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au moins depuis 1593, par les éditions qu’un carme en avait publiées à Florence, in-4°, cent ans après celles que Panzer indique sous les dates 1492 et 1494, in-4°, et mayençaises l’une et l’autre. Entre les réimpressions postérieures à 1604. nous ne citerons que celle de 1643, in-8°, à Cologne ; c’est la meilleure d’un ouvrage assez curieux. 33° Panégyrique de Ste-Anne. production que l’on retrouve encore dans les Annales typographiques de Panzer, comme imprimée en 1494, in-4°, tant à Mayence qu’à Leipsick ; mais il paraît que les articles 34 et 35 étaient en effet inédits avant 1605 : l’un est un office en l’honneur de Ste-Anne et de St-Joachim : l’autre un catalogue des livres grecs que Trithème avait placés dans la bibliothèque de son abbaye de Spanheim. — Ce ne sont point encore la toutes les œuvres du laborieux abbé : il nous reste de lui trois autres pieux écrits, des livres de physique occulte et deux productions plus fameuses qui ont contribué à le faire accuser de sorcellerie. 36° Vie de Raban-Maur (voy. ce nom), insérée dans la collection des Bollandistes. au 4 février. 37° Vie de St-Maxime. évêque de Mayence et non de St-Martin. archevêque de Trèves, comme l’a supposé Wharton : elle est dans les Acta sanctorum de Surius, au 18 novembre. 38° Éloge du bienheureux Rupert[1], abbé de Tuy, à la tête des œuvres de ce théologien, éditions de 1638 et de 1754. 39° Philosophia naturalis, de geomantia, Strasbourg, 1509, in-8°. La géomancie est une divination qui se pratique en remarquant ou en traçant sur la terre des points, des lignes, des cercles ou d’autres figures. 40° Traité de chimie ou d’alchimie, réuni, en 1595. À des extraits de Ripley[2], in-8°, compris aussi dans le tome 4 du Theatrum chemicum, et imprimé à part en 1611, in-8°. Is. Vossius en possédait un manuscrit en langue allemande ; et l’on cite comme publié en cet idiome, à Ingolstadt, 1555, in-4°, un livre de Trithème sur les empoisonnements et maléfices : ce n’est peut-être qu’une traduction de l’article 30 ci-dessus. 41° La Polygraphie, en 6 livres, est un plus célèbre ouvrage, dont la première édition. donnée en 1518, à Oppenheim. in-fol., devient aujourd’hui fort rare. Les autres sont de Francfort, 1550, in-4° ; de Cologne, 1564, et 1571, in-8° ; de Strasbourg, in-8°, 1600 et 1613, etc. Gabriel de Collange (voy. ce nom) en fit une version française, imprimée à Paris, en 1541. in-4°, sous le titre de Polygraphie et universelle écriture cabalistique, avec la Clavicule, etc. ; et quoique ce volume se fût assez répandu, un Frison, nommé Dominique de Hottinga, eut l’audace de le faire paraître sous son propre nom, en français et dans le même format, avec une préface, où il déclarait que ce travail lui avait coûté de pénibles veilles : il ne disait pas un seul mot du traducteur Collange, ni de l’auteur J. Trithème. Cette publication, fameuse dans l’histoire des plagiats, est de 1620, à Embden : le catalogue de Crevenna en indique un exemplaire, daté de 1621, à Groningue. À l’égard de l’ouvrage même. on doit observer d’abord que Trithème n’applique point le nom de polygraphe à des mélanges d’écrits de différents genres ou sur divers sujets : il veut enseigner à écrire un même mot de plusieurs manières. Il donne treize nouveaux alphabets, composés soit de lettres étrangères les unes aux autres, soit de caractères de convention ou de purs chiffres. L’auteur avait quelque connaissance des anciennes notes de Tyron, augmentées par Sénèque père, et depuis par St-Cyprien, à l’usage des chrétiens persécutés. Il en existait fort peu de copies au commencement du 16e siècle : Trithème se félicite d’avoir pu en acheter une, que des moines ignorants vendaient à vil prix ; et les auteurs du Nouveau Traité de diplomatique (t. 2. p. 126, et t. 3, p. 150.) lui attribuent l’honneur d’avoir le premier publié et interprété quelques-unes des notes turoniennes. Les rédacteurs du Journal des Savants reconnaissaient, en 1678 (24 janvier), qu’il avait fort contribué aux progrès de l’art d’écrire en chiffres. 42° Steganographia, hoc est, ars per occultam scripturam aními sui voluntatem absentíbus aperiendi, certa : præfixa est clavis. David Clément (Bibl. cur., p. 94) fait mention de deux volumes in-8°, très-rares, qui ont paru en 1531, à Lyon, et qui contiennent à la suite de certains traités de H.-Corn. Agrippa, de P. de Abano, etc., la stéganographie de Trithème ; mais les éditions de ce livre qu’on désigne ordinairement comme les plus anciennes ne sont que du 17e siècle, Francfort, 1606 ; Darmstadt, 1621 ; Cologne, chez Egmond, 1635, in-4°. Les termes inouïs et bizarres dont cet ouvrage est parsemé le firent prendre pour un livre de magie ; Richard Simon convient que l’auteur s’exprimait de manière à faire croire qu’il y avait de la diablerie dans son fait. Bovelles (voy. ce nom), qui s’en était formé cette idée lorsque Trithème lui avait communiqué ce traité encore manuscrit, se hâta de dénoncer une œuvre si dangereuse et continua de jeter de si hauts cris, que le comte palatin Frédéric II, surnommé pourtant le Sage, livra aux flammes l’autographe qui se conservait dans sa bibliothèque. Cette prévention

  1. Rupert, né en Allemagne, devint abbé de Tuy en 1113 et y mourut en 1136, considéré comme un savant et pieux personnage. Il a laissé des écrits théologiques et historiques, des hymnes et d’autres vers latins. Ses ouvrages ont été imprimés plusieurs fois, quoiqu’on y ait repris certains passages qui ont fourni aux protestants des objectons contre le dogme de la transsubstantiation. Les dernières éditions sont de Paris, 1638, 2 vol. in-fol. ; de Venise, 1764, 4 vol in-fol. Voy. sur l’abbé Ruppert, Foppens, Biblioth. Belg., t. 2, p. 1087, 1088 ; l’Hist. littéraire de la France, t. 11, p. 422.
  2. George Ripley, alchimiste anglais, chanoine de Bridlington, vivait sous Edouard IV, auquel il a dédié, en 1477, son livre des Douze Portes. Il était fort riche et laissait croire qu’il devait son opulence à son art. Il envoyait, dit-on, beaucoup d’or aux chevaliers de Rhodes pour les aider à se défendre contre les Turcs. Le Liber duodecim portorum a eté imprimé à Leyde en 1599, in-8°, et l’on a recueilli, dans le même format à Cassel, en 1649, tous les ouvrages de chimie de cet auteur. Il est mort en 1490. Voy. Manget, Eloy, etc.