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ner cette princesse et serviraient même de témoins contre lui. Il faudrait beaucoup de recherches et une longue discussion pour éclaircir ce mystère d’iniquité. Mais les pièces du procès furent brûlées, peut-être parce que des personnes puissantes s’y trouvaient compromises. Travail montra dans ses derniers instants un courage digne d’une meilleure vie que la sienne. Lorsqu’on lui eut prononcé la sentence, il se leva et dit en présentant son bras a ceux qui l’environnaient : Tâtez-moi le pouls et voyez s’il est aucunement ému de l’arrêt de ma mort que je viens d’entendre. « Il alla au supplice avec un visage riant et paraissant même transporté de joie ». (M de Thyroux d’Arconville. Vie du cardinal d’Ossat. Consultez aussi la Vie de Marie de Médicis.)

B—l—u.


TRAVASA (Cajetan-Marie), historien, né à Bassano, en 1698, prit l’habit des théatins à Venise, en 1717, étudia successivement à Bologne, à Florence, à Rome, et après avoir professé la philosophie dans les écoles de son ordre. à Venise, il s’adonna à la prédication. Il s’était formé une bibliothèque considérable, où il allait s’enfermer dès qu’il pouvait se dérober aux travaux de son apostolat. Ayant conçu le plan d’un ouvrage sur les hérésiarques, il publia, en 1746, la Vie d’Arius, dont les opinions avaient troublé l’Église au commencement du 4e siècle. Le succès de cet essai l’encouragea à continuer ses recherches : et il ne lui fallut pas moins de dix ans pour livrer au public cinq volumes contenant la Vie des hérésiarques des trois premiers siècles de Père chrétienne. La Vie de Manès, qui termine le dernier tome, est précédée de quatre dissertations : la première sur la secte des adamites et sur l’Histoire du manichéisme de Beausobre ; la deuxième sur l’autorité des actes de St-Archetatis, et les deux dernières sur Scythien et Térébinthe,

les deux précurseurs de Manès. L’auteur se jette dans des digressions et prodigue les citations et les autorités ; ce qui annonce chez lui plus d’érudition que de jugement. Travasa mourut presque aveugle, à Venise, le 15 janvier 1774. Ses ouvrages sont : 1° Panegiríco sacro detto nella basilica ducale di Venezia, Venise. 1727, in-8° ; 2° Storia critica della vita d’Ario, primo eresiarca del 4° secolo, ibid., 1746. in-8° : 3° Storia critica delle vite degli eresiarchi dé tre primi secoli, ibid., 1752-1762, 5 vol. in-8°, avec portraits : 4° Preparazione alla morte, per ogni persona del chiostro. ibid., 1762, in-8° : 5° Istruzioni e regole per tocere e per parlare come conviensi in materia di religione, ibid., 1764, in-8° ; 6° Quaresimale, ibid., 1766, in-4°. Cet ouvrage, dédié aux syndics de Bassano, valut à l’auteur une médaille d’or à son effigie, portant sur le revers les armes de la ville, avec cette inscription : Civi suo, civitas Bassani. 7° Panegirici e ragionamenti sacri, ibid., 1767, in-4°. Une partie de ce recueil avait paru en 1758, sous le titre de Ragionamenti sacri, in-8°. Les panégyriques sont au nombre de quinze. 8° Inni sacri del breviario romano minutamente spiegati, ibid, 1769, 3 vol. in-8°. Ce fut par ses soins qu’on donna à Rome la première édition complète des œuvres du cardinal Tommasi (voy. ce nom), dont il a écrit la vie. Il a été aussi l’éditeur des deux ouvrages suivants : 1° Nuovo Raccolta di varie e scelte orazioni, ibid., 1754-1764. 6 Vol. in-4° ; 2° Decadi di panegirici dé chiericí regolari, Venise et Florence, 3 vol. in-8°. Deux de ses ouvrages sont restés inédits. Voy. Vezzosi, Scrittori teatini, t. 2, p. 244, et Verci, Scrittori Bassanesi. dans la Nuovo raccolta caloqeriana, t. 30.

A—G—S.


TRAVENOL (Louis). littérateur, né à Paris vers 1710. Toujours prêt sur toutes les questions qui pouvaient attirer les regards du public, Travenol ne manqua aucune occasion de le flatter dans ses passions et ses goûts. Ses écrits, publiés au gré des circonstances, échappent à l’analyse. En voici les titres dans l’ordre chronologique de leur publication : 1° Catéchisme des francs-maçons, dédié au beau sexe. Jérusalem et Limoges, 1710, petit in-12, publié sous le pseudonyme de Léonard Gabanon. Cet ouvrage a obtenu d’autres éditions sous les titres suivants : la Désolation des entrepreneurs modernes du temple de Jérusalem, ou le nouveau Catéchisme des francs-maçons, etc., 1714, petit in-12 ; le Nouveau Catéchisme, etc., l’an 5440 depuis le déluge, etc., 1742, in-12. 2° Voltairiana, ou Pages amphigouriques de F.-M. Arouet de Voltaire, publié par Travenol et Manoury, Paris, 1748, in-8° ; 3° Épître chagrine du chevalier Pompon à la Babiole contre le bon goût, ou Apologie de Sémiramis, tragédie de M. de Voltaire, 1748, in-12 : 4° Histoire du théâtre de l’opéra en France depuis son établissement (compilé par Travenol et publié par Durey de Noinville, 1753, in-8° ; seconde édition en 1754 ; 5° Galerie de l’Académie royale de musique, contenant les portraits en vers des principaux sujets qui la composent en présente année 1754, dédiée à J.-J. Rousseau de Genève, 1751, in-8° ; 6° Arrêt du conseil d'Etat d’Apollon, rendu en faveur de l’orchestre de l’opéra contre le nommé J.-J. Rousseau, copiste de musique, 1754, in-12. (Cet ouvrage est dirigé contre la Lettre sur la musique française, par J.-J. Rousseau, publiée l’année précédente.) 7° Requête en vers d’un auteur de l’opéra au prévôt des marchands, 1758, in-12 ; 8° les Entrepreneurs entrepris, ou Complaintes d’un musicien opprimé par ses camarades, en vers et en prose. 1718, in-8° ; 9° Étrennes salutaires aux riches voluptueux et aux dévots trop économes, Paris, Dufour, 1766, in-8° ; 10° Œuvres mêlées du sieur ***, ouvrage en vers et en prose, Amsterdam, 1775, in-8° ; 11° Lettre critique de M. le chevalier de *** à l’auteur du Catéchisme des francs-maçons, avec un brevet de calotte accordé en faveur de tous les zélés membres de leur société, à l’étoile flamboyante, etc.. in-12, sans date ni nom d’imprimeur. Louis Travenol a encore publié un grand nombre d’articles de journaux et recueils litté-