tenté d'inutiles efforts pour se créer une position ; il laissait sans ressources sa femme et ses deux enfants ; le jeune de Crissé chercha à utiliser son talent naissant pour seconder sa courageuse mère, qui s'acharnait à tenir tête à l'orage, mais ils en étaient réduits au dénuement, quand la vicomtesse de Turpin, venue à Paris pour des affaires importantes, apprit la triste situation de ces parents éloignés ; elle eut beaucoup de peine à les faire consentir à la suivre dans son château d'Angrie en Anjou, où ils reçurent l'hospitalité la plus généreuse et la plus délicate. Les temps devenaient plus calmes, le jeune comte avait à cœur de se suffire à lui-même, et ayant eu le bonheur d'être recommandé à Choiseul-Gouffier, ce véritable protecteur des arts eut bientôt distingué l'avenir qui était réservé à son protégé, et l'adoptant en quelque sorte il l'emmena en Suisse, lui commanda des tableaux pour se racheter de la conscription, et puis lui facilita son premier voyage à Rome. Dès son retour en France, il n'eut pas de peine à se faire une position agréable dans les arts ; l'impératrice Joséphine, la reine de Naples, Caroline. Murat, le prince Eugène lui achetèrent des tableaux. Lors du divorce, il entra dans la maison de Joséphine, et y resta jusqu'à la mort de l'impératrice. Le 6 Avril 1816, il était nommé académicien libre dans la classe des beaux-Arts, et M. de Chabrol, préfet de la Seine, l'appelait à faire partie de la commission chargée du soin des travaux d'art commandés par la ville de Paris. En 1818, il entreprit son second voyage en Italie ; enfin, lorsqu'en 1824, le département des beaux-arts fut détaché du ministère de la Maison du Roi, le comte de Turpin fut nommé seul et exclusivement inspecteur général de ce nouveau service qui était fort considérable, puisqu'il embrassait les théâtres, les musées, le conservatoire de musique, l'école de Choron, le mobilier de la couronne, les manufactures royales, l'hôtel de la monnaie, les commandes aux artistes, les pensions littéraires. Turpin de Crissé a marqué son passage aux affaires par une grande impartialité, beaucoup d'activité et un soin particulier à distinguer et à encourager les jeunes artistes qui annonçaient d'heureuses dispositions. En 1830, à la chute de Charles X, il rentrait dans la vie privée pour ne la plus quitter, partageant son temps entre l'Académie, la pratique de son art et la formation d'une collection d'objets d'art et d'antiquités. qu'il sut rendre importante malgré la modicité de sa fortune, et qu'il a léguée, avec un sentiment de gratitude qui l'honore, au musée de la ville d'Angers. Turpin de Crissé a beaucoup produit ; on le voit prendre part à presque tous les salons de 1806 a 1835 ; au nombre de ses principaux tableaux, nous citerons : le ’’Temple de Minerve à Athènes’’ ; le ’’Château de l'Œuf à Naples’’ ; la ’’Vue prise à Lugano’’ ; les ’’Ruines de l'abbaye de Croyland’’. On lui doit enfin : ’’Souvenirs du golfe de Naples’’, Paris, 1826, in-fol., 39 planche ; ’’Souvenirs du vieux Paris’’, exemples d'architecture, de temps et de styles divers, Paris, 1835, in-fol. 30 planches, dont il parut une seconde édition en 1837. ’’La préférence marquée du comte de Turpin, a dit Ch. Lenormant, pour Girodet, m'a toujours fait penser qu'il avait profité de ses conseils ; au moins subit son influence, car les belles études de Naples que notre paysagiste exécuta en 1816, études qui sont à la fois le chef-d’œuvre de son pinceau et le point de départ de sa carrière définitive, procèdent des travaux de Girodet par le caractère serré de l'exécution et l'interprétation ferme et élevée de la nature. Ce qui appartient particulièrement au comte de Crissé, c'est le sentiment de la lumière. Séduit par l'éclat incomparable dont elle revêt les paysages de Naples, il n'éprouve pas, pour la rendre, la nécessité que Claude Lorrain lui-même semble avoir presque toujours subie de noyer les contours dans une vapeur étincelante. Il aborde résolument l'imitation des sites à l'heure ou le jour sert à découper les objets et à modeler les reliefs, et la forme se reproduit sous son pinceau avec une netteté dont l'habile emploi du clair-obscur exclut la sécheresse. Le comte de Crissé mourut à Paris âgé de 76 ans, le 16 mai 1859. Charles-Lenormant, qui à son entrée dans le monde fut mis sous la direction immédiate du comte de Turpin, a consacré à sa mémoire un excellent article dans le journal l'Union du 2 Juin 1859.


TUBQUE1’. Voyez hlarisnzsu :.

TURQUOY (LÀLTRENTÈ, avocat au présidial d’or• léans, est auteur d’un ouvrage estimé et qui a pour litre : l’Ea•pir¢ françoù, ou l’Hiuoir¢ des conquête : des royaumes et provinces dont il est composé, am : les caries généalogiques de la maison