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Voyages la Gulliver à Lillipst. Le premier est une satire allégorique, où, sous les noms de Piem, de Harris et de Jean. il attaqlue le pape, Luther et Calvin (1). Gulliver est un ivre chéri des enfants ; mais les esprits judicieux et graves y démélent aisément l intention préméditée de jeter le ridicule sur toutes les institutions sociales. Si ce livre, plus bizarre qu’amusant, eut beaucoup de vogue en Angleterre, c’est qu’il contenait une foule d’alIusions et même de portraits, aussi piquants pour les nationaux qu’insipides pour les étrangers. Sir Walter Scott en donne a clef ; mais, les originaux n’existant plus. les copies ont perdu tout intérêt (2). Ce fut Voltaire qui, le premier, vanta en France les Voyages de Gulliver. l.’abbé Deslontaines en donna (t727) une traduction que sir Walter veut bien trouver passable (tolérable good), mais qui, en réalité, est défectueuse

(3). Le biographe anglais a soin d’avertir que la continuation du Gulliver n’est point de Swift, mais de son traducteur. Le Rabelais de l’AngIeterre a laissé quelques autres ouvrages, tombés dans l’oubli et dont sir Walter Scott n’a ras fait mention. De ce nombre est un livre que on peut juger d’après son titre du Grand Myetire, on de l’Art de ntéditsr sor la garde-robe. Un autre écrit plus ignoré encore est une satire intitulée Join Ball. sur la paix d’Utrecht. Elle eut pour traducteur l’historien Velly. On a encore traduit en français : l· ce que Swift a écrit contre Partrige, astrologue, dont il lit tomber les vaines prédictions ; !• son ouvrage intitulé Das avantages qu’il y aurait à abolir la religion en Angleterre (I) ; 3° le Grund Mystère, ots l’llrt de sséditsr sur la garde-robe, avec des Pensées hasardas sur les études, la grasunain, la rhétorique et la poésie ; IP plusieurs écrits sous le titre de Productions (esprit, contenant tout ce que les arts et las sciences ont de rare et de merveilleux. Presque tous les autres ouvrages de Swift sont demeurés en anglais. Ses vers sont moins parfaits que sa

1 I./Église étab’le prit sa horreur celui qui, on réalité. la iolondatt contra los dladdnnts. Elle l’appela lnddèle(Unoalta¢srl. lvttt loigalt de voir dans cette seeuntion de l’luoptls ou do Plngrutltudo. À Je voudrais, dit-il que eo cor rospoétabls s sot pas dans d’a·»tres preuves de cette lnhamletd, qus ;’ai ¤ aouivlnt remarques chez lui, s distinguer soseaustng dznsas

2 Cependant oa sait que la relao Anno nt cette renne Ide Lllllput qui ao put pardonner à Gulliver d’avvir éteint d’une laps lseoavosaato l’lnce¤dla du palais. B-·|.¤.

3 Gulliver adtd plusieurs lola traduit depuis Dssloutaines. PII’- ! cao versions nous ettarooa les minutes : l• Prayer de Gnllüer, traduction aoa•ello, proedddsd’unetlottrapar as tlltsotrêa par Orandville, Paris, ICQ ; I•Ie nënscouvrago, preeadé do la ifoo Horta, ibid., Ils !. l•·lI, ot ING ta-O•. tdi Il y démontre lvtemaat qaa Paholstiaa du euleo on analetarto aurait Iltolno d’nvaatalq que düacaavéaleatq. « Dtlt-l| Hte poarsalvl pssl’attorneygeadral, t : avosssa •lut8trttt•uu•, da•s alaütuatloaostérisasestlsteriouradupays, ll aovvitoacaao anoeeoastéoboslao dëxtirpor la àrlasiaaiaasa s alla tan- ! pao une roltglsa aunluale pour onsresr ïaettvtté botltqaonoo dos fsa d’••prtt ! Site n’oat plus do Dion s insula tar. aostrü pu eratadro qu’nls us utatsaquoat au •oraoa most, au llIllhs !...oass’)tlalatdol’obsorntloa du Fnauela, ojoasa-t-ll, nahoaoabllo utilise dosogrisespsur lasnarebes, d’adadt : s :’a’an¤ur. se zum : ml Il"- t••’l• 1 ••e•¤•¢ •• La


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prose (1) ; en général, son style est nerveux, clair et précis. Il égale en élégance et en exactitude les meilleurs écrivains en prose de sa nation, et il les surpasse presque toujours en variété et en verve ; ses écrits sont assez souvent parsemés d’expressions grossières et indécentes. Il y peint néanmoins toujours la vertu sous une image agréable, en lui opposant un tableau hideux du vice. Son grand principe, en matière de politique, était celui de Cicéron, que « l’intérêt et le bonheur du peuple est la première de toutes les lois. » Le docteur Swift jouissait de plus de trente mille livres de rente. Sa manière de vivre, simple, modeste et frugale, lui laissait beaucoup de superflu. Il disait qu’il était le plus pauvre de ceux qui avaient une vaisselle d’argent et le plus riche de ceux qui n’avaient pas d’équipage. Sensible à la misère des pauvres, il imagina de faire un fonds et d’établir, pour leur soulagement, une banque où, sans caution, sans gages, sans sûreté, sans intérêts quelconques, on prêtait à tout homme ou femme du bas peuple ayant quelque métier ou quelque talent, jusqu’à la concurrence de dix livres sterling, c’est-à-dire plus de deux cents livres monnaie de France. Le temps de la restitution du prêt était fixé et toujours proportionné à la situation de l’emprunteur. Par là, il faisait vivre des milliers de personnes, animait l’industrie, encourageait les talents, détruisait la fainéantise, et jamais on ne lui manquait de parole. Au jour marqué. les sommes prêtées rentraient dans la banque pour circuler en d’autres mains. On peut consulter sur ce célèbre écrivain l’ouvrage intitulé Lettres du comte d’Orrery sur la vie et les ouvrages ds Swift, imprimé à Paris en 1753, in-12. Ce comte était ami intime de Swift, et ses lettres sont curieuses et intéressantes ; mais la traduction française en est très-fautive. La vie de Swift a été écrite en anglais par Th. Sheridan, Dublin. 1785, in-8o ; M. Crawford a publié un Essai historique sur le docteur Swift, etc., 1808, in-4o, et le romancier Walter Scott a donné une notice sur le même dans sa Biographie des romanciers célèbres, traduite en français, Paris, 1826 (1825). On peut consulter aussi sur le célèbre auteur du Conte du tonneau et de Gulliver : une édition des œuvres de Swift, par Roscoe. Londres, 2 vol. in-8o ; un article de la Revue d’Edimbourg (septembre 1816} ; enfin une étude du célèbre historien Macaulay sur William Temple.

S―v―s.


SWIFT (Deane) était petit-fils de Godwin Swift, oncle du précédent. Le nom de Deane lui venait de son aïeul, l’amiral de ce nom, qui, étant au nombre des régicides, n’avait sans doute dérobé sa tète à l’échafaud qu’en mourant un an ou deux avant la restauration. Deane Swift avait étudié à l’université de Dublin. Il habitait à Good

(1) Youn ferlijonalo npoëter, lui écrinlt Drydn À propos douai Où: en pasakaltor. ’