nances, sur les défauts de la constitution qui a subsisté jusqu’en 1795, et les moyens d’y remédier ; sur les causes de sa décadence et la méthode à employer pour rétablir le gouvernement ; enfin sur la nature de l’assemblée des États-Généraux, le sujet et la forme de leurs délibérations. Ces trois volumes annoncent une suite ; ils sont le résultat des vues, des raisonnements d’un des plus grands hommes d’État qu’aient produits les, Provinces-Unies. Ils portent l’empreinte du savoir et de l’expérience la plus consommée. Peut-être ne sont-ils pas tous également intéressants, hors des limites des Provinces-Unies ; mais tous sont l’ouvrage du génie. Il eût été à désirer que les éditeurs les eussent fait précéder d’un précis de la vie et du caractère de cet homme célèbre, d’un tableau des négociations où il fut engagé, et de la correspondance qu’il eut avec les premiers ministres et les principales personnes en place dans les cours de l’Europe, durant l’espace de temps qui s’écoula entre la guerre de la succession et la pacification de l’Europe, en 1733. Sa famille possède de riches matériaux pour un pareil ouvrage. Un des plus savants libraires d’Angleterre offrit à son fils mille guinées pour la correspondance entre son père et le duc de Marlborough. L’offre fut refusée. T-d.
SLOANE (Sir Hans), médecin distingué par son
zèle pour l’histoire naturelle, naquit le 16 avril
1666 à Killileagh, dans le comté de Down, en
Irlande, et fit ses études à Londres, où il reçut
des leçons du docteur Strafforth, lui-même disciple
de Stahl. Ce fut au jardin de Chelsea qu’il
commença à étudier la botanique, et ses progrès
y furent remarques par Boyle et Ray. Ayant fait
un voyage en France pour se perfectionner, il
suivit à Paris les cours de Tournefort et de Duverney,
et passa ensuite beaucoup de temps
dans les provinces méridionales, particulièrement
à Montpellier, où il entendit les leçons de
Magnol. Après avoir pris ses grades, il retourna
en Angleterre et fut admis à la société royale.
il fit alors connaissance avec le célèbre Sydenham,
qui lui offrit sa maison et devint son protecteur.
En 1687, lorsque le collége royal de
médecine s’adjoignit de nouveaux membres, il y
fut reçu. Peu de temps après, son ardeur pour
l’étude de l’histoire naturelle le détermina à accepter
l’emploi de médecin du duc d’Albemarle,
nommé gouverneur de la Jamaïque ; mais la
mort subite de ce seigneur l’obligea de quitter
cette île au bout de quinze mois. Il avait si bien
employé ce court intervalle, qu’il rapporta, en
1689, une riche collection d’objets précieux,
entre autres huit cents espèces de plantes,
nombre bien supérieur à tout ce qu’on avait
recueilli jusqu’alors aux Indes occidentales. À
son retour à Londres, Sloane fut élu secrétaire de
la société royale (1693}, et il recommença, en
cette qualité, la publication des mémoires de la
société, qui avait été suspendue. L’année suivante,
il fut nommé médecin de l’hôpital de
Christ, place qu’il occupa longtemps, mais dont
il consacra toujours les émoluments à l’entretien
de l’établissement. Il épousa, en 1695, la fille
de l’alderman Langley, dont il eut trois filles et
un fils, qui mourut en bas âge. En 1696, il publia
son Catalogus plantarum quæ in insula Jamaica sponte proveniunt, vel vulgo coluntur, 3 vol. in-8°, qui forme le Prodromus de la partie botanique
de son grand ouvrage sur l’histoire naturelle
de la Jamaïque. La méthode suivie dans
ce catalogue est à peu près celle de Ray, avec
lequel Sloane continua d’être fort lié. On remarque
peu d’améliorations dans ce catalogue
pour la fixation des genres ; mais les gradations
en sont assez exactes pour mettre des botanistes
plus modernes en état d’assigner aux espèces
leur place respective dans les systèmes nouveaux.
Sloane donna en même temps une liste
nombreuse de synonymes. Ses additions à la famille
des fougères sont assez remarquables. Il
s’occupa surtout à cette époque de compléter la
collection de Courten, devenue si célèbre, et
dont il put être plus tard lui-même propriétaire
pour un prix très-modique, ayant été nommé
exécuteur testamentaire de son ami. Le premier
volume de son grand ouvrage parut en 1707
sous le titre de Voyage aux îles de Madère, la Barbade, St-Christophe et la Jamaïque, avec l’histoire naturelle des plantes et des arbres, des quadrupèdes, poissons, oiseau, insectes, etc., précédés d’une introduction contenant des remarques sur les habitants, le climat, les maladies, le commerce, etc., de ces pays et d’une partie du continent de l’Amérique, 1 vol. in-fol., avec 156 planches. Le second volume de ce magnifique ouvrage ne parut qu’en 1725. Les causes de ce retard, expliquées dans la préface, furent surtout les soins que l’auteur se vit obligé de donner à l’augmentation et à la description de son cabinet, qui, déjà enrichi par la collection de Courten, le fut encore, en 1718, par celle de Petiver. Ce second volume contient la fin des plantes et du règne animal.
Les plantes nouvelles sont presque toutes gravées.
Les planches continuent jusqu’à la deux
cent soixante-quatorzième. Les quarante dernières
représentent des animaux de toutes les
classes, a l’exception des mammifères. Quoique
l’histoire naturelle ait fait de grands progrès
depuis ce temps, et que l’on ait des descriptions
beaucoup plus complètes sur les contrées que
Sloane a visitées, l’utilité des efforts qu’il fit
pour recueillir un grand nombre de faits nouveaux
et l’impulsion qu’il donna aux recherches
dans les climats des tropiques, ne peuvent être
contestées. La réputation qu’il acquit par ses
publications le fit nommer, en 1708, membre
étranger de l’Académie des sciences de Paris.
Zélé philanthrope, il établit à cette époque le dispensaire
de Londres, où les pauvres peuvent