monstration évangélique, répond à quelques-unes des objections qu’on y fait contre le christianisme : ce sont des choses bien triviales. Diecman en a donné une réfutation complète, sous le titre de Schediasma inaugurale de naturalismo cum aliorum, tum maxime J. Bodini, etc., Leipsick, 1684, in-12 ; Iéna, 1700, in-4o, édition estimée. L’histoire de ce manuscrit se trouve dans la préface. On a voulu que Bodin fût tout à la fois protestant, déiste, sorcier, juif, athée. Le vrai est qu’il avait montré quelque penchant pour la réformation. Il eut cela de commun avec presque tous les hommes distingués de son siècle, qui, sans renoncer à la religion de leurs pères, ne disconvenaient point des abus qui l’avaient entachée. Il mourut catholique, en 1566, et ordonna, dans son testament, qu’on l’enterrât dans l’église des cordeliers de Laon. Il fut, au jugement de d’Aguesseau, un digne magistrat, un savant auteur, un très-bon citoyen. — Un autre Bodin (Henri), jurisconsulte allemand, professa le droit à Rinteln et à Halle, où il mourut, en 1720. On a de lui un grand nombre de dissertations : de anticipato Concubitu ; de Statu reipublicæ Germanicæ feudali et feudis regalibus ; Selectæ Conclusiones juris controversi, etc.
BODIN (Pierre-Joseph-François) était chirurgien
dans le bourg de Limeray, en Touraine,
avant la révolution. Il en adopta les principes avec
modération et devint, en 1790, maire de Gournay.
Le département d’Indre-et-Loire le nomma, en
1792, un de ses députés à la convention nationale,
où il parla pour la première fois dans le procès
de Louis XVI. Son discours en cette occasion
donne une idée juste des concessions auxquelles
était alors obligé un homme de bien, lorsqu’il avait
le courage de dire la vérité. On y voit que ce n’est
qu’après de ridicules déclamations empreintes de
l’esprit de l’époque, que Bodin ose exprimer sa véritable
opinion. « Louis arompu le contrat social
qui l’unissait au peuple, dit-il ; il a parjuré son
sement, a conspiré contre la liberté : tels sont ses
crimes, et tel est le coupable sur lequel il s’agit
a de prononcer, non en juges, mais en hommes d’É·
a tat, non en gens passionnés, mais en hommes sages,
lisant dans le passé, réfléchissant’sur l’avenir,
et de manière à faire tourner le sort de Louis
au plus grand bien de la république. Comme le
monde entier nous contemple, que la postérité
nous jugera, et que le salut publie dépend de noex
tre détermination ; comme on n’est pas grand par
de grandes exécutions, mais par de grands exema
ples de modération et d’humanité, par des actes
de prudence, et non par le sentiment de la haine et
de l’amour de la vengeance ; comme enfin jamais
un holocauste de sang humain ne peut fonder la
liberté, je vote pour la réclusion de Louis et de sa
1 famille, pour être déporté à la paix. » Bodin vota
ensuite pour le sursis à l’exécution. Mais après
ce grand procès, il parut consterné et très-efhayé
des périls auxquels il s’était ainsi exposé,
garda le silence le plus complet, et fut le témoin impassible
de tous les excès qui marquèrent la ses
BOD
sion conventionnelle jusqu’à la révolution du 9 thermidor. Ce ne fut que le 2 octobre 1791, trois mois après la chute de Robespierre, qu’il reprit la parole en faveur des suspects, dont toutes les prisons étaient encore remplies. ·Il fut ensuite élu secrétaire, fit décréter la liberté des entreprises des voitures publiques et dispenser les ouvriers du service de la garde nationale. Il eut en 1795, dans les départements de l’ouest, une mission où il fit encore preuve de raison et de sagesse. Après la session, il fut du nombre des deux tiers des conventionnels qui firent partie du conseil des cinq-cents, où il provoqua des mesures sévères contre les déserteuœ à l’intérieur. Réélu en 1799, pour la même assemblée, par le dé-, parte ment des Deux-Sèvres, il ne vit cesser ses fonctions législatives que pa1· le révolution du 18 bmmaire, et fut ensuite nommé par le gouvernement consulaire commandant de la gendarmerie de Loiret-Cher. C’est dans ces fonctions qu’il mourut à Blois, en 1809. Bodin avait publié un Essai sur les secouchements (Paris, 1797, in-8°), qui eut peu de succès.
— Laurent Boom, né à St-Paterne, en 1761 a publié divers écrits relatifs ai sa profession : 1° le Médecin des goutteux, 1796, in-8° ; 2° Recueil de préceptes sur les moyens de se garantir des maladies qui peuvent être la suüe de l’aetioq des différentes qualités de l’air, etc., 1799, iu·12 ; 5° Bibliographie analytique de médecine, ou Journal fabréviateur des meilleurs ouvrages nouveaux, latins ou français, de médecine clinique, d’hygiène et de médecine préservatrice, Paris et Tours, 1799-1801, 5 vol. in-8° ; —1°* Ré/lexions sur les remèdes secrets en général, et sur les pilules stomachiques de l’auteur en particulier, Tours, 1805, in-8°• ; 5°* Réflexions sur les absurdité : du système de H. Gall, Paris, 1813, in-8° ; 6°* du Système représentatif, Paris, 1817, brochure in-8°. M—n j.
BODIN (Jean-Frmvçots), né à Angers, le
26 septembre 1766, lit ses études dans cette ville et
se consacra à architecture, où il avait acquis une
habileté remarquable. Mais la révolution, si terrible
dans ces contrées, y rendit bientôt son art inutile.
Il en adopta néanmoins la cause avec beaucoup
d’enthousiasme, et fut nommé, en 1792, l’un des administrateurs
du district de St-Florent. Placé, des
l’année suivante, au commencement de la guerre
civile, dans le centre des événements les plus désastreux,
et forcé de renoncer à ses fonctions d’administrateur,
il devint payeur de l’armée de l’ouest,
et, dans les premières défaites qu’éprouvèrent les
troupes républicaines, fut exposé plusieurs fois a
perdre sa caisse. Il réussit à la sauver par sa prévoyance
et par son activité. Après la pacification, il
obtint divers emplois de finances et continua cependant
à s’occuper d’arcl1itecture. L’Institut ayant ouvert,
en 1796, un concours pour un monument à
élever aux armées françaises, Bodin envoya un projet
d’arc triomphal qu’il plaçait ti l’endroit même
où l’on a établi celui de l’Étoile ; mais il fut jugé
trop dispendieux. À l’époque de la restauration, en
1811, Bodin était receveur des contributions à Saumur.
Lorsque, après la défaite de Waterloo, Par