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ditions, Franeker, 1704, in-8°. Cette grammaire, rédigée d’après les principes de Sanchez, est l’ouvrage le plus utile qu’ait publié Scioppius, et celui qui doit lui mériter un nom honorable parmi les grammairiens. 9° (Sous le nom de Pascasius Grosippus) Paradoxa litteraria in quibus multa de litteris nova contra Ciceronis, Varronis, Quinctiliani, aliorumque litteratoram hominum tam veterum quam recentiorum, sententiam disputantur, Milan, 1628 ;Amsterdam. 1659, in-8° ; 10°(Sous le 11001 de Mariangelus à Fano) Auctarium ad grammaticam philosophicam ejusque rudimenta, Milan, 1629 ; Amsterdam, 1664, in-8° ; 11° Arcana societatis Jesu, publico bono vulgata ; cum appendicibus utilissimis, 1635, in-8° de 341 pages ; traduit en français par Jean le Clerc, dans le supplément aux Mémoires de Trévoux, 1701, in-8°. 12° Consultationes de scholarum et studiorum ratione, deque prudentiæ et eloquentiæ parandæ modis, Padoue. 1636, in-12 de 117 pages ; Amsterdam, 1660, 1665, in-8° ; inséré dans différents recueils de dissertations sur le même sujet. Le P. Inchoffer, sous le nom d’Eug. Lavanda, a critiqué cet ouvrage dans le Grammmaticus Palephatius, sive nugivendulus, etc., 1639, in-12. 13° Mercurius quadrilinguis, id est linguarum ac nominatim latinæ, germanicæ, græcæ et hebrææ, nova et compendiaria discendi ratio, Bâle, 1637, in-8° de 271 pages ; 14° des Notes sur la Minerve de Sanchez, imprimées pour la première fois à Padoue, en 1663, et reproduites dans les diverses éditions de la Minerve. On a le portrait de Scioppius, qu’il fit graver, en 1602, à Rome, avec une inscription dans laquelle il se déclare l’ami des gens de bien et l’adversaire implacable des méchants. Le P. Garasse a publié quelques ouvrages sous le nom d’André Scioppius, frère de Gaspar (voy. Garasse). Indépendamment des auteurs déjà cités, on peut consulter le dictionnaire de Bayle, l’Onomasticon de Sax et une curieuse lettre de Grosley dans le Journal encyclopédique, 1777, t. 6, p. 325-331 et 505-511. W-s.


SCIPION (Publius Cornelius), descendant d’une des quatre branches de l’antique maison des Cornélius[1], fut le premier qui rendit historique le nom de Scipion, déjà célèbre par un exemple touchant de piété filiale. Il fut donné originairement à un jeune homme de la même famille qui, ayant un père aveugle, lui servit de bâton de vieillesse, scipio. P. Cornélius Scipion fut élevé à la dignité de maître général de la cavalerie, sous la dictature de Camille, l’an de Rome 360 (394 avant J.-C.), qui fut marqué par la prise de Veies. Cette ville était alors pour Rome, resserrée dans d’étroites limites, ce que Carthage et Numance furent plus tard pour elle dans tout le développement de sa puissance. Les deux années suivantes, Scipion fut revêtu du tribunat miltaire, avec le pouvoir consulaire. — P. Cornelius Scipion, fils du précédent, fut élevé à l’édilité curule, l’an de Rome 389 (365 avant J.-C.), lors de la création de cette dignité en faveur de l’ordre des patriciens. Il eut deux fils, dont l’un, Lucius Cornelius, fut consul, l’an 404 (350 avant J.-C.). et l’autre, P. Cornelius, fut choisi la même année pour maître de la cavalerie par le dictateur L. Furius Camillius. — Scipion (Lucius Cornelius), surnommé Bar-battu, arrière-petit-fils de l’édile, fut consul, l’an 456 (298 avant J.-C.), et remporta sur les Étrusques, à Volterra, une victoire sanglante, mais peu décisive. Son tombeau, le plus ancien monument sépulcral auquel on puisse assigner une date approximative, offre l’inscription également la plus ancienne qui existe en langue latine. Ce mausolée fait partie des richesses du musée Pio-Clémentin à Rome. L’inscription porte que Scipion Barbatus fut édile, censeur, consul, qu’il s’empara de plusieurs places dans le Samnium et conquit toute la Lucanie, dont les habitants lui donnèrent des otages. — Scipion (Lucius Cornélius), fils du précédent, parvint au consulat, en 495 (259 avant J.-C.), la seconde année de la première guerre punique. Chargé de la conquête des îles de Corse et de Sardaigne, alors occupées par les Carthaginois, il réussit dans cette double entreprise et se montra humain et modéré. Après la prise d’Olbia en Sardaigne, il fit de magnifiques obsèques au général carthaginois Hannon, qui avait péri en défendant courageusement cette place importante : lui-même conduisit la pompe funèbre. Il se fit en outre chérir des insulaires par sa bonté, qui formait un contraste honorable avec la cruauté des Carthaginois. Cornélius Scipion, après avoir reçu les honneurs du triomphe, fut élevé à la censure l’an de Rome 496. Ses vertus sont attestées par cette inscription antique qu’on a trouvée avec le tombeau de Scipion Barbatus, dans la sépulture de cette famille : On s’accorde généralement à dire que Lucius Scipion fut le plus vertueux parmi les honnêtes citoyens de Rome. Fils de Barbatus, il fait consul, édile, censeur parmi vous. Il conquit la Corse et la ville d’Aleria ; il dédia avec raison un temple à la Tempête. — Scipion (Cneus Cornélius), surnommé Asina, fut élevé au consulat, l’an 494 de Rome (260 avant J.-C.), avec le célèbre Duillius (voy. ce nom). On devait toujours voir des Scipions dans les guerres contre Carthage. Celui-ci présida, avec son collègue, à la construction, presque merveilleuse par sa célérité, de la première flotte de guerre qu’aient possédée les Romains. Il mit à la voile avant Duillius, à la tète d’une escadre de 17 vaisseaux, pour prendre à Messine les mesures nécessaires aux besoins de toute la flotte. Attiré par les habitants de Lipara, qui offraient de lui livrer leur île, il se détourna de sa route et fut enveloppé par une flotte carthaginoise. Il se disposait à se défendre,

  1. Ces quatre branches étaient les Lentulus, les Maluginensis, les Rufinus et les Scipio. Il y eut encore des P. Cornelius Scapula, Cornelius Merula, des Cornelius Blasio, etc., et une foule d’autres, qui n’appartenaient point à l’une de ces branches.