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ITI à SAN a N•|•l••et•l•l*ilI•nt.t}•tlil¢aIqu•j’•valata¤t revéaeinblaita•prés•nteraaioida¢istt.da santa-ltosa. On me dit qu’il était à Paris ; je voulus le connaître, et un de mes amis d’Italie a me l’amena un matin. Je venais de cracher du sang, et les premières paroles que je lui dis s furent celles-ci : ilonsirur, vous lies la seul a Icann : gar dans Iton üat ja léaira aurore ccas naître ! Combien de fuis, depuis, nous sommes nous rappelé cette première entrevue, moi mourant, lui condamné a mort, caché sous un a nom étranger, sans ressources et presque sans a painl Notre lüllltlt conversation, dont’il lit tous les frais, nfayant laissé ému et très-faib|e. a le soir, il revint savoir de mes nouvelles. puis u il revint le lendemain. puis le lendemain ena core, et au bout de quelques jours nous étions l’un pour l’autre comme si nous avions passé notre vie ensemble. Il était logé tout près de u moi, rue des t·’rancs-Bourgeois-St-illclvul, visà-vis la rue Racine, dans une chambre garnie a bien près des toits, avec un de ses amis de Turin. qui, sans avoir pris aucune part à la révolution et sans être compromis, avait quitté volontairement son pays pour le suivre. Quel a est donc cet homme pour lequel on préfére l’exil aux douceurs de la patrie et de la famille ? Il est impossible d’exprimer le charme s de son commerce. Ce charme était pour moi a dans l’unior• de la force et de la bonté. Je le voyais toujours pret, à la moindre lueur d’espérance. À s’engager dans les entreprises les plus périlleuses, et je le sentais heureux de a passer obscurément sa vie à soigner un ami a soufrant. Depuis la fin d’octobre 182jusqu’au a l•’janvier 18ii, nous vécùmes ensemble dans la plus douce et la plus profonde intimité. Pendant tout le jour, jusqu’à cinq ou six heures du a soir, il restait dans sa petitè chambre. occupé à lire et aussi à préparer un ouvrage sur les a gouvernements constitutionnels au’· 19e siècle. s Après son diner, et la nuit venue, il sortait de sa cellule, gagnait la rue d’Enfer, où je demeurais, et passait la soirée avec moi, jusqu’à a onze heures ou minuit. Santa-ltosa avait la a passion de la conversation. et il causait à merveille ; mais j’étais si languissant et si = faible, que je ne pouvais supporter l’énergie de sa parole. Elle me donnait la fièvre et une exa citation nerveuse qui se terminait par des a abattements et presque des défaillances. Alors Yhomme énergique, à la voix ardente, faisait place à la créature la plus affectueuse. Combien de nuits n’a-t-il pas passées au chevet de mon litl Dès que j’étais mieux, il se jetait tout a habillé sur un sofa. et malgré ses-chagrins, e avec sa bonne conscience et une santé incomparable, il s’endormait en quelques minutes jusqu’à la pointe du jour. » à l’avènement du ministère de Corbière et de Villèle, la police reçut l’ordre de veiller avec plus de rigueur sur lès

—~··s-i·¤ réfugiés polltlquea, et II. Cousin, craignant ava ; raison que Santa-Rosa ne fut inquiété, lui ménages une retraite à Auteuil, che : un de aaa anais, I. Viguier. Ils s’y établirent tous deux et F passèrent les remiers mois de 18 ! ! occupés, un a traduire glaton, l’autre i étudier les gouvernements constitutionnels. Ils ne recevaient presque aucune visite et ne quittaient même pas enceinte du jardin. Il. Victor Cousin a ant é°é obligé de venir passer quelques jours I Paris, Santattosa, impatient de le revoir, fit une visite a son ami. En le quittant, il eut-l’imprudence d’entrer dans un café pour y· lire les journaux ai peine était-il dehors, qu’il fut assailli par sept ou uit agents de police, terrassé, conduit à la préfecture et jeté en prison. Il paraît. qu’il avait été reconnu à la barrière, où i était signalé depuis longtemps. Dans la nuit même de son arrestation, il fut interrogé par le préfet de police Delavau. Il avoua avoir pris un passe-port suisse sous un faux nom, expliqua ce fait par la crainte d’être livré au gouvernement sarde et se défendit avec énergie contre l’imputation d’être de connivence avec les hommes qui conspiraient alors en France. Il nomma M. Cousin comme le seul homme qu’il connut à Paris. Cela suffit pour qn’on ordonnàt chez ce philosophe une visite qui n’ent aucun résultat. Il en fut de même de l’instruction, confiée aux soins de àl. Debelleyme, en sorte qu’au bout de deux mois de détention dans une des chambres de la salle St·)lartin, une ordonnance de non—|ieu fut prononcée. Cependant, Santa-Rosa n’olitint pas immédiatement sa liberté. Il y ent une première opposition de la part de la police. Il fallut que la cour royale intervint et prononçàt formellement la mise en liberté. Le ministre de Corbière s’opposa encore à l’exécution de ce second jugement, et. par un arrêté, il décida que Santa-Rosa et quelques uns de ses compatriotes, arrêtés comme lui, seraient relégués en province et mis sous la surveillance de la police, Alençon fut la résidence assignée a Santa-Bosa. Il eut beau protester et demander ou des passeports pour Vangleterreou l’autorisation de rester à Paris, il ne reçut aucune réponse, et il ne fut extrait de sa prison que pour être dirigé au lieu de sa destination, sous la surveillance d’un gendarme. Il se consola de l’éloignement de son ami par une active correspondance, qui a été publiée dans le numéro de la Revue du Deux-Mondes de mars 18&O, dont nous avons parlé. M. Cousin alla même passer quelques jours avec lui à Alençon, et ils y resserrèrent les liens d’une amitié qui était déjà indissoluble. Cependant Santa-Rosa n’était rien moins que rassuré sur l’avenir, et le petit nombre d’amis qu’il avait laissés à Paris lui donnaient quelquefois des nouvelles fort inquiétantes. Le colonel Fabvier, entre autres, lui écrivit pour l’engager à se sauver en Angleterre et lui en offrir les moyens. Mais cela répugnait à Santaà i..aJai.n