lui procura quelques ressources en donnant des
leçons et en faisant des traductions. Il était cependant
en proie à la misère, et il essaya d’en
sortir en cherchant à s’engager à Dresde dans
une troupe de comédiens. On ne lui trouva pas
assez de talent pour l’admettre ; et, comme après
tout il fallait vivre, il se mit aux gages des libraires,
et il écrivit des romans qui se succédèrent
avec rapidité. N’ayant aucun emploi, parcourant
le monde, il résida successivement à
Vienne, à Berlin, à Weimar. Deux livres destinés
à la jeunesse et qu’il publia alors : Maurice
(en 1785) et Léopoldine (en 1791), eurent un succès
qu’attestent de nombreuses éditions. En 1789,
il se rendit à Paris, et à son retour, l’année suivante,
il fit paraître à Berlin deux ouvrages : Histoire de la grande révolution française ; Paris et les Parisiens (tome 1er, la suite n’a pas vu le
jour), qui sont restés fort inconnus parmi nous
et qui abondent cependant en renseignements
d’un vif intérêt, en tableaux fidèles et dessinés
d’après nature. Il obtint enfin, grâce à quelques
protecteurs qu’il avait à Berlin, l’emploi de professeur
d’histoire au gymnase de Mittau. Il sut
acquérir de vives sympathies dans ce poste subalterne,
si bien que l’ordre des bourgeois l’envoya
comme député à la diète de Varsovie en
1791. Il y joua un rôle assez important ; il fit
obtenir au tiers-état divers points qui étaient
demandés ; plusieurs difficultés sérieuses qui
s’étaient élevées furent aplanies grâce à ses efforts,
mais elles se reproduisirent peu après. Les
observations qu’il eut l’occasion de recueillir à
cet égard furent consignées dans son livre publié
à Berlin en 1797 : Voyage d’un Livonien en Pologne.
En 1793, Schulze fit un voyage en Italie, mais il
en revint malade, et, peu de temps après, il fut
atteint d’aliénation mentale. Il mourut à Mittau
en 1798. Z.
SCHULZE (Frédéric-Auguste), fécond romancier
allemand, qui s’est fait connaître sous le
nom de Frédéric Laun, naquit à Dresde le 1er juin
1770. Destiné d’abord aux professions savantes,
il allait entrer à l’université lorsque des revers
de fortune l’obligèrent à donner un autre cours
à ses pensées ; il obtint une place de commis dans
la direction des finances, mais il employait tous
ses loisirs à des études persévérantes, et il put
réussir, en 1797, à renoncer à son modeste emploi.
Il se rendit à Leipsick, suivit les cours pendant
trois ans et revint à Dresde en 1800. Il y
apportait le manuscrit d’un roman qu’il avait
composé à l’université et qui parut sous le titre
de : l’Homme en train de se marier. Il y avait de
l’enjouement et de la facilité dans cet ouvrage ;
il eut du succès, et Schulze se trouva alors encouragé
à marcher dans la carrière qui s’ouvrait
devant lui. Il ne renonça pas cependant à l’administration ;
nommé, en 1807, secrétaire du comité
des manufactures et du commerce, il obtint
plus tard d’autres emplois. Sa vie s’écoula paisiblement
à Dresde, où il mourut le 4 septembre
1849. Travailleur infatigable, il a écrit plus de
cent romans ou nouvelles et éparpillé une foule
d’opuscules dans les almanachs et dans les publications
périodiques. Il a de la gaieté, du naturel,
mais il écrit trop vite et son horizon habituel est
restreint. Les Aventures de Gottlieb avant son second mariage sont regardées en général comme
ce qu’il a fait de mieux. Schulze publia également
un volume de comédies (Dresde, 1807), mais il
renonça promptement au théâtre, pour lequel il
reconnut qu’il avait peu de vocation ; il se laissa
aller cependant parfois à écrire des vers, qui,
recueillis en 1824, obtinrent une seconde édition
en 1828. Un choix de ses productions a paru en
1843-1844, à Stuttgard, avec une préface de
Tieck. En 1838, il mit au jour trois volumes de
Mémoires, qui furent froidement accueillis. Le
nom de Laun, jadis si connu dans le monde des
lecteurs de romans en l’Allemagne, descend graduellement
dans l’oubli ; en France, il est resté
ignoré. Z.
SCHULZE (Jean-Daniel), historien allemand, né
le 22 juillet 1775 à Neubourg, sur la Saale, mort
à Dresde le 7 février 1856. Dès la fin de ses
études de philosophie et de théologie, il s’établit
privatdocent à l’université de Leipsick en 1799.
Second recteur du lycée de Luckau, l’année suivante,
il en devint le directeur titulaire en 1803.
En 1822, il fut chargé de la direction de celui de
Duisbourg, d’où il passa, en 1829, à la célèbre
école St-Afra à Meissen. De 1832 jusqu’en 1848,
année de sa retraite, il administra enfin la cure
protestante de Gerningswalde, dans l’Erzgebürge.
Schulze a écrit d’importants ouvrages sur l’histoire
des universités et autres écoles savantes de
la Saxe et de l’Allemagne en général. Les principaux
d’entre eux sont : 1o Esquisse de l’histoire de l’université de Leipsick dans le 18e siècle, 1802
et 1810, 2 vol. ; 2o Dictionnaire de toutes les bourses fondées aux universités et écoles savantes saxonnes, 1805 ; 3o Histoire littéraire de toutes les écoles et institutions d’enseignement de l’Allemagne,
1824, 2 vol. ; 4o Dictionnaire des auteurs de la basse Lusace (légué en manuscrit à la bibliothèque
de Dresde). En fait de théologie, Schulze a soumis
les auteurs du Nouveau Testament à la critique
littéraire, sous le rapport du style et de la composition.
On a de lui : 1o le Caractère littéraire de St-Pierre, St-Jude et St-Jacques, 1802 et 1811,
2 vol. ; 2o le Caractère littéraire de St-Jean, 1803 ;
3o le Caractère littéraire de St-Matthieu, 1815 ;
4o le Caractère littéraire de St-Paul, etc., 1826.
Un ouvrage d’une valeur un peu exclusivement
locale est la Concordance entre la Bible et le Livre des cantiques de Dresde, 1847. R—l—n.
SCHULZE (Ernest-Condrad-Frédéric), poëte allemand, né à Celle, dans l’électorat de Hanovre, en 1789, se rendit, en 1806, à l’université de Gœttingue, où il se livra principalement à l’étude de la littérature ancienne. Il y composa son