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BER mais d’un caractère satirique, ce qui le fit soupçonner d’être l’auteur de l’Avis aux curieux, bibliothèque choisie, imprimé à Reims en septembre 1758, avec les lettres initiales R... R. D. T., qui pouvaient s’expliquer par Renaud Florentin, rue du Tambour, Ce libelle injurieux, diffamatoire, rempli de calomnies contre la plus grande partie des chanoines de l’église métropolitaine de Reims, fut condamné, par sentence du 21 octobre 1758, à être lacéré et brûlé v par l’exécuteur de la haute justice ; mais il ne fut pas prouvé que Bergeat en était l’auteur. Les deux épigmmmes suivantes peuvent donner une idée de ce qu’il a fait dans ce genre ; la première est de l’année 1800 : Trois prélats réunis vont sacrer un confrère : Ils auront tout au plus cent pistoles entre eux ; Quel que soit l’appareil qui couvre leur misère, lls ne seront jamais que quatre sacrés gueux. Menton de bouc, front de Chinois, 0Eil de satyre et langue de vipère, En quatre mots, la Ferronière, l’ai peint ton cœur et ton minois. On a de Bergeat des poésies anacréontiques imprimées, des fables, épitres, épigrammes, etc., dans le manuscrit de M. Baussin père, à la bibliothèque de Reims. Il avait traduit de Catulle, de Martial, du Pogge et d’owen tout ce que ces poëtes avaient fait de plus libre. Avec d’autres poésies il en avait formé un recueil de 4 a 500 pages in-4o, qui s’est trouvé perdu lorsqu’on vendit sa bibliothèque et son cabinet. de physique. · L-c-j.

BERGEDAN (Gmumtuue Le), troubadour, de l’ancienne maison de ce nom, en Catalogne, était, selon les vies manuscrites, un bon chevalier ; mais, d’après les ouvrages licencieux et satiriques qui nous sont parvenus de ce poëte, on doit croire que ce titre lui est accordé un peu légèrement, et qu’il ne possédait sans doute des qualités des chevaliers que la bravoure ; encore devrait-on refuser le vrai courage à un homme reconnu pour avoir assassiné par trahison un de ses ennemis. Cet attentat, qui le lit dépouiller de ses biens par sentence du roi d’Aragon, le rendit d’autant plus odieux, que, par ses excès et ses emportements, il était déjà la terreur des époux et des pères de famille. La plupart de ses pièces roulent sur ses bonnes fortunes ; il fait parade de ses turpitudes avec une effronterie qui étonne même dans les temps désastreux où il écrivait. Dans cet amas d’obscénités, on trouve cependant une pièce qui semble dictée par l’estime qu’il avait pour un de ses anciens ennemis ; mais dans cette complainte sur la mort du preux Mataplana, il mêle des idées religieuses à des peintures qui rappellent le tableau que les mahométans se font de leur paradis. Après avoir eu beaucoup d’aventm-es en guerre et en amour, Bergedan fut tué par un simple fantassin, vers le milieu du 15e siècle. P-x.

BERGELLANUS ( J EAN·ÀRNOLD ), correcteur d’épreuves, très-versé dans la science typographique, vivait dans le 16e siècle. Il est auteur d’un poëme à la louange de l’imprimerie, en vers latins hexamè BER 15 tres et pentamètres, intitulé : Eneomtum ehaleographiœ. La première édition est de Mayence, dans l’abbaye de St-Victor, 1511, in-1°, avec dédicace au cardinal Albert, archevêque de Mayence et marquis de Brandebourg. C’est à tort que Walkius, écrivant en 1608, indique le poëme de Bergellanus comme publié depuis quatre-vingts ans, et plus à tort encore que Mentel (Paramesù de vera origine typographieœ, p. 52) reporte le même ouvrage à 1510. Le nom de Charles-Quint, mentionné par l’auteur, eût seul dû suffire pour faire reconnaître Perreur. La seconde édition est celle que Duverdier a mise à la fin de son Supplémentum Epitomes Bibliotheca : Gesnerianœ, Lyon, 1585, in-fol. La troisième, faite sur la première, se trouve, avec quelques notes par Guillaume-Ernest Tentzel, dans sa Bibliothèque curieuse, Francfort et Leipsick, 1704 et suiv., in-8o. La quatrième, augmentée d’une préface curieuse et de quelques notes par George-Christian Johannis, est insérée dans le 5e volume de ses Res moguntiaeœ in unum collectœ, Francfort, 1727, in-fol. ; la cinquième, dans l’Histoire de l’Imprimerie de Prosper Marchand, la Haye,1710, in-1°> ; la sixième, dans le t. 1°’des Monumenta typographica de Jean-Chris-· tian Wolf, Hambourg, 1710, 2 vol. in-8o ; et enfin, dans le t. 6de la nouvelle édition de la Bibliothèque de la Croix du Maine et Duverdier, Paris, 1773, in-1°. Naudé et Mentel Pont beaucoup loué ; celui-là comme un écrivain soigneux et diligent, celui-ci comme ingénieux et érudit. D’autres, sur la foi de Mallinkrot, l’ont jugé très-savant. La vérité est que c’était un poëte sans imagination, que son style est un peu barbare, qu’il pèche même souvent conte les lois de la versification, et qu’on doit plutôt louer f ses efforts que vanter ses talents. L’intérèt du sujet v et le zèle des typographes ont pu seuls en multiplier les éditions. Jean-Conrad Zeltner a consacré un long ar-ticle à Bergellanus, dans sa Correetorum in typographies eruditorum Centuria. Il l’y nomme Jean-Antoinc au lieu de Jean-Arnold, et le regarde, mais faussement, comme le plus ancien historien de l’imprimerie. VAL. P.

BERGEN (... vxu ), peint1·e, né à Breda, vers 1670, mourut fort jeune. Descamps avoue n’avoir vu aucun de ses ouvrages ; mais il dit, d’après les autorités qu’il a consultées, que cet artiste donnait les plus belles espérances. On n’en avait point vu dans l’école hollandaise, qui, avant l’âge de vingt ans, eût aussi bien peint et aussi bien dessiné que lui. Il parle d’une Ste. Famille de ce peintre, dans 1 le genre de Rembrandt, et qu’on ne distinguait des y ouvrages de ce maître que parce qu’elle était d’un meilleur goût de dessin : c’est un avantage que van Bergen avait pu facilement obtenir ; mais il mériterait de grands éloges, si, de plus, il avait atteint à la vigueur de coloris qui rend si précieux les tableaux de Rembrandt. — Un autre Barreau (Direk ou Thierry vxrv mam), né à Harlem, vers 1610, fut le meilleur élève d’Adrien van den Velde, et peignit, comme lui, des paysages avec des animaux. Ce peintre passa quelque temps en Angleterre, d’où il revint dans sa patrie. Les galeries de Dr-esde et de