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BIOGRAPHIE UNIVERSELLE.


B


BERG (Matthieu van den), peintre, naquit à Ypres, en 1615, d’un maître d’école, qui, s’étant appliqué à la peinture, reçut des leçons de H. Goltzius, et, dans la suite, inspira assez de confiance à Rubens pour que ce grand artiste lui confiât la direction de ses biens. Dès que le jeune Matthieu fut en âge d’étudier, il entra dans l’école de Rubens, où il se fit bientôt distinguer comme un des meilleurs élèves, surtout pour le dessin ; mais, dénué du génie qui invente, il ne put parvenir qu’à être un copiste habile ; cependant sa correction rendit ses dessins précieux pour les connaisseurs. Van den Berg fut reçu, en 1616, dans la confrérie des peintres, à Alkmaër, où il mourut en 1617, âgé seulement de 52 ans D-T.


BERG (Jean-Pierre), né à Brême, le 3 septembre 1737, mort à Duisbourg, le 5 mars 1800, philologue et théologien distingué, possédait une vaste érudition, avait étudié à fond les langues orientales, surtout l’arabe, et passe pour avoir beaucoup contribué à établir dans l’université de Duishourg une saine explication des livres sacrés. On ne connaît de lui qu’un recueil d’explications de plusieurs passages de la Bible, intitulé : Specimen animadversionum philologicarum ad selecia Veteris Testamenti loca, Leyde, 1761, in-8o. Il a publié quelques autres ouvrages auxquels il avait pris part, entre autres : Symbolæ litterariæ Duisburgenses ad incrementum sccientiarum a variis amicis amice collatæ, ex Haganis factæ Duisburgenses, t. 1er, part. 1re, la Haye et Duisbourg, 1785 ; t. 1er, part. 2, 1783 ; t. 2, part. 1re, 1784 ; part. 2, 1786, in-8o. G-T.


BEBGALLI (Charles), moine italien de l’ordre des mineurs conventuels, était né à Palerme, et avait de la réputation comme prédicateur en 1650. Il prêcha cette année-là le carême à Bologne. Il fut professeur de philosophie et de théologie dans les couvents de son ordre, provincial en Sicile, et gardien du grand couvent à Palerme, où il mourut le 17 novembre 1679. Il publia un ouvrage de philosophie, sous ce titre : de Objecto philosophiæ, Pérouse, 1619, in-4o. On assure qu’il avait écrit : 1o  un poëme épique italien intitulé Davidiade ; 2o  des mélanges de poésie latine : Poesis Miscellanea ; 3o  un livre élémentaire de médecine : Tyrocinium medica facultatis ; mais ces ouvrages n’ont Jamais été imprimés. G-É.


Bergalli (Louise), femme poëte, née en Italie, le 15 avril 1705, parut dès son enfance destinée aux arts et aux lettres. Son père, quoique d’une famille honnête du Piémont, ruiné par des malheurs, après avoir vainement essayé d’autres ressources, prit une boutique de cordonnier à Vicence, la transporta ensuite à Venise, où il fit une sorte de fortune. Entre un assez grand nombre d’enfants des deux sexes, il eut Louise, qui montra d’abord une disposition rare pour la broderie ; ensuite pour le dessin et la peinture. où elle eut pour maîtresse la célèbre Rosalba ; elle n’en montra pas moins pour la littérature, la philosophie, les langues. Elle apprit le français de son père, le latin, d’un excellent maître, et ce fut en l’étudiant qu’elle traduisit les comédies de Terence. Ayant senti un goût particulier pour la poésie dramatique, elle reçut les conseils et les leçons d’Apostolo Zeno, qui était alors poeta cesareo (poëte impérial), attaché a la cour de Vienne. Quand les premiers ouvrages de Louise Bergalli l’eurent fait connaître, on voulut lui procurer des places honorables et lucratives à Rome, en Pologne, en Espagne, à Milan : elle ne voulut point quitter Venise, sa patrie, et continua de s’y livrer à ses travaux littéraires, et d’y jouir de sa liberté jusqu’au moment où, âgée de trente-cinq ans, elle épousa le comte Gaspard Gozzi, noble vénitien, connu dans la littérature italienne par des comédies d’un genre singulier, et par d’autres ouvrages. (Voy. Gaspard Gozzi.) Elle vécut avec lui dans la meilleure intelligence, et lui donna cinq enfants, dont l’éducation fut dès ce moment son premier soin. Elle a laissé un grand nombre d’ouvrages ; les principaux sont : 1o  Agide re di Sparta, drame en musique, Venise, 1725, in-12. 2o  La Teba, tragédie, Venise, 1758, in-8o. 3o  L’Elenia, drame en musique, Venise, 1750, in-12. 4o  Le Avventure del poeta, comédie, Venise, 1750, in-8o. 5o  Elettra, tragédie, Venise, 1745, in-12. 6o  La Bradamante, drame en musique, Venise, 1717, in-12. (Madame du Boccage donna un extrait de cette pièce dans le Journal étranger, mars 1757.) 7o  Le Commedia di Terenzio tradotte in verri sciolti, Venise, 1755, in-8o. 8o  et 9o  Des traductions en prose italienne des tragédies de Racine, Venise, 1736 et 1737, 2 vol. in-12 ; du Jonathas, de l’Absalon de Duché, et des Machabées de Lamothe, Venise, 1751, in-8o. 10o Une traduction, en vers martelliens, des Amazones de madame du Boccage, avec le texte français, Venise, 1756, in-8o,