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à ces notices, et les a continuées de 1194 à 1640. 7° Chronique d’Hirsauge : cet ouvrage, dont le titre n’annonce que la chronique d’un monastère, renferme un grand nombre de détails importants qui appartiennent à l’histoire de l’Allemagne et de la France. L’année 830 est l’époque où s’ouvrent ces annales qui, dans l’édition de Bâle, 1559, in-fol., finissaient en 1370. Trithème les avait conduites jusqu’en 1513 : mais son manuscrit ayant péri dans un incendie, on croyait cette deuxième partie perdue sans ressource, lorsque Mabillon (voy. ce nom) en découvrit une copie dans l’abbaye de St-Gall qu’il visitait. Il exhorta les religieux de ce monastère à la publier : et l’on vit, en effet, sortir de leurs propres presses. en 1690. 2 volumes in-fol., contenant cette chronique tout entière. Elle a servi depuis aux écrivains qui se sont occupés de l’histoire du moyen âge ; Voltaire lui-même l’a citée dans l’Essai sur les mœurs des nations : quant aux mentions qu’il lui a plu de faire de l’abbé Trithème en un autre ouvrage, on sait qu’elles sont purement imaginaires. On a de cet abbé une Vie de Frédéric, comte palatin, dit le Victorieux, imprimée in-4°, à Cologne, en 1602 ; mais ce n’est pas un ouvrage de plus. car elle est extraite des Annales d’Hirsauge. 8° La Chronique de l’abbaye de Spanheim, depuis 1124 jusqu’en 1511, paraissait pour la première fois, en 1601, dans le Recueil des livres historiques de l’auteur : elle n’est curieuse que par les détails qu’il y donne sur sa propre vie. 9° On lit avec plus d’intérêt les deux livres de ses Lettres familières à des princes d’Allemagne, à des prélats, à des savants, au nombre desquels se trouve son demi-frère Jacques, qui était devenu docteur. Ses autres correspondants sont Elisabeth de Longwi, sa mère : Joachim, électeur de Brandebourg ; Frédéric. électeur de Saxe ; le pape Jules II ; l’archevêque de Cologne Hermann ; Jac. Wimpfeling : Conr. Celtes ; Conr. Peutinger... ; Charles Bovelles, dont nous aurons occasion de reparler, etc. Trithème avait écrit bien plus de lettres : celles qui subsistent, au nombre de cent-quarante, tiennent à l’histoire civile, ecclésiastique et littéraire de son temps : elles ont été publiées à Haguenau, en 1536, in-4°. Il y en a des extraits dans les Lettres choisies de Rich. Simon. t. 4, p. 131-140 ; et dans les Miscell. lipsiens. nova. t. 2, part. 1. pag. 109-125. — Vingt autres productions de Trithème ont été recueillies, en 1604, sous le titre d’Opera spiritualia. par les soins du jésuite J. Busée (Voy. ce nom), Mayence, in-fol. ; et nous avons à distinguer, dans ce volume deux articles encore historiques. 10° Chronique du monastère de St-Jacques à Wurtzbourg, rédigée en 1509, et insérée par Ludewig dans un recueil d’écrits relatifs à cette ville, que nous avons déjà cité. 11° Quatre livres sur les hommes illustres de l’ordre de St-Benoît : la première édition est de Cologne, 1575, in-if. Baillet dit qu’il n’y a rien de moins exact que ce qui a été écrit sur cet ordre par Trithème, dont on doit néanmoins estimer la diligence, expressions qui peuvent sembler singulières, lorsqu’on se souvient qu’au temps de Baillet les termes de diligence et d’exactitude s’employaient comme à peu près synonymes. 12° Deux livres de sermons, ou exhortations aux moines, sont dignes aussi d’être remarques : ces discours, écrits en latin, comme tout ce qui précède et tout ce qui suit, se recommandent par la pureté de la morale, par la naïveté du style et par l’intérêt de quelques détails : nous en avons fait usage dans la première partie de cet article. Trithème les avait composés à l’âge de vingt-quatre ans, en 1486 : on a dit même que c’était la date de l’édition qui en fut publiée à Strasbourg, chez Knoblauch, in-folio, mais nous croyons, avec F.-G. Freytag (Anal., 1011-1013), qu’ils n’ont été imprimés qu’en 1516. L’erreur provient de ce que Knoblauch a copié, à la fin du second livre, la souscription du manuscrit autographe, laquelle porte en effet la date 1186 comme celle de la rédaction définitive. Il faut noter d’ailleurs que le privilège accordé par l’Empereur pour cette impression n’est que de 1514. Ces mêmes exhortations cénobitiques ont reparu à Anvers, in-8°, en 1574 ; à Florence, in-4°, en 1577 : à Milan, in-4°, en 1644. On en rencontre des extraits dans les Aménités littéraires de Schelhorn. t. 4. p. 282-294. 13° Πενθιxὸς, sive lugubris liber de statu et ruina monastici ordinis : ce tableau du déplorable état des communautés monastiques avait été joint aux sermons dans l’édition de Florence. 14-29° Seize traités ou opuscules ascétiques ou mystiques, dont nous croyons inutile de transcrire ici les titres, mais parmi lesquels sont compris deux ouvrages sur les miracles de la Vierge Marie : l’un en deux livres et l’autre en trois. — J. Busée, après avoir réuni ces vingt pieux écrits, s’aperçut qu’il en avait omis six et se hâta de les publier, dès 1605, à Mayence, en 1 volume in-8°, qu’il intitula Paralipomènes, et qui renfermait en même temps des opuscules de Pierre de Blois et de Hincmar. Ce volume qui a été réimprimé in-8°. À Cologne, en 1624, ajoute six articles aux œuvres de l’abbé de Spanheim. 30° Antipalus maleficiorum, l’Adversaire des maléfices, en 4 livres, dont il y a une édition de 1555, à Ingolstadt, in-4° ; ce qui n’empèche pas Busée, ou son libraire, de les qualifier nunc primum editi, au frontispice du recueil de 1605 ; 31° Curiositas regis, réponses à huit questions théologiques proposées par l’empereur Maximilien. Ce livre avait été aussi déjà imprimé et même plusieurs fois, Oppenheim, 1511 et 1515, in-4° ; Spire, 1522, in-fol. ; Cologne, 1533 et 1536, in-8° ; Francfort, 1550, in-8° ; Mayence, 1601, même format ; Cologne, 1603, in-12. 32° Deux livres sur les carmes illustres, ouvrage qui était pareillement connu,