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thèque med. et inf. de Fabricius, des mémoires de Niceron, t. 38, p. 212-233, etc. En 1843, M. Ph.-Fr. Horn a fait paraître à Wurzbourg, une notice biographique sur Trithème (en allemand).

D-N-u.


TRITHEN (Frédéric-Henri), savant orientaliste, naquit en Suisse, en 1820. Fort jeune encore, il se rendit à Odessa, son père ayant été nommé professeur dans un collége de cette ville. Il reçut une excellente éducation. et il se familiarisa avec les diverses langues de l’Europe : l’anglais, le français, l’allemand, le russe n’eurent aucun secret pour lui. Il passa ensuite à l’université de Berlin, où il prit le titre de docteur en philosophie, et après sètre fait remarquer par sa connaissance intime de la langue grecque, il se livra à l’étude du sanscrit sous la direction du célèbre Bopp. Après avoir passé quelque temps en Pologne et s’être rendu maître de l’idiome du pays, il se rendit en Angleterre, et il professa les angues modernes au collége de Bug y. Il commença dès lors à fournir à l’Encyelopédie à dix centimes et au Dictionnaire biographique publié.par la Société pour la dgflitsion des connaissances utiles, des articles relatifs pour la plupart à l’Inde. En 1844, Trithen fut attaché au département des imprimés au musée britannique ; il fut chargé de dresser le catalogue des ouvrages sanscrits et arabes et de ceux écrits dans les divers idiomes slaves. Il espérait obtenir de l’avancement, arriver à une place en harmonie avec son érudition et son zèle : désappointé dans son attente, il accepta l’emploi de précepteur dans la famille du comte Chernichew, ministre de la guerre, et il se transporta à St-Petersbourg. Il y résida d’ailleurs peu de temps, et après quelque séjour à Constantinople et au Caire, il revint à Londres, où il publia, en 1848, la traduction d’un drame sanscrit de Bhavabhuti, le Maha oîra chapitra ou Histoire de Rama. Ses amis Fengagèrent à se poser comme candidat à la chaire de professeur des langues modernes de l’Europe à l’institution Taylor à Oxford, qui était au moment d’être inaugurée. C’était un emploi honorable ; les appointements étaient de quatre cents livres sterling par an ; la nomination était our cinq années, avec faculté de réélection. ’lflithen fut élu en 1848, quoiqu’il eût des concurrents redoutables, et il commença son cours par une leçon sur la position qu’occupent les dialectes slaves parmi les autres langages de la famille indo-européenne ; elle a été réimprimée dans les Mémoires de la société pšbiologique de Londres, société dont Trithen isait partie depuis 1843. Une belle carrière semblait s’ouvrir devant lui ; elle fut brisée par un cou terrible : la raison du savant disparut. On a Âit que cette catastrophe était la suite d’avoir vn une personne qu’il aimait lui préférer un rival ; le iaitxest qu’i avait déjà donné des marques d’une excentricité inquiétante. Son père vint le chercher et le conduisit à Odessa, où il TRI 183

tut placé, en 1851, dans une maison de santé. En 1854, la ville ayant été menacée d’un bombardement, Trithen fut transporté dans un village ; sa raison se rétablit alors, mais sa vie s’éteignit presque aussitôt, le 27 avril 1854. Il ne laissait pas d’ouvrages qui pussent attester l’étendue et la solidité de ses connaissances, déjà bien constatées par les articles qu’il avait fournis aux publications que nous avons signalées. Z. TRl’1`T0(JAcQul : s), compositeur, né à Altamura dans le royaume de Nap es, en 1735, apprit la musique au conservatoire de la Picto, sous la direction de Nic. Fago, surnommé le Tarantino, et il y lit de tels progrès qu’après la mort de son maître on le choisit pour le remplacer. Partisan de l’ancien système mélodramatique italien, il s’efforça de le soutenir par sa voix et par son exemple. Il a laissé, sous le titre de Scuola del contrappuato, ossia teorica musicale, Madrid, 1816, in-4°, un traité dans lequel, après avoir développé les principes de l’harmonie, il donne les règles générales pour chilïrer les différents mouvements de la basse. Tritto ne fut pas heureux au théâtre ; cependant on pourrait citer plusieurs de ses pièces qu’on applaudit longtemps en Italie, telles que la l/ergiue del Sol, rlpelle c Campaspe, parmi les opéras sérieuxçet la Scaola degli amanti, il Conoitato di Pietra, i duc Gemelli, dont il a enrichi la scène comique. Il a montré beaucoup plus de talent dans les musiques d’église, parmi lesquelles on admire un Credo à cinq voix et une grand’messe à huit, avec accompagnement de deux orchestres. Lorsqu’aux

anciens conservatoires de Naples on voulut substituer un établissement unique, sous le nom de College royal de musique. TrittO fit partie du 60’ mité chargé de la direction de cette nouvelle école. Parmi ses collègues étaient Fenaroli et Paisiello, auxquels il survécut, et Zingarelli, qui lui a succédé dans la place de premier maître de la chambre de la chapelle du roi. Il est mort à Naples le 17 septembre 1824 à l’âge de 89 ans. A—c-s.


TBIVETH ou TREVETH (Nrcoms), historien et philologue, né vers 1258, fut élevé par les dominicains de Londres et fit sous leur direction de rapides progrès dans les lettres. Son goût pour l’étude l’ayant décidé à embrasser la vie religieuse, il fut envoyé par ses supérieurs à l’académie d’oxford, où il t ses cours de philosophie et de théologie de la manière la plus brillante. Il se rendit ensuite à Paris. Après y avoir perfectionné ses connaissances par la fréquentation des savants. Il retourna prendre le bonnet de docteur à Oxford et revint enfin à Londres. où ses confrères montrèrent d’autant plus de joie de le revoir qu’ils l’avaient cru perdu pour eux. Elu prieur de son couvent, il partagea le reste de sa vie entre l’étude et l’enseignement, et mourut en 1324, avec la réputation d’un des hommes les plus instruits et les plus laborieux