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raires. Il mourut à Paris vers 1780, sans avoir fait partie, que nous sachions, d’aucune académie ni société littéraire.


TRAVERS (Jean de) naquit en 1483 d’une famille noble et opulente de Zutz dans la haute Engadine. Doué ’une intégrité rare et d’un profond savoir, il mérita l’estime de tous ses compatriotes et fut élevé à tous les honneurs que eur reconnaissance put lui conférer. Dans le service militaire il se signala comme chef de l’armée des Grisons contre Jacques de Médicis. et sa conduite au siège du fort de Musson sur le lac de Como, auprès de Gravedona. lui fit beaucoup d’honneur. Il eut bien de la peine à renoncer à la religion dans laquelle il était né ; cependant il embrassa la réforme, et par ses écrits et ses sermons il augmenta le nombre des sectateurs de Luther et de Calvin. Il finit sa carrière en 1563, âgé de 80 ans. Jean de Travers fut auteur d’un poëme estimé, en langue latine.*où il chanta la guerre de Musson. Il a aussi composé plusieurs sermons et des drames sacrés. Voyez les Voyages en Prusse, de William Coxe, traduits de l’anglais par M. Ramond, t. 3, p. 324, in-8°, Paris, 1790. G-v.


TRAVERS (Nicolas), prêtre appelant, né à Nantes en 1686, y fit ses études et fut d’abord vicaire de St-Saturnin, l’une des paroisses de cette ville. Il publia, en 1734, une Consultation sur la juridiction et l’approbation nécessaires pour confesser, en sept questions. Son but était de prouver que tout prêtre non approuvé d’aucunévêque pouvait absoudre validement et souvent licitement ; il écartait le décret du concile de Trente, en disant que ce décret n’avait été rendu que pour le temps du concile, et que d’ailleurs les curés n’avaient point été entendus ni appelés. Cet ouvrage fut censuré par la faculté de théologie de Paris, le 15 septembre 1735, et par quelques évêques, et réfuté par le P. Bernard d’Arras, dans son livre de l’Ordre de l’Église, ou la primauté et la subordination ecclésiastique, Paris, 1735. Travers soutint ses sentiments dans l’écrit intitulé la Consultation défendue par l’auteur contre le mandement de Mgr Languet, le livre du P. Bernard et la censure de quatre-vingt-six docteurs. 1736, in-4°. Depuis, il refondit cet ouvrage, qui parut sous le titre de : Pouvoirs légitimes du premier et du deuxième ordre dans l’administration des sacrements et le gouvernement de l’Église, 1744, in-4° de 744 pages avec un grand nombre de notes. Ce livre durement écrit n’était pas meilleur sous le rapport littéraire que sous le rapport théologique. L’assemblée du clergé de 1745 fit connaître par un rapport public son sentiment sur cet ouvrage, que la faculté de théologie de Nantes censura expressément le 19 avril 1746. Cette censure, qui est imprimée, renferme onze articles et applique des notes spéciales à quatre-vingt-dix-neuf propositions. C’est contre cet ouvrage que l’abbé Corgne publia sa Défense des droits des évêques, 1763, 2 vol. in-4°, pour laquelle le clergé lui accorda une gratification.

Travers fut exilé dans le couvent des cordeliers de Savenay, d’où on lui permit de sortir en 1748, mais avec défense de rien faire imprimer sur les affaires de l’Église. Il mourut le 15 octobre 1750. Outre les ouvrages déjà cités, on a de lui : 4° Explication historique et littérale de trois inscriptions romaines que l’on voit à Rennes et à St-Méloir en Bretagne (dans le tome 5, publié en 1728, des Mémoires de Desmolets) ; 2° Histoire abrégée des évêques de Nantes (dans le tome 7 des mêmes Mémoires). C’est un extrait du grand travail de l’auteur qu’il laissa manuscrit. 3° Vie de Litoin, curé de St-Saturnin, de Nantes, 1729, in-12 ; 4° Catalogue des princes et comtes, seigneurs de Nantes, depuis les Romains jusqu’en 1750, Nantes, 1750, in-12 ; 5° Codex ecclesiæ nannetensis, acta ecclesiœ nannetensis, spicilegium nannetense, synodeum nannetense ; 6° Dissertation sur les monnaies de Bretagne, in-8°, anonyme et sans date ; 7° Histoire cicile, politique et religieuse de la ville et du comté de Nantes, imprimée pour la première fois sur le manuscrit original de la ville de Nantes sous la direction de M. Aug. Savagner, Nantes, 1837-1844, 3 vol. in-8°. Travers a laissé plusieurs manuscrits qui ont passé dans la bibliothèque publique de Nantes : 1° un Traité des conciles de la métropole de Tours, en deux volumes in-fol. ; 2° un Traité sur les contrats de constitution, etc.


TRAVERS (Jean). musicien anglais du 18e siècle. On a peu de détails sur la vie de cet artiste dont les œuvres eurent cependant une grande vogue. Il fit ses premières études musicales dans la chapelle St-George, puis à Windsor sous la direction de Greene. Vers 1725, il devint organiste de St-Paul, et, quelques années plus tard, il exerça le même emploi à Fulham. Enfin, en 1737, il fut organiste à la chapelle royale. Il mourut en 1758. On doit à Travers des compositions musicales fort répandues de son temps et empreintes en effet d’un grand charme et de beaucoup d’élégance. Par exemple celle qui a pour titre : Hâtez-vous, ma Nanette ; et cette autre : Voici le jour ou je naquis ; enfin : le Doux Cupidon. On a aussi de lui plusieurs antiennes, et il a mis en musique tous les Psaumes, Londres, 1746, in-4°. Z.


TRAVERSARI. Voyez Ambroise le Camaldule.


TRAVERSARI (Charles-Marie), théologien, né à Lugo dans le Ferrarais, fit ses études à Faenza et entra dans l’ordre des Servites. Il professa la théologie à Mantoue et fut un des adversaires de Hontheim ; son écrit est sous ce titre : Ennodii Faventini, de romani pontificii primatu, adversus Justinum Febronium, theologico-historico-critica dissertatio, Faenza, 1774, in-4°. Traversari adopta le sentiment du P. Nannaroni, dominicain de Naples, qui prétendait qu’il faut communier les fidèles non avec des hosties réservées, mais avec des hosties consacrées à la messe même. L’ou-