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SAN noaa, et il alma mieux courir les chances d’un second emprisonnement et peut-être d’une extradition. Cependant les journaux de foppoaition avaient attiré l’attention publique sur es-meaures dont Santa-llosa et ses compagnons d’infortune étaient l’otijet, et un député ’Stan. de Girardin) interpella vivement M. de Corbière à ce sujet. Celui-cl répondit quo les réfugiés, loin de se plaindre. étaient reconnaissants de la conduite du gouvernement français à leur égard, assertion contre laquelle Santa-ltosa protesta immédiatement dans une longue et chaleureuse lettre à l’adresse du ministre et qui lot insérée dans le Goiwitulionnel du 18 août 1822. Elle irrila le pouvoir contre lui, et. peu de jours après, on le faisait transférer à Bourges. où le préfet lui proposa bientôt, au nom de M. de Corbière. de lui délivrer des passe-porls pour l’Angleterre. Las de toutes ces tracasseries. il consentit au voyage, bien qu’il lui en coùttlt beaucoup de quitter un pays où il avait des amis dévoués. Il partit de Bourges le 2 octobre, traversa Paris. où le gendarme qui l’accompagnait lui permit d’aIler voir M. Cousin ; puis il se rendit à Calais et s’embarqua pour l’Angleterre. Arrii 6 à Londres et se trouvant sans ressources. il fit des elbvrts iuouïs pour se créer une (position. Les lettres qu’il adressa à ses amis peu ant les deux ans qu’it séjourua en Angleterre sont empreintes tantôt de l’esaitation que lui donnait la force de son caractère, tantôt du profond abattement où le jetait parfois la conscience de sa misère. Il luttait contre une pauvreté toujours croissante ; car ses biens. rl’après les lois piémontaises, avaient été confisqués., et les secours que sa femme, chargée de trois enfants, pouvait lui envoyer étaient insuffisants. Il donnait des leçons d’italien et fournissait quelques articles à des journaux, entre autres à la Revue de (Westminster ; mais ce double travail était peu rétribué, et il fut à la fin obligé de quitter Londres et de se retirer à Nottingham. où il changea de nom et se fit professeur d’italien et de français. Mais il se dégoûta promptement de ce métier et revint à Londres pour offrir ses services aux députés grecs. Il leur demanda le commandement d’un bataillon dans la guerre que la Grèce soutenait alors contre la Turquie. (lu lui répondit qu’c le gouvernement grec serait très-heureux de l’employer d’une manière plus importante. Ou parait de lui confier l’admiuistrat£on de la guerre ou celle des finances. Il partit donc avec M. de Colegno, le novembre 1824, muni de lettres frmtçoises et i’Ia !ii-unes ouvrrtes, remplies d’expressions llattruses pour lui, et d’autres lettres rachetées, en grec. Des trois députés qui se trou raient alors à Londres, deux seulement l’avo•·i·’ saient le voyage de Santa-Rosa. Le troisième. beau frère du président Conduriotti, avait toujours paru s’y opposer. Quoi qu’il en soit, Santa-Rosa fut reçu froidement par le corps exécutif à

SAN B7 ! son arrivée à Napoli de ltomanle, le IO décembre. Après quinze jours, il se présenta de nouveau au secrétaire général du gouvernement, Rhodios, pour savoir si, prenant ·en considération les’lettres des députés grecs à Londres, on voulait l’employer d’une manière quelconque. On lui répondit qu’on verrait. Le 2 janvier 1828 il quitta Napoli, prévenant le gouvernement qu’il al tendrait ses ordres à Athènes. Il vlsifa Epidaure, l’lle d’Egine et le temple de Jupiter anhellénlen, débarqua le Ii au soir au Pirée et arrfva la Athènes le 6. Il consacra quelques jours à examiner les monuments de cette ville. Ayant trouvé sur une colonne du temple de Thésée le nom du comte Vidua, il écrivit le sien à côté de celui de son ami, qui avait visité Athènes quelques années auparavant. Le tt janvier, il entreprit une excursion dans l’Attique, pour voir Marathon et le cap Sunium. À son retour à Athènes, il eut quelques accès de fièvre tierce qui l’alTaib|irent beaucoup et le confirmèrent dans l’idéq de se • fixer à Athènes plutôt que de retourner à Napoli, dont l’air malsain aurait aggravé sa maladie. Odysseus, qui paraissait d’intelligence avec les Turcs, ayant menacé de s’emparer d’Athéncs, Santa-Rosa contribua à en organiser la défense. Les Ephémérides d’Athénes parlèrent de son enthousiasme et de son activité ; mais son impor-. tance cessa avec les menaces d’odysseus, et Sanla-llosa quitta Athènes pour rejoindre ses amis à Napoli de Ronianie. À cette époque, on se préparait à entreprendre le siège de Patras ; Santa-Rosa, n’ayant jamais eu aucune réponse du corps exécutif à ses premières offres de service, insista de nouveau pour faire partie de cette -t-expédition. On lui répondit « que son nom, trop connu, pouvait compromettre le gouvernement grec auprès de la Ste-Alliance, et que, s’il voulait continuer à rester en Grèce, on le priait de le faire sous un autre nom que le sien ». sans qu’on lui oflrlt pour cela aucun emploi civil ou militaire. Ce résultat était dû à un envoyé du comité philhellénique de Londres, qui arriva à Napoli porteur de plaintes de ce comité contre les députés Luviotti et Orlando, qui compromettaient. disait-on, le sort de la Grèce. en y envoyant des hommes connus par leur opposition constante à la Ste-Alliance. Mais ce fut en vain que les amis de Santa-Rosa lui représentèrent qu’il avait rempli toutes les obligations qu’il pouvait avoir contractées envers les députés grecs à Londres, qu’il ne devait rien à une nation qui n’osait pas ouvertement avouer ses services ; il partit de Napoli. le 10 avril, habillé et armé en soldat, sous le nom de Derossi. Il rejoignit le quartier général à Tripolitza, et l’armée destinée à assiéger Patras ajant marché au secours de Navarin, il accompagna le président à Léondari. Là le prince lllaurocordato se portant en avant pour reconnaître la position des armées et l’état de Navarin, Santa-Rosa demanda