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rie, il parvint au grade de général major et fut employé dans l’armée que Korsakoil’ commando contre la France en 1799. Gu sait ce qu’il advint de cette entreprise que Masséna fit échouer complétement à Zurich. Sacken y fut fait prisonnier et conduit à Nancy, où il resta jusqu’à ce que Bonaparte réussit a gagner Paul Ier en lui renvoyant ses prisonniers de guerre. Sacken fut de ce nombre, et après avoir passé deux ans en France, il retourna dans sa patrie, où il reprit son rang dans l’armée. Cependant il ne fut employé activement qu’en 1806 pour combattre encore une fois les Français, quand Alexandre vint au secours des Prussiens ; ll commandait un corps de cavalerie à Eylau, à Friedland, et il s’y distingua par sa valeur, comme aussi dans la célèbre expédition de Moscou, en 1812, où il commandait à l’alle gauche de l’armée russe sous le prince Bagration. Dans la retraite du mois de décembre, il se fit encore remarquer a tlalojorddowitz, à Krasnoï, etc. En 1813, dans la campagne de Saxe, il était sous les ordres de Blticher, et il eut beaucoup de part à la victoire de la Katzbach contre le maréchal Macdonald. Ce fut lui qui força le général Puthod à capituler ; mais le 20 août, à son tour, il fut attaqué et battu à Works, sur les lignes de la Boher, par le brave des braves. le maréchal Ney. Après la bataille de Baulzen, Sacken se porta, à marches forcées, sur l’Elster. pour y passer l’Elbe avec les corps des généraux York et Langeron, et servit de réserve au premier pendant qu’il attaquait les Français près de Wartenbourg. Il concourut encore aux opérations qui suivirent la bataille de Leipsick, notamment a l’affaire d’Hanau qui termina cette campagne. L’année suivante, il passa le Rhin, le 1er janvier, avec un corps de l’armée de Silésie, et se dirigea sur Pont-à-Mousson. Le 29, il prit une part très-active au combat de Brienne ; mais il éprouva ensuite un échec près de Montmirail. lorsqu’il voulut marrher sur Paris. Il attaqua. le 1" février, le village de la itothière, dont il s’empara, et combattit encore à Craonne et à Laon, les 7 et 9 mars suivants. Aussitôt après la capitulation de Paris, Sat-ken en fut nommé gouverneur. Il s’est acquis pendant l’exercer : e de ces fonctions l’estime des Parisiens par sa modération et par la loyauté de son caractère. Ayant reçu de l’empereur Alexandre les instructions les plus précises pour le maintien de l’ordre, il montra dans toutes les occasions le désir de diminuer le poids de la guerre et fit observer la plus exacte discipline. En quittant Paris au mois de juin, il emporta les témoignages les plus honorables de la satisfaction des habitants. et particulièrement des autorités, qui consignèrent dans une délibération l’expression de leur estime. La garde nationale lui ol’i`rit une épée comme gage de la reconnaissance publique. Le roi Louis XVIII lui

écrivit, en lui envoyant son portrait sur une superbe boite enrichie de diamants : ¢ tl. le géné$AG 100

« ral, sachant apprécier la conduite que vous « avez tenue envers ma bonne ville de Paris et a le soin que vous avez pris d’alléger autant que « possible les fardeaux qu’avaient à supporter « mes sujets, je désire vous transmettre ici les « témoignages de ma haute estime, de ma satisfaction, et l’assurance de tous mes sentiments « pour vous. » Le général Sacken répondit à tous ces témoignages de reconnaissance par une lettre fort polie qu’il adressa au préfet de Paris et qui fut publiée par tous les journaux. Il fut créé grand’croix du Mérite militaire de France le 1. octobre 1815. Son souverain le nomma ensuite commandant en chef du premier corps d’armée en remplacement du feld-maréchal Barclay de Tolly, mort en 1818. et un peu plus tard, il lui donna le grade de feld-maréchal. Son âge ne lui permettant plus de prendre part aux opérations de la guerre, il vécut dans la retraite et y mourut dans le mois d’avril 1837, à l’âge de 87 ans. De grands honneurs lui furent rendus, et l’empereur Nicolas ordonna à cette occasion un deuil de trois jours pour toute l’armée. I/ayez Thiers, Histoire du consulat et de ïempire ; - Rabbe. Biographie des contemporains ; *— de Vaulabelle, Histoire de la restauration. — Un fils du baron Sacken a été tué en duel à Paris quelques années après 1830. M-n j.,


SACKVILLE (lord Geoaoe Ganstanv ou Genuanva, vicomte), homme d’État anglais, né le 26 janvier 1716, était le cinquième enfant de Lionel Crantield, premier duc de Dorset. et d’Elisabeth, fille du lieutenant général Colyear. Il suivit la carrière militaire, où il entra, en 1740, comme lieutenant-colonel, fut un des adjudants du roi George II à la bataille de Dettingen. en 17&3, reçut deux ans après une blessure à Fontenoy et fit les campagnes suivantes sous le duc de Cumberland, qui l’envoya, en 17/18, au quartier général de l’armée française pour conclure avec le m réchal de Saxe la suspension d’armes qui précéda le traité d’Aix-la-Chapelle. Nommé membre de la chambre des communes, il s’y fit remarquer dans plusieurs circonstances et montra, au mois de février 1751, une vive opposition au mining-bill proposé par le duc de Cu mberland. L’année suivante, le duc de Dorset, son père, ayant été nommé lord-lieutenant d’Irlande, Sackville Parcompagna dans ce gouvernement et exerça une grande influence sur son esprit. Plein de bravoure et d’éloquence, il était, suivant Walpole, hautain, ambitieux et obstiné. Aussi contribua-t-il à augmenter les difficultés que présentait ordinairement l’administration de l’lrlande, où il éprouva toutes sortes de désagréments. Au mois de mars 1755, le duc de Dorset fut remplacé par lord Harrington dans le poste important qui lui avait été confié ; et Sackville revint avec lui en Angleterre, où il se rangea du côté de d’opposition, dont il ne tarda pas à devenir l’un des chefs. Dans le courant de janvier 1757,