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10 BER seil de la préfecture. Au commencement de1813, l’approche des Russes causa un soulèvement dans le bas Weser : le sous-préfet d’Oldenbourg jugea prudent de se retirer avec les autorités françaises. Avant son départ, il institua une commission de cinq membres, parmi lesquels il désigna Berger et ( Finck, pour gérer les affaires administratives en son absence. Cette commission n’exerça son autorité que trois jours. Elle modifia légèrement le système français et fit ce qu’elle put pour apaiser l’émeute. Sur ces entrefaites, le général Vandamme avait envoyé des secours militaires. La commission fut cassée, Berger et Finck furent arrêtés comme rebelles, et traduits à Brême devant un conseil de g-uerre que Vandamme avait choisi. Berger se défendit devant cette commission avec beaucoup de dignité ; mais on n’écouta rien, on condamna a mort ces deux citoyens estimables, contre lesquels le rapporteur même ne provoquait que la peine de la prison ; ils furent fusillés le 10 avril 1815. On présume que Vandamme, voyant le nord de l’Allemagne pret à se soulever, voulut l’effrayer par un exemple éclatant de sévérité. On a dit aussi que le sous-préfet, se sentant compromis par sa fuite précipitée, avait tout rejeté sur les deux hommes qui n’avaient pourtant fait qu’exécuter ses ordres. Quoi qu’il en soit, la mort de deux fonctionnaires généralement estimés, immolés au despotisme militaire, causa une indignation générale. Quand, après la délivrance de l’Allemagne, le grand-duc d’Oldenbourg eut été réintégré dans ses États, il fit transporter les restes des deux victimes dans sa capitale, où on leur fit des funérailles solennelles. Dans les biographies allemandes, leur mort n’est représentée que comme un assassinat, dont personne ne recueillit même le triste fruit. C’est aussi sous le titre d’Assassînat de I·ïnk et Berger que Gildemeister, à Bréme, a publié la relation de leur mort. Une autre brochure parut dans la même ville, en 18%, sous le titre de Souvenir de Fink el Berger. Ce dernier a publié : 1° Studien, études, réimp. en 1816 ; dans cette édition, on a rétabli les passages tronqués dans la première par la censure impériale. 2° Briefe, etc., lettres écrites pendant un voyage en Italie, dans les années 1802 et 1805, Leipsick, 1815, in-8°. Ces lettres sont piquantes et spirituelles. D-0.

BERGER (Jean-Eatc ), né en Danemark, vers 1775, fut professeur à l’université de Kiel, où il enseigna d’abord l’astronomie ; il obtint en 1825 la chaire de philosophie. Ses principaux ouvrages sont : 10 Phûosoph. Dar. sttellung des Weltalls (Exposé philosophique de l’univers), Altona, 1808, t. 1, contenant des vues générales. 2° Allgemeine grund setze der Wissenschall der natur und des Menschen (Principes généraux de la science de la nature et de l’homme), Altona, 1817-27. Le 1°* volume de cet ouvrage estimable contient l’analyse de la faculté de connaître ou la connaissance en général ; dans le 2e volume sont exposés les éléments de la connaissance philosophique de la nature ; le 5° est destiné à l’exposition des éléments de Panthropologie et de la psychologie ; enfin, dans le ·1°, l’auteur

BER traite de l’éthique, de la connaissance du drd philosophique et de ce qu’il appelle philoœphie religieuse. Dans ces deux écrits, l’auteur a exposé des idées nouvelles sur la philosophie. On a encore de lui quelques 11·aités moins étendus sur divers objets. Berger est mort le 25 février 1855. D—G.

BERGER (J EAN·GODEFROI·EllANUBL), théologien distingué, né à Ruhland dans la haute Lusace, le 27 juillet 1775, mort le 20 mai 1803. Ses âzrits, tous en allemand, sont remarquables par la pureté de sa morale et la liberté de ses opinions. Les principaux sont : 1f Histoire de la philosophie des religions, ou Tableau historique des opinions et de la doctrine des philosophes les plus célèbres sur Dieu et la religion, Berlin, 1800, in-8° ; 2° Introduction pratique au Nouveau Testament, 2 vol. in-8°, Leipsick, 1708-99 ; 5· Essai d’une introduction morale au Nouveau Testament pour les professeurs et les chrétiens qui réfléchissent, à parties, Lemgo, 1797-1801, in-8°*. G—·r.

BERGERAC (Ssvmltlt Cvnauo DE ), né vers 1620, au château de Bergerac en Périgord, après d’assez mauvaises études faites chez un pauvre prêtre de campagne, vint à Paris et s’y livra tout entier à la débauche. Il entra ensuite comme cadet dans le régiment des gardes et s’y fit une grande réputation de bravoure ; il servait de second à tous ceux qui avaient des duels, sans compter qu’il se battait souvent pour son propre compte ; il ne se passait pas de jour qu’il n’eùt quelque affaire pareille : quiconque s’arrêtait à considérer son nez, qui était étrangement difforme, était sur d’être provoqué. On raconte qu’une fois il tua, blessa ou mit en fuite à lui seul cent hommes qui avaient attaqué un de ses amis. Ayant eu querelle avec le comédien Montfleury, il lui défendit de paraitre sur le théâtre : u Je t’interdis pour un mois, lui dit-il. » Montfleury n’en ayant tenu compte, il lui cria du milieu du parterre de se retirer, s’il ne voulait être assomme, et il fallut que l’acteur se retirât. Il disait de ce même Montfleury sa Acause que ce coquin est si gros qu’on ne peut le bàtonner tout entier en un jour, il fait le fier. » Ayant reçu deux blessures graves à la guerre, il quitta le service et se mit à cultiver les lettres. Jaloux de son indépendance, il refusa des offres avantageuses que lui faisait le maréchal de Gassion, et cependant finit par s’attacher au duc d’Arpajon. Il mourut en 1655, à 55 ans, des suites d’un coup qu’il s’était donné à la tête. Il fut soupçonné d’impiété, et ce soupçon n’avait peut-être pas d’autre fondement que sa tragédie d’.·1grippine. À la vérité, il y a des passages d’une excessive hardiesse, mais ils sont dans la bouche d’un scélérat, dans celle de Séjan. En voici un qui donnera une idée du talent poétique de Bergzzrac : riinnrtos. Cesdieux renverseront tout ce que tn proposes. srimws. Un peu d’encens brûlé rajuste bien des choses. riastrrtos. Qui les craint.....