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iut} BES Paris, où ils furent entendus avec les plus grands applaudissements. Ils habitèrent constamment Turin, où ils sont morts dans un âge fort avancé. Ils ne se marièrent ni l’un ni l’autre et véem-ent dans l’union la plus intime, uniquement occupés de perfectionner leur art. — Antoine Bnsozzr fut longtemps attaché, comme hautbois, à la chapelle de I Dresde, et mourut a’I’urin en 1781. Il ent dans son fils Charles Bnsozzr un élève qui le surpassa, et obtint les plus grands succès en France, en Italie eten Allemagne. — Gaëtan Bnsozzr, 4°* fils de François Besozzi, né à Parme, en 1727, n’eut pas moins de réputation sur le hautbois, et alla successivement à la cour de Naples et à celle de France. Ces virtuoses ont, en quelque sorte, fondé une école de ces deux instruments. Le seul Besozzi qui restàt de cette famille était, en 1810, flùtiste à l’opéra-Comique de Paris. P—x et D-n-n.

BESPLAS (Josrzru-ll1snu :·Amvs Gnos ns), grand vicaire de Besançon, né le 15 octobre 175-5, à Castelnaudary, d’une famille honorable de cette ville, mort à Paris le 26 août 1785, montra de très-bonne heure un grand zèle pour les devoirs de son état. Dès qu’il fut ordonné prêtre, il s’attacha à la communauté de St-Sulpice. Son ministère le mettant souvent dans le cas d’assister au lit de la mort des gens peu soumis au joug de la foi, il composa un livre intitulé : Rituel des esprits forts, pour prouver que les incrédules démentaient ordinairement dans ce dernier moment la hardiesse des sentiments 11·religieux qu’ils avaient professés durant leur vie. Ce premier ouvrage fut suivi, en 1765, d’un Discours sur l’utilité des voyages. Son Traité des causes du bonheur public, 1768, in-8o, réimpr. en 177-1, 2 vol. in-12, a beaucoup de rapport avec celui du bonheur public de Muratori ; mais il considère son sujet un pen différemment dans les détails : il y met plus de sensibilité, plus de chaleur, plus d’éclat, plus d’énergie, plus d’imagination. Il ne manque à cet ouvrage que d’être rédigé avec plus de méthode et écrit avec plus de simplicité. Chargé d’assister les criminels au lieu de leu1· supplice, Besplas s’était dévoué à cette pénible fonction avec toute la sensibilité d’une âme belle et remplie de charité. Cette sensibilité, vivement affectée de l’horrem· des cachots, où les malheureuses victimes de la dépravation du cœur humain étaient détenues, ne put retenir ses élans dans un sermon de la Cène qu’il prêcha devant Louis XV ; le tableau qu’il en fit émut toute la cour, et il en résulta un ordre de faire combler ces cachots, pour leur en substituer de plus sains et de moins incommodes. C’est de cette époque que date l’établissement de la maison de Force, et pour éterniser ce beau succès de l’éloquence sacrée l’on grava le portrait de l’abbé de Besplas. Il avait donné dans sa jeunesse un Essai sur l’éloquence de la chaire ; cette production, qui annonçait du talent, avait besoin d’être retouchée : c’est ce que l’auteur fit dans la seconde édition qui parut en 1778. On peut voir l’analyse de cet ouvrage estimable dans l’Esprü des journaux (mai 1778, p. 8 et suiv.). On y établit lc parallèle entre le livre de l’abbé de Besplas et celui

BES de l’abbé Maury. L’abbé de Besphs avait prononcé devant l’Académie française un panégyrique de St. Louis. À cette édition de son Essai il ajouta son sormon sur la cène et un Panégyrique de St. Bernard. T—n et D—a-n.

BESSARION (Jean) n’est point né à Constantinople, comme l’ont écrit quelques auteurs, mais à Trébizonde. « Il eut pour patrie, dit Michel Apostolius, Trébizonde, la seconde reine des cités. » Ce passage est décisif. Quant à la date de sa naissance, elle est connue par celle de son épitaphe, qu’il composa lui-même en 1466 : Bessaa1o... sin ! vtvvs Posvrr anno sAr.v-r1s stcccctxvx arrrrrts Lxxvn. Par conséquent il était né en 1589. Mais il faut observer que ces derniers mots ne se lisent pas dans toutes les copies’de l’inscription, notamment dans celle de Bandini, qui a écrit la vie du cardinal, Rome, 1777, in-4o. Bandini le fait naître en 1595. Bessarion prit l’habit de l’ordre de St-Basile, et passa vingt et un ans’dans un monastère du Péloponese, occupé de l’étude des belles-lettres qu’il joignit à celle de la théologie. Le philosophe Gémistus Pléthon fut un de ses maîtres. Lorsque l’empereur Jean Paléologue eut formé, en 1458, le projet de se rendre au concile de Ferrare, pour réunir l’Église grecque a l’Église latine, il tira Bessarion de sa retraite, le fit évêque de Nicée, et l’engagea à l’accompagner en Italie avec Pléthon, Marcus Bugénius, archevêque d’Éphèse, le patriarche de Constantinople, et plusieurs autres Grecs distingués par leurs talents ou par leurs dignités. Dans les séances du concile, l’archevêque d’Ephese et Bessarion se Brent particulièrement remarquer, le premier, par la puissance de sa dialectique ; Bessarion, par les grâces de son langage. Rivaux de talents, ils furent bientôt ennemis. Eugénius n’était pas favorable au projet de réunion ; Bessarion, après avoir un peu tergiversé, se déclara pour les Latins, vers lesquels penchait l’empereur. L’uuion fut prononcée ; et, au mois de décembre 1459, le pape Eugène IV, pour reconnaître le zèle et le dévouement de Bessarion, le créa cardinal prêtre du titre des Sts. Apôtres. Fixé en Italie par sa nouvelle dignité, et par les troubles de la Grèce, où l’union était universellement rejetée, Bessarion ne s’écarta point de la vie simple et studieuse qu’il menait dans son couvent du Péloponèse. Sa maison était le rendez-vous de tous ceux qui cultivaient les lettres ou qui les aimaient. Quand il portait, on voyait dans son cortège Argyropulo, Philelphe, le Pogge, Valla, Théodore Gaza, George de’I’rébizonde, Calderino. Il obtint la confiance et l’amitié de plusieurs papes. Nicolas V le nomma archevêque de Siponto, et cardinal-évêque du titre de Sabine. Pie l I lui conféra, en 1465, le titre de patriarche de Constantinople. À la mort de Nicolas V, le sacré collège songeait à lui donner Bessarion pour successeur, mais ce dessein fut dérangé par les intrigues du cardinal Alain. Quelques années après, Bessarion g aurait pu succéder à Paul II ; mais il fallait acheter * par une injustice la voix du cardinal Orsini, et il refusa. Orsini offrit, avec les mêmes conditions, son suffrage au cardinal de la Rovère, qui, moins scru—,