BER la classe des vétérans (1), quoiqu’il ne fut pas alors dans un âge avancé, et son nom se trouve encore sur la liste des académiciens, en 1791. W—s.
BERTlN (Amours), poëte érotique français, né a l’île Bourbon, le 10 octobre 1752, mort à St-Domingue à la fin de juin 1790. Il fut amené en France des l’âge de neuf ans, et fit de très-brillantes études au collège du Plessis ; il entra au service, et devint bientôt capitaine de cavalerie et chevalier de St-Louis. Aussi spirituel que brave et galant, clès l’âge de vingt ans il manifesta sa vive passion pou1· la poésie. Une foule de jolis vers de sa composition circulaient dans les sociétés, et il en fut imprimé un petit recueil en 1775. Bertin n’avait alors que vingt et un ans ; mais sa réputation ne fut fixée que par la publication de ses élégies, intitulées : les Amours (Londres, 1780, in-8°). Cet ouvrage eut un grand succès. Uimagination la plus brillante y est animée par une poésie gracieuse et pleine d’abandon ; les images voluptueuses y sont voilées avec délicatesse, et elles n’en sont que plus séduisantes. Bertin fut lié de l’amitié la plus intime avec Parny, auteur de poésies érotiques qui sont, comme les siennes, au nombre des plus aimables productions en ce genre. ]’ous deux étaient nés à l’île Bourbon ; le même age, les mêmes affections les unissaient. L’analogie qui existait entre leur talent entretenait entre eux une émulation qui ne fut jamais altérée par les petites jalousies d’auteur. Une foule de lettres contenues dans les œuvres de Bertin constatent cette intimité si honorable pour la littérature. On a dit que Bertin s’était formé à l’école de Dorat. L’affectation, le papillotage et le faux coloris qui forment la manière dominante de ce dernier ne se trouvent que bien rarement dans les ouvrages du chantre d’Eucharis et des Amours. On sent, au contraire, que la prédilection qu’il avait pour le chevalier de Parny lui faisait désirer de marcher sur ses traces, et d’imiter ce goût pur, cette touche naturelle, cet abandon qui avaient fait nommer son ami le Tibulle frunçdis ; A la fin de 1789, Bertin passa à St-Domingue pour y épouser une jeune créole qu’il avait connue à Paris. Le jour même, et à Pissue de la cérémonie nuptiale, il fut saisi d’une fièvre violente dont il mourut au bout de dix-sept jours. Ses œuvres ont été recueillies par Flins des Oliviers, Paris, Caxin,1785, 2 vol. in-18, et réimp. en l’an 9 (1800), et encore en | 806 (2) Elles contiennent, outre les Amours, un (t) La liaison scandaleuse de Bertin avec mademoiselle Has durait encore quelques années après. (Voy. une lettre de Voltaire a 1’Argental, du 11 octobre 1761.) ll la quitta pour la fameuse Sophie Ar ~ outil, qui ne tarda pas à fsbandonner pour revenir à son ancien amant, le comte de Lsuraguais ; et Péclat qu’elle mlt à cette rupture amas quelque temps les oislfs aux dépens du trésorier des parties casuelles. (Voy. les lfémoires de Bachaumont. t. 1", p. 5). Les actrices et les danseuses qui le voyaient toujours à leur suite, et qui le connaissaient bien, avaient ajouté une syllabe att commencement de son nom. » (Dictionnaire écologique des hommes el des chem, t. 2, p. 59.) L’on a dit qu’il eut part a quelques-unes des pièces représentées sous le nom d’Anseaume, entre autres Hte des fous. L—u-x. (i) Voici la liste des principales éditions qui ont été publiées depuis : Parls,1111 et 1818. Q vol. in-18 ; ibid., Ménard et Desenue, 1822, il vol. tn-18 ou ia-12, port. ; ibid., Brière, avec les passages
BER mg Voyage de Bourgogne, en prose et en vers, dans le genre de celui de Chapelle et Bachaumont, imprimé sépat-ément à l’ile Bourbon, 1777, in-8°, et plusieurs autres poésies fugitivœ. Toutes ces pièces hrillent autant par la grâce des pensées et la richesse des images que par la variété des tours, la sensibilité et le Qcharme de l’expression. On y trouve partout les sentiments d’un homme délicat, galant, aimable, et supérieur aux petites vanités de poëte. Dans un épilogue qui se trouve à la fin de la dernière édition, Bertin fait son adieu aux Muses, et se montre à ses lecteurs sous des traits qui le font aimer et estimer. ( En amitié fidèle encor plus qu’en amour, Tout ce qu’aima mon cœur, il l’aima plus d’un jour. Il leur apprend aussi qu’il fut auii de plus d’un héros et de plus d’un homme célèbre. Parmi ces derniers il cite Delille et Laharpe ; cependant l’auteur du Cours de littérature ne fait mention de lui dans aucun de ses ouvrages, et Bertin l’aurait mérité plus · que beaucoup d’autres qui y tiennent une place honorable ; mais cet oubli n’empêchera pas que le chantre des Amours ne tienne un rang distingué parmi les auteurs de poésies érotiques et fugitives, genre moins facile qu’on ne le pense, et qui sera toujours en honneur chez la nation la plus spirituelle et la plus galante de l’Europe. Cn—1v.
BERTIN D’ANTILLY (LOUIS-ÀUGUSTE), littérateur, né vers 1760, à Paris, était le fils naturel de mademoiselle Ilus, actrice de la Comédie- Française, et de Bertin de Blagny, trésorier général des parties casuelles, qui prit soin de son éducation, et, en lui donnant la place de premier commis dans ses bureaux, crut lui assurer une existence honorable. Aimant les lettres, d’Antilly les cultiva dans ses loisirs ; et il dut a quelques pièces fugitives la réputation d’homme d’esprit, qu’on soutenait alors avec assez de facilité quand on y joignàit quelque fortune. Bertin d’Antilly concourut, en 1785, pour l’éloge de Vauban ; mais, dit Rivarol dans le Petit Almanach des grands hommes, l’académie craignit de prononcer sur le mérite de son ouvrage. Ayant perdu sa place et obtenu une pension en 1788, lors de la suppression de la caisse des parties casuelles, d’Antilly se livra entièrement à la littérature. En 1789, il fit jouer au Théatre-Italien l’Ecole de Padolescence, comédie en 2 actes, et la Vieillesse d’Annetlc et Lubin, opéra-comique en 1 acte. Ces deux pièces furent reçues assez favorablement du public, la seconde surtout, qui emprunta un puissant intérêt de la présence au spectacle des per·· sonnages même du conte de Marmontel (1). D’Antilly fit paraitre, en 1790, le Prospectus de la vie publique et privée des députés à l’assemblée nationale ; mais, tmités des poëtes latins, 1825, 2 vol. in-Sa ; ibid., Roux-Dufort, avec les notes, les variantes et une notice historique sur Bertin par M. Boissonsde, 182t, in-8°, fig. ; ibid., stéréo !. d’Herhan, 1 vol. in-IB ; ibid., Froment, tsac, in-52, pm. ; ibid., 1831, 1 vol.in-18, faisant partie de la Bibliothèque des amis des lettres. Cl···lu · (o) On les avait fait venir tout ex près du village de Licursaiut qu’ils habitaient, ’et la Comédie italienne leur tatsgit une pension. Z-0.
